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Enfants handicapés privés d’école en Alsace : «  Des collectivités peinent à trouver la bonne formule »

ENTRETIEN SUD RADIO - Dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, des enfants handicapés sont déscolarisés faute de transports adaptés. Les familles doivent désormais gérer seules les trajets, avec une faible indemnité. Une mesure critiquée, sur fond de restrictions budgétaires. La ministre Charlotte Parmentier-Lecocq s'en explique sur Sud Radio.

Handicap et inclusion à l'école

Dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, des élèves en situation de handicap ne peuvent plus se rendre à l’école faute de transport adapté. Jusqu’à présent, taxis ou ambulances privées leur étaient proposés. Mais depuis la rentrée, les familles doivent se débrouiller seules, avec un simple dédommagement de 55 centimes par kilomètre.

Sans permis ou avec des contraintes de travail, de nombreux parents ne peuvent pas assurer ce transport. Résultat : des dizaines d’enfants sont déscolarisés. La FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Élèves) indique que cette décision vise à « responsabiliser » les familles et autonomiser les jeunes. Des arguments quelque peu fallacieux qui visent surtout à dissimuler les problèmes économiques rencontrés par certaines collectivités qui peinent à boucler leurs comptes et doivent faire des économies… même sur le handicap.

Invitée de « Faut que ça bouge » au micro d'Anthony Martins-Misse sur Sud Radio, Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre démissionnaire en charge de l'autonomie et du handicap, a été interrogée sur ce sujet au cœur de l'actualité.

"On a commencé les travaux autour de la question de la mobilité des personnes en situation de handicap"

Charlotte Parmentier-Lecocq, comment réagissez-vous à cette information ?

Je n'ai pas connaissance de cette décision parce que c'est en local. Donc c'est compliqué de donner un avis en n'ayant vraiment qu'une petite partie des éléments. Le constat que je peux faire, c'est que quand même, partout sur le territoire, il y a par endroits des solutions qui fonctionnent et qui sont satisfaisantes... et d'autres qui ne fonctionnent pas avec des collectivités qui peinent à trouver la bonne formule. C'est pourquoi, d'ailleurs, on a commencé les travaux autour de la question de la mobilité des personnes en situation de handicap : on part des besoins d'une personne en situation de handicap en mettant autour de la table l'ensemble des niveaux de collectivités concernées pour voir quelles sont les solutions à apporter, à améliorer les bonnes pratiques, à partager puisque chacune dispose d'une partie de la réponse. Il y a une partie qui concerne les départements, une partie qui concerne parfois les régions, les communes évidemment. Donc ça reste quand même, je crois, un point globalement d'amélioration. C'est un point que l'on travaille.

« On est dans l'ambition de l'école inclusive »

Il y a quand même là un vrai sujet autour de la scolarité, notamment des AESH (Auxiliaires aux Elèves en Situation de Handicap) : quelles sont les pistes pour prolonger cet axe d'amélioration, notamment avec les Pôles d'Appui Spécifiques qui sont mis en route ?

L'esprit, c'est évidemment qu'on est dans l'objectif, dans l'ambition de l'école inclusive pleinement, de permettre que chaque enfant trouve efficacement sa place dans l'école. Et pour ça, ça veut dire qu'il faut que l'enfant puisse être accompagné en adéquation avec ses besoins. Mais aussi que tout le corps enseignant et les professionnels qui travaillent avec l'enfant tout au long de la journée et de sa scolarité, soient eux-mêmes formés, outillés, accompagnés. Il y a plusieurs catégories de réponses et les pôles d'appui à la scolarité sont une des réponses, je crois, majeures dont on a commencé à mesurer l'efficacité. Ça consiste à pouvoir détecter très vite les besoins des enfants avec des besoins particuliers ; Ca peut concerner tout type de besoins. Mais l'idée, c'est qu'on puisse avoir un professionnel de l'éducation à temps plein qui soit dédié à l'échelle d'un petit nombre d'établissements, avec deux équivalents temps pleins du médico-social, spécifiquement pour détecter les besoins et pour pouvoir apporter l'accompagnement ou mobiliser les ressources qui existent sur un territoire.

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