En route vers la Commission européenne à Bruxelles, Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, était au micro de Patrick Roger ce jeudi matin dans Grand Matin Sud Radio.
Les agriculteurs sont donc en route vers Bruxelles, quel est le programme ?
Je suis actuellement dans un bus, au départ de Beauvais. J’étais avec les tracteurs de l’Oise, qui sont partis dès hier. Eux roulent en ce moment : ils se trouvent entre Valenciennes et la frontière belge.
Plusieurs milliers de personnes sont attendues sur place. Et il n’y aura pas seulement des Français : des délégations venues d’autres pays européens seront également présentes. Au total, nous serons environ 12 000 manifestants, dont 5 000 Français, avec 250 à 300 tracteurs venus des Hauts-de-France, de l’Oise, du Nord et du Pas-de-Calais.
"Emmanuel Macron a rendez-vous avec l'histoire. La Commission européenne est sourde"
La détermination est totale. Une détermination claire à refuser la signature des accords du Mercosur, alors que tout doit se jouer dans les prochains jours. Nous faisons face à une Commission européenne totalement sourde aux messages portés par nos présidents. Il faut que le président de la République soit ferme.
Mercosur : "Les #agriculteurs sont en route pour Bruxelles ! La Commission européenne est sourde ! On va tuer l'agriculture française ! On va importer de la merde !" #GrandMatin
— Sud Radio (@SudRadio) December 18, 2025
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Il a rendez-vous avec l’histoire, l’histoire agricole, demain à Bruxelles. Emmanuel Macron doit obtenir plus qu’une minorité de blocage : il doit porter le rejet de ce texte. Car c’est une certaine agriculture que nous refusons. Une agriculture qui tuerait les paysans français.
Qu'est ce qui pose problème dans cet accord selon vous, Luc Smessaer ?
Le problème avec cet accord, c’est qu’il est révélateur : l’Europe est en train de brader son agriculture en échange de voitures, notamment allemandes. Or, les fondements de la Politique agricole commune remontent au traité de Rome de 1957, qui posait les bases d’une politique commune pour l’agriculture et le charbon. Le charbon, vous me direz, a été abandonné. N’abandonnons pas l’agriculture, car elle est structurante.
"L'Europe est en train de brader son agriculture"
L’agriculture, c’est bien sûr de l’emploi, notamment pour l’industrie agroalimentaire. C’est aussi ce qui façonne nos paysages, ce qui fait la beauté de la France. Et surtout, nous sommes en train de décrocher. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, depuis 1945, la France va afficher une balance commerciale agricole déficitaire. C’est tout simplement incroyable.
Cela signifie qu’aujourd’hui, nous dépendons des autres pour nous nourrir. Alors, dans nos périodes de fêtes, soutenons le bien manger et le manger français. Soutenons nos agriculteurs.
J’ai aussi une pensée pour celles et ceux qui, pendant que nous serons à Bruxelles, sont mobilisés sur les barrages et dans les manifestations pour lutter contre la dermatose. Pensons à tous ces agriculteurs engagés sur le terrain. Ce que nous voulons, c’est aussi sauver l’élevage français.
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