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Philippe Juvin : "Je veux proposer aux fonctionnaires de partir"

Par Adélaïde Motte

ENTRETIEN SUD RADIO - "Je veux proposer aux fonctionnaires de partir" déclare Philippe Juvin. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

philippe juvin
Philippe Juvin interviewé par Maxime Lledo sur Sud Radio, le 3 octobre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO - "Je veux proposer aux fonctionnaires de partir" : Philippe Juvin, député LR des Hauts de Seine et chef des Urgences de l'Hôpital Pompidou, a répondu aux questions de Maxime Lledo.   

"C'est de notre responsabilité de faire en sorte que l'on trouve un accord"

Vous êtes nouveau rapporteur du budget depuis hier. Est-ce que la soirée était sympa hier ?

"La soirée est très travailleuse. Parce que nous avons une obligation collective, c'est que nous devons donner au pays un budget. Un budget évidemment sérieux, qui tienne. Et un budget qui dessine un chemin vers une diminution de la dette. C'est quoi la philosophie ? Il faut qu'on trouve des solutions pour dépenser moins, pour dépenser mieux, pour produire plus. Parce qu'évidemment, si on ne produit pas plus, on aura moins."

Bruno Retailleau disait en "réalité le compte n'y est pas, quelque chose cloche, qu'est-ce qui cloche ?

"Je pense qu'on est dans une phase de négociation. Moi, je crois que ce qui est le pire pour un pays, c'est le chaos. C'est le fait de ne pas avoir de gouvernement, c'est le fait de ne pas avoir de budget. Donc nous, les Républicains, alors même que nous sommes évidemment en désaccord avec le Président de la République sur un certain nombre de mesures qui ont été prises ces dernières années, nous considérons que c'est de notre responsabilité de faire en sorte que l'on trouve un accord. Il faut gouverner le pays."

C'est-à-dire que quand Bruno Retailleau dit que la participation de la droite au gouvernement n'est pas acquise, vous, ce matin, vous dites bien sûr que si nous devons participer au gouvernement ?

"Je souhaite qu'on participe au gouvernement. La question, c'est à quelles conditions ? Si les conditions sont celles du Parti Socialiste, évidemment, ça, c'est pas possible. Les socialistes ne cessent depuis maintenant plusieurs semaines de mettre la barre très haute. Nous voulons participer, mais nous avons des conditions. Comme nous sommes des gens sages, nous sommes prêts à discuter. Mais encore une fois, pas à n'importe quelle condition. Et je tremble de voir les socialistes qui sont incapables de faire un pas."

"Il faut moins d'immigration illégale, mais aussi moins d'immigration légale"

Sur ces accords, sur ces conditions que vous évoquez, Bruno Retailleau a dit, "en plus, il n'y a rien de rien de rien sur l'immigration." Qu'est-ce qu'il faut sur l'immigration pour que potentiellement le Premier ministre et que vous signiez un petit accord contraint pour les prochains mois ?

"A Alger, l'ambassade de France se réjouit d'avoir considérablement augmenté le nombre de visas. Moi, je suis pour que la France accueille des étudiants étrangers. On a intérêt, évidemment. Mais tout ça doit se réguler. La question de l'immigration, elle est fondamentale. Nous pensons aux Républicains que nous devons avoir une immigration choisie, c'est-à-dire de gens qui apportent quelque chose à notre pays. Et que globalement, il faut moins d'immigration illégale, évidemment, mais aussi moins d'immigration légale. Donc si le truc reste non piloté, comment voulez-vous qu'on fasse ? Depuis qu'il est à Place Beauvau, Bruno Retailleau, c'est plus de 16% d'éloignement forcé. Moins 17% de procédures de naturalisation, moins 7% de visas de long séjour.
Donc nous, nous avons une vision de la politique migratoire qui est une vision raisonnée. Nous voulons une immigration que nous choisissons.
"

Qu'on attribue la politique des visas au ministère de l'Intérieur, ça pourrait être une des
conditions pour que la droite participe au gouvernement ?

"Ça pourrait être une des solutions techniques, vous avez raison. Parce qu'il y a quelque chose d'absurde de dire au ministre de l'Intérieur. "Une fois que les gens sont sur le territoire national, c'est à vous de vous en charger. En revanche, vous n'avez pas votre mot à dire sur le fait qu'ils entrent."

Donc peut-être un tour de vis vis-à-vis de l'Algérie dans les conditions pour que vous participiez au gouvernement.

"Je ne veux pas viser l'Algérie. C'est une question de principe. Nous pensons qu'on ne peut pas faire comme si il n'y avait pas de problème d'immigration en France. Il y a un problème d'immigration et nous voulons un certain nombre d'actes."

"Nous devons absolument faire en sorte qu'aucune hausse d'impôt de taxes n'affecte l'appareil productif. "

Vous êtes le nouveau rapporteur du budget. S'il y a un risque de hausse d'impôts, Combien de hausses d'impôts vous acceptez ?

"La France est un pays champion du monde des impôts, comme vous avez dit. Notre objectif, c'est évidemment de faire baisser. Premier point. Deuxième point, nous avons un taux d'endettement qui est très élevé. Donc il faut baisser le taux d'endettement. Pourquoi ? Parce que plus vous êtes endetté, plus vous payez évidemment des intérêts d'emprunt. Et ces intérêts d'emprunt, aujourd'hui, deviennent tellement immenses qu'on ne peut plus dépenser. On va bientôt dépenser moins pour l'éducation, par
exemple, pour la défense que pour le remboursement. Donc ce que nous souhaitons, c'est que le budget futur affiche une diminution des dépenses réellement, qu'on dépense moins l'année prochaine que cette année.
"

Votre condition, c'est une baisse de la dépense publique.

"Exactement. Il faut, vous voyez, l'idéal, si on a dépensé 1 euro l'année dernière, 1 euro cette année. Ça fait en réalité une diminution de la dépense. 1 euro, 1 euro avec l'inflation. Modulo, bien sûr, des sujets qui sont la défense. Le pays doit être défendu. Et modulo, quelque chose malheureusement qu'on ne contrôle pas et qui est tout le fait du sujet d'ailleurs, c'est la dette. Puisque les intérêts d'emprunt, malheureusement, vous ne les contrôlez pas puisque vous devez rembourser un emprunt qui est de plus en plus important. Deuxième point, nous devons absolument faire en sorte qu'aucune hausse d'impôt de taxes n'affecte l'appareil productif."

Pour concrétiser, typiquement des impôts, puisque vous évoquez ceux qui puissent
toucher potentiellement le travail, l'appareil productif, quelles augmentations avez-vous en tête qui ne seraient pas acceptables ?

"Nous souhaitons faire en sorte que ceux qui entreprennent, ceux qui produisent, continuent à avoir un intérêt à produire et à investir en France. Ce sont ces sujets-là. Une taxe qui affecterait le patrimoine du travail est quelque chose qui nous semblerait
totalement déraisonnable et destructeur. Le magazine « Challenges » a publié, je crois, la semaine dernière, un numéro dans lequel il notait ceux qui, éventuellement, paieraient cette fameuse taxe folle d'Hollande. Eh bien, on note qu'en fait, les 5 ou 10 premiers qui paieraient la taxe Zucman paieraient plus de taxes qu'ils ne reçoivent de dividendes, ce qui signifie qu'ils seraient obligés de s'en défaire.
"

Votre proposition fait beaucoup parler depuis quelques jours. En effet, cette idée va consister à rémunérer à 70% de leur salaire brut pendant 10 ans les agents publics de l'État qui démissionneront définitivement de la fonction publique.

"On a une fonction publique qui est assez importante, qui touche la fonction publique d'État, mais pas seulement, la fonction publique territoriale aussi. C'est 5,8 millions d'agents publics qui ne sont en plus pas très bien payés. Tout le monde pense que nous devons diminuer la voilure. Pourquoi ? Parce que la question n'est pas le nombre de fonctionnaires, c'est l'efficacité des services publics. Je veux proposer aux fonctionnaires d'État qu'ils souhaitent, en dehors de la justice, la défense et la sécurité intérieure, de partir s'ils le souhaitent. Ils donnent leur démission. Et en contrepartie, on leur verse pendant 10 années. Donc c'est une très forte incitation au départ. 70% de leur salaire brut, ce qui fait une économie de 30%."

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