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Agnès Pannier-Runacher : "Il faut faire la guerre à Shein"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "Il faut faire la guerre à Shein tant que la plateforme ne respecte pas nos lois" selon Agnès Pannier-Runacher, députée Ensemble Pour la République du Pas-de-Calais et ancienne ministre. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Agnès Pannier-Runacher
Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 25 novembre 2025, dans “L’invité politique”.

Shein, budget, Service national volontaire, menaces russes, énergie, port du voile pour les mineurs. Au micro de Sud Radio, Agnès Pannier-Runacher a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

Shein : "Il faut faire la guerre à la plateforme"

Vous cosignez une tribune sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Pourquoi maintenant ?
"Elle est prête, c'est un texte sur lequel j'ai travaillé. Tous les arbitrages ont été rendus. Ce sont des groupes politiques qui bloquent la publication en faisant du chantage. Notre pays en a besoin."

Quel risque pour la France ?
"Aujourd'hui, les énergéticiens ne savent plus à quel saint se vouer. Nous n'avons pas la décision qui permet de lancer le prochain programme pour le nouveau nucléaire. C’est un risque majeur pour notre pays."

Vous pointez qui du doigt ?
"Rassemblement national, une certaine partie du Nouveau Front populaire. L'énergie est au cœur du pouvoir d'achat et de la compétitivité. Se passer d'une stratégie, c'est jouer contre les Français."

Comment faire baisser la facture énergétique ?
"Il faut produire plus d'électricité nucléaire et renouvelable. Entre 2022 et 2024, nous avons augmenté de 30% notre production d'électricité nucléaire. Cette augmentation équivaut à tout ce qu’on produit en photovoltaïque et en éolien."

Vous n'avez pas signé l’appel pour interdire Shein. Pourquoi ?
"Je soutiens cet appel. Je pense que la plateforme Shein est délétère pour nos commerçants, pour nos industriels. C'est une concurrence déloyale. En tout état de cause, il faut faire la guerre à cette plateforme tant qu'elle ne respectera pas nos lois."

Budget : "Nous sommes dans une posture de compromis, mais pas de compromission"

Jean-François Achilli pour Sud Radio : Vous êtes abstenue sur le volet recettes du budget. Pourquoi ?
Agnès Pannier-Runacher : "Je me suis abstenue parce que je ne veux pas bloquer ce texte. Avec Ensemble pour la République, nous sommes dans une posture de compromis. Mais le compromis ce n'est pas la compromission."

Votre abstention n’est-elle pas un blocage ?
"Une abstention n'est pas une stratégie de blocage. Nous sommes l'un des seuls groupes politiques à avoir précisément envoyé ce signal de responsabilité."

Vous dites que le budget a été dénaturé ?
"Je ne vote pas pour un budget qui a été complètement transformé par les extrêmes. Ce n'est pas le budget du Premier ministre qui prévoit plusieurs dizaines de milliards d'augmentation d'impôts."

Sébastien Lecornu accuse certains de stratégies électorales… Philippe et Attal compris ?
"Je ne partage pas ce point de vue pour notre groupe. Nous, nous sommes au travail."

Le budget va-t-il finir en loi spéciale ?
"On ne sait pas faire une année entière avec un budget de loi spéciale. Quoi qu'il arrive, il faudra un budget. Mon groupe politique est prêt à faire un budget sérieux."

Pas de vote avant le 23 décembre selon de nombreux députés. Vous aussi ?
"Je pense qu'il faut donner sa chance aux parlementaires. Nous serons là pour aller le plus loin possible et avoir le meilleur budget. Je dénonce les stratégies délétères des extrêmes qui sont dans une posture de blocage."

Qu’entendez-vous par “faire la guerre” ?
"C’est lui demander systématiquement de respecter nos lois. Si vous avez des produits non conformes, il faut taper sur la plateforme. Si vous avez des pratiques commerciales frauduleuses, il faut taper. On a des dispositifs de sanctions, utilisons-les."

"Il faut travailler avec les musulmans pour faire face au communautarisme"

Soutenez-vous la proposition de loi de Laurent Wauquiez sur l’interdiction du voile pour mineures ?
"Il ne faut pas tomber dans la naïveté de faire croire qu’on choisit librement, lorsqu’on a 5 ans, 6 ans, 7 ans, la manière de s’habiller. Toutes les recommandations qui visent à invisibiliser les femmes, c’est insupportable."

Comment agir ? Par la loi ?
"Nous avons 7 millions de musulmans en France dont l'essentiel est parfaitement intégré. Je crois qu'il faut travailler avec ceux-ci pour faire pièce à tout ce qui est communautarisme, guidé par des pays étrangers."

Quelles influences étrangères ?
"Ce sont des pays étrangers qui portent les Frères musulmans, qui portent le wahhabisme, et qui vont pousser des comportements contraires aux lois de la République. Les lois de la République s'imposent à tout le monde."

Faut-il protéger les enfants ?
"Un enfant doit être protégé. En particulier à l'école. À l'école, pas de voile, pas d'abaïa, pas de camis, parce que c'est une bulle de protection pour les enfants."

Irez-vous à la RATP comme le suggèrent des rumeurs ?
"C’est une rumeur totalement absurde. Je suis engagée sur mon territoire à Arras, et je compte bien le rester."

"La Russie n'est pas un pays qui nous veut du bien, c'est une menace"

Êtes-vous favorable à la relance d'un service national volontaire ?
"Oui tout à fait. Je pense que ça répond à ce que moi j'entends sur le terrain, c'est-à-dire qu'il y a des jeunes qui sont prêts à s'engager. Et par ailleurs, nous savons que nous vivons dans un monde incertain, qu'il y a des menaces qui pèsent sur notre pays et qu’il vaut mieux s’y préparer que mettre la tête dans le sac."

Ce service existe déjà. Qu’est-ce qui serait nouveau et comment le financer ?
"Alors c'était un service militaire obligatoire qui durait une année. Là on parle d'un service militaire un peu plus court et sur la base du volontariat. Donc on ne parle pas des mêmes effectifs. Et par ailleurs, c'est un investissement pour les jeunes. C’est une façon de leur mettre le pied à l'étrier."

La Russie est-elle une menace directe ?
"Un pays qui attaque systématiquement de manière cyber des hôpitaux, des institutions publiques, un pays qui enfreint les règles de survol des pays européens avec des avions militaires, un pays qui semble ne pas être étranger à des actions de sabotage sous-marine, est-ce que c'est un pays qui nous veut du bien ?"

Faut-il préparer les jeunes à cette menace ?
"Il faut préparer nos armées, ça c'est certain. C'est pour ça qu'on a doublé le budget des armées, parce qu'il ne faut pas être naïf dans un monde difficile. Et il faut aussi collectivement s'y préparer."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

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