Dans un contexte économique et politique incertain, comment réagissent les entreprises en termes de recrutement ? Selon les chiffres de France Travail, le nombre des projets de recrutement aurait chuté de 12,5% cette année, comparé à 2024.
Recrutement : 'Il n'y a plus de mobilité"
"La démographie devrait nous amener à avoir un taux d’emploi meilleur, décrypte Benoit Serre, co-président du cercle de réflexion Humania, réunissant plus de 600 DRH, au micro de Patrick Roger, sur l'antenne de Sud Radio. Or, l’année prochaine, les 7 à 8% de chômage en France sont majoritairement liés à l’instabilité dans laquelle nous sommes. Il y a beaucoup d’inconnues dans les entreprises. Elles ne savent pas comment construire leur budget, quels risques prendre."
Pour les individus, la situation est tout aussi instable. "Chacun reste où où il est, il n’y a plus de mobilité. Dès lors que les gens ne passent plus d’une entreprise à l’autre, il y a moins de recrutements." Qu’en disent les DRH ? Vont-ils recruter ? "C’est fini. Un phénomène vient se surajouter : la relocation de ressources. La transformation des métiers, le déploiement de l’IA… On essaie d’abord de couvrir des besoins en interne en les formant à d’autres métiers. On nous dit « faites avec ce que vous avez ». Il y a trop d’inconnues politiques et économiques pour prendre des risques."
Benoît Serre : "Les recrutements sont au ralenti dans les entreprises. On projette, pour l'année prochaine, un taux de chômage de 8% en France, et c'est lié à l'instabilité dans laquelle nous sommes... Il faut redevenir sérieux" #GrandMatinhttps://t.co/tU9OYFP6nM pic.twitter.com/h4jsRnyFXu
— Sud Radio (@SudRadio) October 23, 2025
La France n’est pas une île
"On sait que les négociations annuelles obligatoires sur les salaires ne vont pas tarder à démarrer, précise également Benoit Serre, co-président du cercle de réflexion Humania. Je présume que cela va être assez tendu. L’inflation étant basse, on sera autour de 2%, quand on en était jusqu’à 4% il y a trois ans. C’est normal. Personne ne sait qui va être taxé, comment et à combien."
"Pendant ce temps-là, les autres pays et la concurrence avancent. Ce que je dis ne vaut pas que pour les grandes entreprises. Cela vaut aussi pour les PME. Il y a une dichotomie entre la politique qui tourne sur elle-même et la vie réelle des entreprises. La France n’est pas une île. Tout est déréglé. Il y a beaucoup d’inquiétudes sur le caractère raisonnable d’investir en France. Et nous avons quelques talents qui fuient, car ils sont très inquiets."
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