C’est paradoxal quand on parle de « verdir » les transports : il arrive bien souvent qu’un billet de train coûte plus cher qu’un billet d’avion.
Des billets de train souvent bien plus chers
Le phénomène se vérifie au moment des fêtes de Noël. Fonctionnant à l’électricité, le TGV va émettre 50 fois moins de CO2 que l’avion sur un même trajet. Selon l’ADEME, un trajet entre Paris et Barcelone émet même 70 fois moins de gaz à effet de serre en TGV qu’en avion. De quoi faire de lui le moyen de transport le plus décarboné. Pourtant, un Toulousain voulant rentrer de Paris pour les fêtes, doit débourser deux fois plus cher par le train que par avion. Comptez près de 300 euros en train, contre 160 euros pour un aller-retour en avion.
À cela s’ajoute le temps de trajets avec une heure en avion, contre quatre heures en train. Le réseau Action Climat a comparé les six liaisons les plus empruntées en Europe. Il se trouve que cinq passent par Paris. Depuis Madrid, Barcelone, Rome, Londres… En moyenne, sur toutes ces lignes, le prix le moins cher constaté est deux fois plus élevé en train qu’en avion.
Des liaisons européennes hors de prix
Comment expliquer un tel constat ? En fait, le kérosène est le seul produit pétrolier à être taxé. Au contraire, les trains doivent également payer pour les frais d’entretien ferroviaire, un coût réglé par l’usager. Ainsi, selon le réseau Action Climat, "la compétitivité du train est bridée par les niches fiscales aériennes et les péages ferroviaires. Le cabinet d’étude Carbone 4 a comparé les coûts pour transporter un passager entre Paris et Barcelone, pour une compagnie aérienne et une compagnie ferroviaire." L’écart de prix entre ces modes de transports s’expliquerait par deux raisons principales : les exonérations fiscales aériennes (aucune taxe sur le kérosène, et TVA à 0 % sur les vols internationaux), coûtent à l’État entre 30 et 40 € par passager sur un vol entre Paris et Barcelone.
Le poids des péages ferroviaires représentent quant à eux plus de la moitié des coûts pour la SNCF sur un trajet Paris-Barcelone. "Sur les liaisons européennes, l’aberration est totale : le train est en moyenne 2,5 fois plus cher, selon les chiffres de Greenpeace. Cette situation s’explique par le prix extrêmement bas de certains billets d’avion, ainsi que la rareté des billets de train bon marché sur les liaisons internationales." D’où l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire, afin d’agir tant sur la qualité que sur le prix des trajets ?
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