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Pierre Perret : "Pas beaucoup de chanteurs auraient l'audace d'écrire ce que j'ai écrit"

EXCLU SUD RADIO - À l'occasion de ses 70 ans de carrière, l'icône populaire Pierre Perret était invité le 3 octobre 2025 sur Sud Radio. Le chanteur est revenu sur son parcours, ses succès et sa liberté de ton qu'il continue de revendiquer ardemment.

Pierre Perret, 70 ans carrière
Pierre Perret , invité de sud radio

Pour ses 70 ans de carrière, Pierre Perret a réuni 70 chansons dans un coffret. À 91 ans, le chanteur s’est confié sur ses angoisses d’écriture, son engagement et son éternelle jeunesse, sur Sud Radio. En attendant la sortie d'un nouvel album.

Quel est le secret de votre éternelle jeunesse ?
Pierre Perret : J'ai eu la chance de traverser la vie en faisant exactement ce que j'aime faire. Je crois qu’il n’y en a pas d’autres secrets. Quand on passe une vie à s'emmerder, c'est très long !

Aujourd’hui, 45 écoles portent votre nom. Que ressentez-vous ?
Ça me touche, ça c'est ce qui me touche le plus. J'ai eu des tas d’honneurs de toutes sortes que je ne vous énumérerai pas mais ça, c'est un véritable honneur et bonheur.

"Les gens qui s'expriment aujourd'hui serrent trop les fesses en écrivant"

Votre chanson “Lily” a bientôt 50 ans. Est-elle toujours d’actualité ?
J'ai peur que ce soit pire. La tolérance est une chose qui m’a toujours révulsé et le respect de l'opinion de l'autre se perd de plus en plus. La violence gagne de partout. Mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de continuer à me battre parce que j'ai un album nouveau en perspective que je vais enregistrer dans les prochains mois. Je me bats toujours et mes chansons font partie de ce combat-là et il y aura encore des chansons où il y aura des allusions bien précises à ce type de problème.

Pensez-vous que l'on peut encore tout dire dans une chanson aujourd’hui ?
Moi, oui, parce que je ne me suis jamais privé d'un mot. Je ne me suis jamais auto-censuré, pas une seconde. Mais je pense que les gens qui s'expriment aujourd'hui serrent trop les fesses en écrivant. Et que si j'ai un conseil à leur donner, c'est d'oser un peu plus, d'oser dire ce qu'on sent. Ne pas admettre tout. Il ne faut pas craindre de parler, de dénoncer, de mettre le doigt là où ça fait mal. Moi, je n'ai jamais hésité une seconde. Je l'ai peut-être fait à d'aucuns qui n'ont pas apprécié ça, c'est très possible. Mais je vais vous dire une chose, je m'en fous !

"Je suis un berceur de jeunesse"

Vos chansons touchent toutes les générations. Cela vous inspire quoi ?
Ça aussi, ça me touche infiniment parce que je n'aurais jamais pensé fédérer des générations de cette façon-là. Je rencontre des gens partout dans la rue qui m'arrêtent, qui me disent : « vous avez bercé ma jeunesse ». En fait je suis un berceur de jeunesse, c'est ça. Le fait de traverser tout cela et d'avoir suscité quelconque intérêt à chacune de ces générations est une chose d'abord qui m'amuse, et quelque part qui me réchauffe le cœur et qui me rembourse de toutes les angoisses que j'ai eues en écrivant. Parce que ça, si je peux vous dire une chose, c'est que j'en ai eu des angoisses en écrivant et des souffrances, c'est très difficile de ne pas tricher en écrivant et de trouver le mot juste. C'est sûrement la chose la plus difficile.

"C’est encore plus difficile d’écrire Le Zizi que Lily"

Près de 500 chansons… Si vous deviez n’en garder qu’une seule ?
Je suis incapable de choisir. On ne peut pas choisir ses enfants. Pourquoi pas "Le Zizi", pourquoi pas "Lily", pourquoi pas "Mon Petit Loup", il y en a tellement. Et j'ai une tendresse pour chacune puisqu'elles m’ont toutes arraché des larmes intérieures, même pour les chansons humoristiques, elles m'en ont fait baver. C'est encore plus difficile d'écrire "Le Zizi" que d'écrire "Lily". Et ce sont deux chansons qui ne sont pas faciles à écrire, croyez-moi.

Le Zizi” pourrait-il sortir aujourd’hui ?
Avec la frilosité de tous les programmateurs, je ne crois pas. C'est une époque très "cul-bénit", très "cul coincé". Je crois que moi, je suis l’un des seuls à ne rien ne m'interdire. Je ne vois pas beaucoup de petits collègues qui essayent de faire le même métier que moi, qui auraient l'audace d'écrire ce que j'ai écrit. Et je ne vous dis pas ça parce que je suis jaloux. Mais la liberté de cette écriture-là, aujourd'hui, non.

Retrouvez chaque soir Jacques Pessis dans Les clefs d’une vie : une personnalité revient sur quatre dates qui ont marqué son parcours. Rendez-vous du lundi au vendredi de 21h à 22h sur Sud Radio.

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