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Emmanuel Macron a-t-il tout raté ?

DÉBAT SUD RADIO – L'éditorialiste Éric Revel et l'ancien ministre Jean-François Carenco ont débattu sur le bilan d’Emmanuel Macron alors que son deuxième quinquennat arrivera à son terme dans en 2027.

Emmanuel Macron a-t-il tout raté ?
France's President Emmanuel Macron (C) speaks with people during a reception that is part of central celebrations on the Day of German Unity in Saarbruecken, southwestern Germany, on October 3, 2025. On October 3, 2025, Germany marks the 35th anniversary of the German Reunification. (Photo by Jean-Christophe VERHAEGEN / POOL / AFP)

Alors que le second quinquennat d’Emmanuel Macron approche de la fin, Éric Revel et Jean-François Carenco ont débattu au micro de Jean-François Achilli sur l'antenne de Sud Radio autour du bilan du chef de l’État. Tandis que l’éditorialiste dénonce une décennie d’« échecs économiques » et démonte le mythe du « Mozart de la finance », l’ancien ministre des Outre-mer défend un mandat marqué selon lui par des indicateurs au vert et une France qui « ne va pas plus mal que ses voisins ».

Revel : « Macron, le Mozart de la finance, ne s’est pas vraiment révélé »

Selon Éric Revel, « quand Macron fait campagne en 2017, certains de ses soutiens, Alain Minc, Jacques Attali, le présentent comme un “Mozart de la finance”, un homme capable de redresser le pays, presque vendu comme un prix Nobel d’économie. Les Français ont payé le prix, mais n’ont pas vu le Nobel. Ce double quinquennat a accumulé les fiascos financiers.

Et l’expression “C’est Mozart qu’on assassine” signifie qu’un petit Mozart sommeille en chaque enfant, mais que la vie ou la politique l’empêche d’émerger. Et le Mozart de la finance, Emmanuel Macron, ne s’est pas vraiment révélé. Après presque huit ans de pouvoir, il a accumulé les échecs économiques. »

Carenco : « La richesse française a augmenté sous Emmanuel Macron »

Mais Jean-François Carenco défendu mordicus le bilan d’Emmanuel Macron. Selon lui, « il y a des chiffres et des résultats. La richesse française a augmenté sous Emmanuel Macron. Le patrimoine économique a progressé. L’espérance de vie continue d’augmenter. Le nombre d’étudiants aussi. La balance des paiements courants s’est améliorée. Les créations d’emplois, notamment industriels, ont été fortes, même si elles ralentissent aujourd’hui. Ces résultats ne sont jamais mis en avant. »

Revel : « 3 500 milliards de dette publique »

Une vision bien trop minimaliste du bilan réel d’Emmanuel Macron d’après Revel qui rappelle quelques chiffres : « 3 500 milliards de dette publique, 1 000 milliards supplémentaires sous Macron, 150 milliards de déficit public annuel, 80 milliards de déficit commercial. Et bientôt, le service de la dette dépassera le budget de l’Éducation nationale. C’est ça le bilan économique que vous mettez en avant ? »

Jean-François Carenco défend le président de la République et estime plutôt que ce bilan est le fruit de plusieurs décennies d’un mauvaise gestion politique : « Je suis plus âgé que vous. J’ai connu le dernier budget à l’équilibre, celui de Raymond Barre. Depuis, tous les budgets sont en déficit. Ce n’est pas “la faute de Macron”, c’est la faute de la France. Et le déficit commercial n’est pas le bon indicateur. Ce qui compte, c’est le déficit de la balance des paiements : commerce plus services. Si nous sommes en déficit, c’est aussi parce qu’on ne travaille plus. »

Carenco : « On ne peut pas tout réduire à blanc ou noir »

Si Éric Revel admet que « les fins de mandats présidentiels se terminent toujours sous les colibets », il continue d’enfoncer Emmanuel Macron : « En 2017, le jeune politique avait promis davantage. Son livre s’appelait Révolution. Il promettait un nouveau monde, la start-up nation. Si la fin d’Emmanuel Macron est si catastrophique c’est qu’il a placé la barre extrêmement haut. Il expliquait que le “en même temps”, auquel vous avez participé, n’a servi qu’à augmenter la radicalisation politique et à rendre l’Assemblée plus ingouvernable qu’elle ne l’était. »

Pour autant, Jean-François Carenco « soutient le président sortant » et se veut optimiste sur la popularité d’Emmanuel Macron ». Déjà car il a été réélu avec 28 % au premier tour, plus qu’en 2017. Donc les gens ont apprécié. Mais Éric Revel a raison : le “en même temps” pose question. Le président que j’aime bien peut faire des erreurs. Peut-on se situer au centre en disant “je rapproche centre-droit et centre-gauche” ? Est-ce que cela ne fait pas monter les extrêmes ? On ne peut pas tout réduire à blanc ou noir. »

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