Douche froide pour les Bleus: l'équipe de France a été battue mardi dès les quarts de finale de la Coupe Davis à Bologne, vaincue 2-0 par la Belgique.
Ironie du sort, c'est un dénommé Zizou qui a enterré les espoirs tricolores: le N.1 belge Zizou Bergs (43e mondial) s'est imposé 6-3, 7-6 (7/4) contre le leader français Arthur Rinderknech (29e) pour offrir le deuxième point décisif à la sélection noir-jaune-rouge.
"Ça fait assez mal, parce que je suis persuadé qu'avec cette équipe on aurait pu aller beaucoup plus loin", s'est désolé le capitaine des Bleus Paul-Henri Mathieu en conférence de presse.
C'est sans doute dans le premier simple du jour entre Corentin Moutet (35e) et Raphaël Collignon (86e) que le duel a basculé.
Bien entré dans le match en empochant le premier set 6-2, le gaucher de 26 ans a risqué un coup spectaculaire dont il est coutumier en fin de deuxième manche.
Mené 6-5, 15-15 dans la deuxième manche, le gaucher a tenté un "tweener" (coup frappé entre les jambes) pour conclure de façon spectaculaire un point qui lui semblait acquis.
Mais alors que le court lui était totalement ouvert, il a expédié la balle dans le filet. Collignon a ensuite remporté le deuxième set quelques instants plus tard avant de gagner la partie 2-6, 7-5, 7-5.
"C'est sûr que claquer la volée aurait été un choix plus judicieux à ce moment-là", a soupiré Moutet en conférence de presse.
Le clan français dépité (ici le capitaine Paul-Henri Mathieu (à dr.) réconfortant Pierre-Hugues Herbert après la défaite devant la Belgique à Bologne, le 18 novembre 2025
Tiziana FABI - AFP
"J'essaie de jouer de manière assez spontanée et malheureusement, c'est ça qui est venu de manière spontanée. Je regrette énormément d'avoir fait ce coup", a déploré le perdant.
"C'était un point surprenant", a commenté Paul-Henri Mathieu. "Il y avait certainement de la tension, un manque de fraîcheur", a-t-il analysé à chaud, assurant n'avoir pas encore échangé avec Moutet depuis la perte de son match.
Pour "tenter ça dans un moment aussi important, il fallait vraiment être sûr de son coup", a jugé pour sa part Raphaël Collignon.
"Après, ça fait partie de son jeu aussi", a-t-il relativisé. "C'est quelqu'un de super fantasque, il m'a aussi fait des coups de génie tout au long du match".
- La Belgique encore "loin" de son "rêve" -
La fin de deuxième manche a aussi été animée dans le second simple de la journée.
Mené 6-3, 5-4, Rinderknech est parvenu à débreaker Bergs alors que le Belge servait pour le gain du match, avant de prendre les commandes du set sur son propre service.
Il s'est même procuré deux balles de set mais n'a pas réussi à les convertir. La partie s'est donc décidée au tie-break, que Bergs a remporté sur sa deuxième balle de match avant d'aller célébrer son succès devant un kop belge très bruyant mardi soir.
Cette défaite "fait mal, c'est sûr", a réagi Rinderknech. "J'ai une pensée pour Benjamin Bonzi, Pierre-Hugues Herbert et Giovanni Mpetshi Perricard, qui n'ont pas joué ce soir" du fait de cette deuxième défaite en simple synonyme d'élimination.
"Ça me fait mal de ne pas leur avoir donné une chance. C'est mon principal regret", a-t-il complété.
Raphaël Collignon a lancé la Belgique en Coupe Davis après sa victoire contre la Français Corentin Moutet à Bolognea, le 18 novembre 2025
Tiziana FABI - AFP
La première apparition des Bleus depuis 2019 en phase finale de la Coupe Davis a donc pris fin dès leur entrée en lice à Bologne.
La Belgique, triple finaliste de la compétition sans jamais parvenir à soulever le Saladier d'argent, a pour sa part rendez-vous vendredi en demi-finales avec l'Autriche ou l'Italie, double tenante du titre privée à Bologne de ses leaders habituels Jannik Sinner (2e) et Lorenzo Musetti (8e).
La sélection du Plat pays est menée 6-4 dans ses duels contre l'Italie en Coupe Davis et 5-0 par l'Autriche.
Avant de penser à la suite, "on va un peu profiter de notre victoire ce soir", a assuré le capitaine belge Steve Darcis.
"Je sais que mes joueurs ont un rêve cette semaine. Mais on est encore tellement loin de ce rêve! On va d'abord regarder" mercredi après-midi qui de l'Autriche ou de l'Italie l'emportera, "puis on se préparera du mieux qu'on peut".
Par Damien GAUDISSART / Bologne (Italie) (AFP) / © 2025 AFP