Le 23 septembre 2024 à 21h10, France 5 diffuse le documentaire de Chloé Nabédian "Zone d'impact : La Méditerranée au cœur du dérèglement climatique".
Chloé Nabédian : "C'est vraiment toute la France qui est touchée par des phénomènes météo extrêmes aujourd'hui"
Comme l’explique Chloé Nabédian, les phénomènes météorologiques de différente nature sont en réalité liés. "L'idée, c'était vraiment de faire la différence entre météo et climat. Parce que beaucoup de personnes, encore aujourd'hui, confondent les deux. Et aujourd'hui, deux événements qui n'ont rien à voir en apparence, - les inondations et les incendies, ont en fait un lien commun. Et c'est une machine climatique qui est bien plus complexe. On a voulu prendre le temps de raconter ça et de se rendre compte que tout est connecté et lié."
Chloé Nabédian insiste sur l’importance de faire attention aux alertes "vigilance". "On a réussi à trouver des témoins incroyables, ils nous ont donné leurs images. On a un récit au cœur vraiment de l'événement, pour mieux comprendre toutes les étapes. Parce que souvent, les gens disent : ‘on a l'impression qu'on ne risque rien, même si on a une vigilance orange’. Et la réalité, c'est qu'un petit filet d'eau peut se transformer en torrent. Je sais que pendant des années, c'est quelque chose que j'ai martelé, mais ça a encore du mal à rentrer dans les esprits. Et là, c'est vraiment pour enfoncer le clou. Avec cette idée que comme ces phénomènes touchent vraiment la France entière, ce n'est même plus la région PACA, ce n'est plus l'Occitanie, c'est vraiment toute la France aujourd'hui."
"Au début de l’ère industrielle, on a commencé à construire de façon arbitraire"
L’importance des dégâts en France s’explique notamment par le fait qu’un grand nombre des maisons avaient été construites il y a 100-150 ans, lorsque le climat était différent. "L'aménagement du territoire tel qu'il est fait, il y a eu vraiment une accélération dans les années 80-90, avec une démographie qui s'est multipliée dans ces régions. Il y a eu un souci au niveau des constructions, un aménagement du territoire qui n'aurait jamais dû exister tel qu'il est là aujourd'hui. Beaucoup me disaient : ‘oui, mais les maisons sont là depuis 100, 150 ans pour certaines’. Oui, mais c'est le tout début de la révolution industrielle justement, et c'est le moment où tout a commencé à basculer, où on a commencé à construire aussi de façon arbitraire et sans prendre en compte… Les anciens se prémunissaient des tempêtes, par exemple en mettant des maisons à l'intérieur des terres et en n'ayant jamais de maisons au bord de l'eau. Là, on fait tout le contraire. Et donc, c'est un peu le retour du boomerang aujourd’hui."
Pourquoi n'arrive-t-on pas à prévoir ces événements ? "Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la météo n'est pas une science exacte. C'est une science qui a énormément progressé ces 20 dernières années. Mais il y a des phénomènes qui sont extrêmement localisés et qui sont très difficiles à prévoir. Et c'est le cas des orages. Aujourd'hui, on n'est pas en mesure de pouvoir dire à la minute près, au mètre près, où va se dérouler un orage. C'est absolument impossible. Et donc parfois il y a des situations qui peuvent déclencher un orage qui peut stagner et provoquer les problématiques qu'on a pu voir à Cannes, sans que ce soit forcément prévu. Il y a eu d'autres départements qui ont été placés en vigilance orange. Et il y a quand même une vigilance jaune dans le secteur. Mais c'est vrai que la vigilance jaune n'est pas encore assez mise en avant par les médias", a fait savoir Chloé Nabédian.
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