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Vote de confiance : "Je dis aux socialistes : soyons responsables ensemble" affirme Laurent Saint-Martin

Par Aurélie Giraud

Laurent Saint-Martin, ministre délégué du Commerce extérieur et des Français de l’Étranger, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Laurent Saint-Martin, vote de confiance
Laurent Saint-Martin interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 28 août 2025, dans “L’invité politique”.

Vote de confiance, dette publique, compromis politique et responsabilité des oppositions : Laurent Saint-Martin, ministre délégué du Commerce extérieur et des Français de l’Étranger, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

Vote de confiance : "Je dis aux socialistes : soyons responsables ensemble"

Faut-il préparer ses cartons à Matignon ? À cette question, Laurent Saint-Martin a rejeté toute spéculation sur l’avenir du gouvernement pour ramener le débat à la dette publique. "On travaille tous les jours parce que nous sommes en responsabilité et surtout on dialogue et on essaie de convaincre", a-t-il déclaré. Selon lui, la seule vraie question posée par le Premier ministre François Bayrou est : "Doit-on dans notre pays relever le défi de la dette ?" et non celle de la confiance dans le gouvernement.

Le ministre délégué a insisté sur la main tendue à l’opposition, en particulier au Parti socialiste. "Soyons un petit peu responsables ensemble. Je parle aux socialistes notamment, mais à toutes les forces politiques", a lancé Laurent Saint-Martin. Pour lui, le 8 septembre doit être un "rendez-vous de constat" sur la gravité de l’endettement. "L’enjeu, il est quand même de savoir si notre nation demain peut continuer à protéger ses concitoyens en cas de crise", a-t-il martelé.

"Arrêtez de parler de confiance !"

Pour Laurent Saint-Martin, réduire le débat du 8 septembre à une simple question de confiance est une erreur d’analyse. "Arrêtez de parler de confiance !" a-t-il lancé avec fermeté. Selon lui, "il n’y a pas de mot 'confiance' dans la Constitution". Le vote porte uniquement sur la dette : "Oui ou non, voulons-nous affronter le défi de la dette dans notre pays ?"

Il a rappelé le cœur du problème : "Le Premier ministre a posé une question claire : a-t-on aujourd’hui un grave problème de finances publiques et d’endettement ? Aucune des oppositions n’a répondu." Le ministre délégué estime que détourner le débat revient à éluder l’urgence nationale. "Toutes les oppositions disent 'je m’en lave les mains, ce n’est pas mon sujet'. Ces gens-là, je vous le dis, s’ils continuent, ne veulent pas gouverner", a-t-il dénoncé, appelant à la responsabilité collective.

"Jean-Luc Mélenchon veut être président, le RN veut une dissolution"

Laurent Saint-Martin a également dénoncé les postures partisanes des oppositions les plus radicales. "L’extrême gauche demande la démission de Macron juste parce que Mélenchon veut devenir président… Ce n’est pas un programme pour le pays !" a-t-il fustigé. Pour lui, cette attitude détourne le débat de l’essentiel, à savoir l’avenir des finances publiques.

Il a mis en cause la stratégie du Rassemblement national. "Le RN demande une dissolution pour obtenir une majorité à l’Assemblée. Ce sont des calculs politiques !" a insisté Laurent Saint-Martin. Selon le ministre délégué, ces postures électoralistes empêchent d’engager un dialogue constructif. "Parlons avec ceux qui sont prêts à parler sérieusement du budget", a-t-il ajouté.

"Les Français en ont ras-le-bol"

Interrogé sur un sondage montrant que sept Français sur dix ne souhaitent pas que François Bayrou obtienne le vote, Laurent Saint-Martin a choisi de renvoyer au contexte général. "Les Français en ont ras-le-bol de voir une classe politique française incapable de se mettre d’accord", a-t-il affirmé. Pour lui, les citoyens comprennent très bien la gravité du surendettement. Car "quand on leur demande d’équilibrer leur budget de ménage, ils n’ont pas le choix".

Laurent Saint-Martin en appelle à la culture du compromis. "À quel moment la France pourra, comme ses voisins européens, faire preuve d’un tout petit peu de responsabilité politique en étant capable de créer un esprit de coalition ?" a-t-il interrogé. Selon lui, les compromis ne signifient pas l’unanimité mais la capacité à construire un budget "acceptable" en co-construction avec les oppositions.

Retour de l'ISF ? "On est prêts à beaucoup de choses dans ce budget"

Sur la question fiscale, notamment le retour possible de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), Laurent Saint-Martin s’est montré ouvert, tout en posant une condition préalable. "On est prêts à beaucoup de choses dans ce budget, à partir du moment où il correspond à un compromis qui fait avancer le pays", a-t-il expliqué. Il a rappelé que le plan présenté le 15 juillet contient déjà "44 milliards d’euros d’économies".

Pour le ministre délégué, aucun sujet ne doit être tabou : "La question de la fiscalité doit être sur la table, la question des économies doit être sur la table, la question de travailler davantage doit être sur la table." Cependant, il a insisté : "Je ne sais pas discuter de mesures budgétaires si en face, je n’ai pas un interlocuteur qui est prêt à accepter le constat et le débat." L’urgence est donc, selon lui, de reconnaître ensemble la réalité de la dette.

"Mettons-nous autour de la table, travaillons sous la forme du compromis"

Jean-François Achilli a évoqué "un gâchis". Laurent Saint-Martin a acquiescé : "Je suis d’accord sur le fait que notre pays n’arrive pas à avoir une culture du compromis et de la coalition comme tous nos voisins savent faire." Il a rappelé l’urgence : "Et cette urgence, ça s’appelle la dette du pays."

Le ministre délégué a appelé à dépasser les blocages politiques. "Mettons-nous autour de la table, assumons des désaccords, mais travaillons sous la forme du compromis." Pour lui, il est temps que les oppositions acceptent un dialogue constructif. "À la fin, ce qui compte, c’est bien qu’il y ait un budget d’ici la fin de l’année", a résumé Laurent Saint-Martin.

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