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David Amiel : "Nous visons 850 millions d’euros d’économies en 2026 sur les achats publics"

Par Aurélie Giraud

INTERVIEW SUD RADIO - Coût des achats publics, fonctionnaires, budget : David Amiel, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

David Amiel
David Amiel, interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 15 décembre 2025, dans “L’invité politique”.

Lutte contre l’antisémitisme après l’attaque de Sydney, réforme des achats publics et les économies attendues, trajectoire de l’emploi public, gel du point d’indice des fonctionnaires et inquiétudes agricoles autour du Mercosur. Au micro de Sud Radio, David Amiel a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Une cafetière vendue 60 euros peut être achetée une centaine d’euros par une mairie"

Jean-François Achilli pour Sud Radio : Une réunion importante se tient aujourd’hui à Bercy sur les achats publics. Les commandes publiques sont-elles trop chères ?
David Amiel : “Les commandes publiques, c’est 230 milliards d’euros pour l’État et les collectivités locales. On a eu beaucoup trop d’exemples où des mairies ou des ministères achètent une cafetière des dizaines d’euros supplémentaires par rapport au prix auquel vous ou moi irions l’acheter au supermarché. Une cafetière vendue 60 euros peut être achetée une centaine d’euros par une mairie. C’est inacceptable.”

Comment comptez-vous mettre fin à ces dérives constatées dans certaines centrales d’achat public ?
“Quand une collectivité passe par une centrale d’achat publique, parce que souvent elle n’achète pas directement, et qu’il y a un écart entre le prix observé au supermarché du coin ou sur internet et le prix qui est sur le catalogue de cette centrale d’achat, lorsqu’il s’agit de l’Union des groupements d’achats publics, l’UGAP, elle pourra le signaler immédiatement et le catalogue s’ajustera pour une très large gamme de produits.”

L’UGAP représente près de 7 milliards d’euros d’achats publics. L’État peut-il réellement intervenir dans son fonctionnement ?
“Oui, parce que c’est le rôle de l’État et de la politique de s’assurer que les achats publics sont sous contrôle, que chaque euro est bien dépensé. Sur cette masse considérable, on peut et on doit mieux faire.”

"Nous visons 850 millions d’euros d’économies en 2026 sur les achats publics"

Quel est l’objectif chiffré d’économies sur les achats publics ?
"Avec Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics, nous visons 850 millions d’euros d’économies en 2026. On a déjà réalisé des économies les années précédentes et on continuera à aller plus loin.”

Certains avancent le chiffre de 5 milliards d’euros d’économies potentielles pour les seules collectivités locales. Est-ce crédible ?
“C’est réaliste à terme de faire plusieurs milliards d’euros d’économies, puisque dès l’année prochaine nous visons 850 millions d’euros et nous avons bien l’intention de continuer les années suivantes en étant encore plus ambitieux.”

Ces économies permettent-elles d’éviter d’autres hausses d’impôts ou des efforts supplémentaires demandés aux Français ?
“Quand on demande des efforts à l’ensemble des Français, il faut commencer par s’assurer que l’argent public est bien dépensé et qu’il sert aussi à soutenir notre économie, nos PME, nos entreprises et nos industries.”

"Je ne suis pas favorable au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux"

Soutenez-vous la mesure votée au Sénat sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, hors fonctions régaliennes ?
“Non, je ne la soutiens pas. On l’a déjà essayé dans le passé et ces règles aveugles ont conduit notamment à des coupes claires dans la police. Ce que nous proposons avec ce budget, ce sont des choix ciblés. On recrute dans la police, dans la justice, dans les armées, des accompagnants d’élèves en situation de handicap, et au total, le nombre d’emplois publics de l’État baissera de 3.000.”

Emmanuel Macron avait promis la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. Peut-on parler d’un échec ?
“Beaucoup des recrutements que vous évoquez ont été faits par les collectivités locales, ce n’est pas l’État qui décide. Le choix qui a été fait par le président de la République, ça a été de réformer les dépenses sociales, notamment avec la réforme des retraites et de l’assurance chômage, et d’investir dans les services publics. C’est cet équilibre qu’il faut continuer à chercher.”

Le point d’indice des fonctionnaires restera-t-il gelé en 2026 ?
“Oui, le budget du gouvernement prévoit de maintenir le gel du point d’indice. C’est un effort considérable, mais indispensable dans la situation actuelle des finances publiques.”

"Depuis le 7 octobre, certaines déclarations politiques de LFI alimentent l'antisémitisme"

L’attaque terroriste de Sydney avait pour but de tuer le plus grand nombre de juifs. Est-ce là le résultat de l’antisémitisme qui a gagné le monde entier et que nous constatons aussi en France ?
“Oui, l’antisémitisme se répand. Il se répand dans le monde entier. Et cet antisémitisme tue. On l’a vu hier dimanche en Australie. On pense évidemment aux familles des blessés, des victimes, à leurs proches, à tous les juifs qui fêtent en ce moment même les fêtes de Hanouka. Mais c’est aussi le cas en France. L’antisémitisme a tué et tue en France. Et c’est la raison pour laquelle il faut le combattre pied à pied. Non seulement combattre le terrorisme, mais aussi combattre tous les discours qui pavent la voie à ces actes.”

Quand vous parlez de discours, est-ce que certains responsables politiques jouent avec le feu depuis le 7 octobre ?
“Il est évident que depuis le 7 octobre, certaines déclarations politiques du côté de l’extrême gauche alimentent l’antisémitisme, du côté de la France insoumise. C’est évident aussi qu’il y a un antisémitisme d’extrême droite qui n’a pas disparu. On le voit jour après jour. Donc oui, il faut pouvoir tenir une ligne intransigeante face à toutes ces manifestations d’antisémitisme. C’est la ligne du gouvernement.”

Aujourd’hui, beaucoup de juifs en France vivent avec la peur.
“On a aujourd’hui beaucoup de juifs en France qui rentrent chez eux la boule au ventre, qui changent leur nom sur leur adresse, qui changent leur nom quand ils commandent un taxi, qui enlèvent leurs enfants de l’école publique. Et tout ça, c’est inacceptable.”

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