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"Qu'est-ce qu'on va devenir?": au collège incendié de Dijon, des parents "choqués"

C'est un "coup d'arrêt dans leur éducation": des parents inquiets dénonçaient lundi l'incendie vraisemblablement criminel du collège de leurs enfants, dans un quartier sensible de Dijon, où sont attendus les ministres de l'Intérieur et de l'Education.

ARNAUD FINISTRE - AFP

C'est un "coup d'arrêt dans leur éducation": des parents inquiets dénonçaient lundi l'incendie vraisemblablement criminel du collège de leurs enfants, dans un quartier sensible de Dijon, où sont attendus les ministres de l'Intérieur et de l'Education.

Une dizaine de parents, "choqués" se sont réunis dans la matinée devant le lycée Jean-François Champollion, en plein coeur du quartier des Grésilles, qui ne pourra pas rouvrir à la rentrée de janvier.

"On nous dit qu'on sera reçu plus tard dans un gymnase plus loin, pas ici, car ils attendent des ministres", s'emporte Nadia, la mère d'un élève de 6e, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. "Mais c'est nous, les parents, qu'il faut recevoir !"

"En tant que maman je m'inquiète", poursuit-elle, en expliquant avoir pris une journée pour rester avec son fils très affecté par la situation. A 11 ans, "il est encore petit" et samedi matin, il était "au bord des larmes" quand il a appris que son collège avait brûlé.

L'établissement accueille près de 500 élèves. Cet incendie "met un stop à leur éducation", déplore Nadia, en s'interrogeant pour la suite. "Je sais juste que jeudi et vendredi, ils vont avoir cours en distanciel, mais après les vacances qu'est-ce qu'on va devenir ?"

- "Inadmissible" -

Dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie a provoqué d'importants dégâts dans un bâtiment du collège. L'origine volontaire est "très vraisemblable" selon le procureur de Dijon, qui a fait état de "plusieurs départs de feu concomitants".

Le collège et lycée Jean-François Champollion à Dijon, le 13 décembre 2025 en Côte-d'Or

Le collège et lycée Jean-François Champollion à Dijon, le 13 décembre 2025 en Côte-d'Or

ARNAUD FINISTRE - AFP

Le préfet et plusieurs responsables politiques ont estimé qu'il existait un lien entre l'incendie et le récent travail des forces de l'ordre pour mettre un terme au trafic de drogue qui sévit dans le quartier.

"C'est un quartier de voyous ici", confirme une autre maman, accompagnée de sa fille de 14 ans, qui refuse de donner leurs noms et prénoms: "ce serait dangereux pour elle et pour moi".

"C'est inadmissible, on a brûlé un lieu sacré", s'emporte-t-elle: "Et c'est la 4e fois parce que il y a eu l'école primaire, la médiathèque deux fois, et là le collège !"

"L'année dernière, ils ont tiré des mortiers sur le collège!", ajoute-t-elle en regrettant que sa fille ne soit "pas en sécurité".

Cette mère célibataire se dit très "choquée". "J'ai pleuré quand ma fille m’a dit pour l'incendie et qu’elle m’a demandé: comment on va faire?"

- "Néant complet" -

"On ne cèdera pas, la République ne cèdera pas aux intimidations" et le collège rouvrira, promet François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte d'Or, venu à la rencontre des parents avant l'arrivée des ministres de l'Intérieur Laurent Nuñez et de l'Education Edouard Geffray.

Le feu a causé d'importants dégâts et le collège devra pourtant rester fermé plusieurs mois pour travaux. Les stigmates ne sont pas trop visibles de l'extérieur, seuls des volets roulants en PVC semblent avoir été tordus sous l'effet de la chaleur.

L'organisation des cours jusqu'à la fin de l'année scolaire sera déterminée "dans les prochains jours", ont assuré les pouvoirs publics dans un communiqué.

"On est stressé par rapport à tout ce qui se passe dans le quartier", confie Pascaline, mère d'un élève de 3e, qui se dit dans "le néant complet" pour janvier.

"Comment rassurer nos propres enfants si nous, on est angoissé. Comment leur apporter des réponses, si on ne les a pas ?"

Par Emmanuel GIROUD / Dijon (AFP) / © 2025 AFP

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