Martine Chancel publie un livre : Nos années Grand Échiquier : Jacques Chancel, en direct et en public (Éditions Flammarion / INA).
"Le Grand Échiquier" : "Jacques Chancel faisait faire un décor à chaque fois différent par un invité", raconte Martine Chancel
Valérie Expert : Quand on lit votre livre, on est fasciné par ce qu'ont été les années "Grand Échiquier"…
Martine Chancel : D'abord, c'était une grand-messe, Le Grand Échiquier. Il y avait trois jours de répétition pour trois heures d'émission en direct. Et ces trois jours de répétition, ça se passait aux studios des Buttes Chaumont, comme toujours, avec un studio absolument gigantesque où Jacques faisait faire un décor à chaque fois différent par un invité. [Le décor était choisi] soit par lui, soit par l'invité. Il y avait de toute façon un lien avec le thème de l'émission. Et donc, il y avait ces trois jours de répétition. Sur trois jours de répétition, il y avait un monde fou, des photographes de plateau, qui étaient ravis parce qu'on était entre l'Opéra, le Théâtre des Champs-Élysées ou Roland-Garros, etc. On avait en live ce qu'il y avait de meilleur. Et il faut dire que les artistes même gigantesques se prêtaient à ça.
Gilles Ganzmann : Avait-il le trac ? Parce que moi, je l'ai connu sans avoir le trac.
Martine Chancel : Non, pas du tout. En tout cas, s'il l'avait, il l'avait à sa façon. Mais pas du tout.
"Ils étaient libres parce que Jacques Chancel était comme ça dans sa tête"
Valérie Expert : Il est vrai que c'était une autre télévision…
Martine Chancel : Il y avait surtout beaucoup de liberté. Les gens n'étaient pas bridés "politiquement correct ou pas". Ils étaient libres parce que lui, il était comme ça dans sa tête, ils étaient libres de dire ce qu'ils voulaient. Et comme Jacques avait un certain ton pour l'interview, il les amenait toujours à ça, il les mettait très à l'aise. J'ai très souvent entendu des artistes dire : "quand on sort d'une interview avec Jacques, on a l'impression d'avoir été intelligent".
Valérie Expert : C'est un peu ce qui ressort de ce livre très émouvant.
Martine Chancel : C'est sûr que c'était une autre télévision, l'époque était différente. Je pense que la personnalité de Jacques aussi a énormément contribué à cette ouverture, à cette curiosité, à ce mélange des genres. Puisque l'origine du "Grand Échiquier", c'est ça.
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