ENTRETIEN SUD RADIO - La date fatidique du vote de confiance approche et le gouvernement Bayrou est de plus en plus sur la sellette. Qui remplacera François Bayrou à Matignon ? Invitée politique du jour, Sophie Primas a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
Lundi 8 septembre 2025 au soir, à la suite du vote de confiance, François Bayrou devrait être congédié. Qu’est-ce que vous ressentez ?
"Je ressens l’urgence à continuer notre travail de persuasion et d’explication auprès des Français et de chaque parlementaire."
"Ils ont la responsabilité de mettre le pays dans plus de stabilité que d’instabilité."
"Ça ne sent pas l’épitaphe. C’est au bout de la bataille. Et au bout de la bataille il peut y avoir une victoire."
Lors du conseil des Ministres du 3 septembre 2025, Emmanuel Macron a demandé à ses ministres de soutenir le Premier ministre "jusqu’au bout". ça sent l’épitaphe, non ?
"Ça ne sent pas l’épitaphe. C’est au bout de la bataille. Et au bout de la bataille il peut y avoir une victoire."
Comment était l’ambiance autour de la table ?
"À la fois très concentrée, amicale et conviviale entre nous."
Un peu comment un pot d’adieu ?
"Non, non non."
La décision de François Bayrou a pris de court tout le monde. Il vous a prévenue une demi-heure avant, vous vous dites quoi ?
"Effectivement, nous apprenons sa décision quelques minutes avant sa conférence de presse. Nous sommes un peu étonnés par la méthode."
"Nous nous disons que cet appel à la responsabilité politique sur un objectif qui est le redressement des finances publiques est une idée qui devrait faire consensus."
"Les propositions qui ont été faites par le Parti socialiste ne vont pas dans le sens de la production parce qu’elles vont handicaper le capital productif."
Si le gouvernement Bayrou tombe, Emmanuel Macron devra nommer un nouveau Premier ministre. Vous vous voyez porte-parole d’un gouvernement Olivier Faure ?
"À titre personnel, je ne l’envisage pas beaucoup."
"Mais ce n’est pas une question de casting. Pour moi, il n’y a que ça qui m’intéresse : comment on sort de mauvais pas et comment en 2029 on est sur la pente du désendettement de la France."
Le contre-budget du Parti Socialiste inclut entre autres la taxe Zucman sur les plus gros patrimoines, à laquelle le gouvernement et la droite sont opposés. Vous ne vous dites pas tout ça pour ça ?
"Les propositions qui ont été faites par le Parti socialiste ne vont pas dans le sens de la production parce qu’elles vont handicaper le capital productif."
Si le Parti socialiste arrive au pouvoir et décide d’appliquer son contre-budget, vous, Les Républicains, quittez le gouvernement ?
"Si c’est 100 % du contre-budget du PS, ça ne nous convient évidemment pas."
"Le durcissement de l'AME n’est pas un gage au Rassemblement National. C’est juste, comme nous le faisons pour l’ensemble des Français, une rationalisation des dépenses avec de la justice."
Le scénario Jordan Bardella à Matignon est aussi évoqué. Vous en pensez quoi ?
"Ça n’a pas de pérennité dans le cadre de cette Assemblée nationale."
Pourriez-vous travailler avec Jordan Bardella et Marine Le Pen ?
"À titre personnel, non. C’est une ligne que je me suis fixée."
Vous avez annoncé hier le décret durcissant les conditions d’accès à l’Aide Médicale d’État (AME). Ce sont des gages envoyés au Rassemblement National ?
"Pas du tout. Ce sont des engagements qui avaient été pris dans le cadre du Budget de cette année."
"Ce n’est pas un gage au Rassemblement National. C’est juste, comme nous le faisons pour l’ensemble des Français, une rationalisation des dépenses avec de la justice."
La Commission européenne a présenté la version quasiment définitive du Mercosur. Le président de la République ne le voulait pas en l’État. Vous estimez, vous, que les clauses de sauvegarde suffiront ?
"Je n’ai pas dit ça."
"Avec la bataille que nous avons menée, avec les ministres concernés et le Président de la République, nous avons fait entendre notre voix."
"Le monde agricole a dit hier assez clairement que ce n’était pas assez, donc pour nous la bataille continue."
Pour vous, à titre personnel ?
"Ça n’est pas assez. Il faut regarder les mesures et leur efficacité."
"Pour l’instant nous ne sommes pas sûrs, d’ailleurs, que les pays du Mercosur soient d’accord avec cette clause de sauvegarde."
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