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Amir Reza-Tofighi : "Pourquoi pas un grand chef d'entreprise à Matignon !"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "Pourquoi pas un grand chef d'entreprise à Matignon !" déclare Amir Reza-Tofighi, président de la CPME. Il était "L’invité politique" sur Sud Radio.

Amir Reza-Tofigh entreprise
Amir Reza-Tofigh, président de la CPME, interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 3 septembre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO - Crise politique, santé des entreprises, moral des petits patrons : Invité politique du jour, Amir Reza-Tofigh, président de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises), a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Pas d’impôt supplémentaire pendant 18 mois"

Jean-François Achilli : Il n’y aura pas d’autre solution que la dissolution, c’est Nicolas Sarkozy qui le dit dans le Figaro. Nous allons vers un chaos ?
Amir Reza-Tofigh : "Écoutez, je ne sais pas et je pense que nous les chefs d’entreprise, ce qu’on demande au-delà de tous ces calculs politiques, c’est d’avoir une sorte de visibilité. On ne peut pas investir, recruter, si on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir demain."

"Si on est très réaliste, nous, qu’est-ce qu’on veut ? On veut déjà être sûr que dans les 18 prochains mois, on ne va pas avoir d’impôt supplémentaire. Qu’on nous laisse tranquille, qu’on simplifie notre vie."

"60.000 défaillances d’entreprises, c’est des histoires de vie à chaque fois"

Vous dites "résilients", vous faites le dos rond en attendant que les politiques s’entendent ?
"C’est ce qu’on fait depuis un an. Mais le risque, c’est que si on continue à avoir une instabilité politique, l’activité recule."

Combien de faillites l’an dernier ?
"On a plus de 60.000 défaillances l’an dernier. On reste à un niveau très haut. On a plus de 30% d’augmentation dans les belles PME."

"À chaque fois qu’une entreprise ferme, c’est des salariés qui perdent leur emploi, c’est un dirigeant qui parfois a mis tous ses deniers personnels. C’est des histoires de vie à chaque fois."

Que dites-vous aux politiques que vous croisez ? Vous aviez parlé de cocktails explosifs…
"On peut avoir des débats sains, sur la répartition de la valeur ou la taxation des ultra-riches. Mais il y a un sujet sur lequel tout le monde devrait être d’accord : la défense de l’entreprise. Défendre l’entreprise, c’est défendre les salariés qui travaillent dedans, c’est défendre le tissu économique français."

"Tous les partis politiques devraient être derrière l’entreprise."

"La taxe Zucman est une attaque à notre souveraineté économique"

La taxe Zucman voulue par la gauche, 2% au-delà de 100 millions, c’est préjudiciable ?
"Si on taxe sur la valeur du patrimoine, y compris la valeur de l’entreprise, un chef d’entreprise devra payer un impôt sur une valeur théorique. Il n’aura pas l’argent, il devra vendre."

"Tel quel, non ! C’est une attaque à notre souveraineté économique, une attaque aux entreprises familiales."

"Les Français aiment leur patron"

Vous dites stop aux charges, aux impôts. Mais dans le débat public, il y a une anathème sur les patrons…
"Moi je rappelle que les patrons, c’est l’artisan qui vient faire les travaux chez vous, c’est le boucher dans votre rue, c’est le boulanger. Derrière ce fantasme du patron, je pense que les Français aiment leur patron."

Le RN vous a écrit, les socialistes tendent la main à Macron… mais sur les PME, que faut-il retenir ?
"Ce qui est insoutenable aujourd’hui, c’est que les chefs d’entreprise voient leurs salariés qui ne gagnent plus assez, qui ont du mal à se loger, avec leur pouvoir d’achat. Et pourtant ils n’ont jamais autant payé de charges patronales."

"On n’arrivera pas à mieux payer nos salariés si on a toujours autant de charges."

"Pourquoi pas un grand chef d’entreprise à Matignon !"

On entend dire qu’un patron pourrait mieux gérer la France que des politiques. Vous y croyez ?
"Pourquoi pas, en effet, un grand chef d’entreprise à Matignon ? Dans nos entreprises, on fait toujours mieux avec moins de moyens, on crée du compromis, on a un lien social fort. La France a besoin de ça."

Vous aviez proposé une commission d’entrepreneurs pour réduire les dépenses, comme le DOJ d’Elon Musk…
"Aujourd’hui, quand on prend la bureaucratie française dans sa globalité, il y a énormément d’économies à faire."

"Il y a plein d’entrepreneurs qui seraient prêts bénévolement à travailler pour la France. Profitons de cette force pour résoudre les défis de la France."

"Les 211 milliards d’aides, c’est un fantasme"

Les 211 milliards d’aides aux entreprises évoqués par le Sénat, c’est crédible ?
"Ce chiffre des 211 milliards, c’est un fantasme. Lorsqu’on met la TVA de 10% pour les artisans, est-ce que c’est une aide à l’entreprise ? Non. Si demain le taux passe à 20%, ce sont les consommateurs qui paieront 10% plus cher leurs travaux."

Vous êtes un président inquiet ?
"Je suis un président inquiet mais je suis aussi un président optimiste. Je salue la résilience des entrepreneurs mais j’alerte que cette résilience peut devenir un ras-le-bol général si à un moment donné, on n’a pas l’impression d’être écouté et soutenu."

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