Budget sous tension, réforme des retraites, baisse des prix de l’électricité, taxe foncière, programmation énergétique (PPE) et bataille pour 2027. Au micro de Sud Radio, Maud Bregeon a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
"Il faut un candidat unique de Gabriel Attal à Bruno Retailleau"
Jean-François Achilli pour Sud Radio : Les derniers sondages montrent Jordan Bardella vainqueur quel que soit le scénario. Est-ce un signal d’alarme pour la majorité ?
Maud Bréjon : "Ça doit être un électrochoc. Nous n’avons pas d’autre choix que la dynamique unitaire. Nous n’avons pas d’autre choix qu’avoir un candidat commun et unique à l’élection présidentielle."
Vous prenez ce sondage très au sérieux ?
"Je le prends évidemment au sérieux. Il confirme les sondages précédents. Je ne suis pas aveugle, je vois bien ce qui se passe."
Vous en appelez directement à Gabriel Attal, Édouard Philippe et Bruno Retailleau ?
"Je continuerai à le dire : entendez-vous."
Ceux qui refuseront cette unité auront une responsabilité ?
"Ceux qui refuseront cette dynamique encore une fois d’unité absolument nécessaire auront une responsabilité majeure devant les Français si Jordan Bardella accède à la présidence de la République."
Cette unité doit couvrir tout l’arc d’Attal à Retailleau ?
"Il faut un candidat unique de Gabriel Attal à Bruno Retailleau. On gouverne ensemble depuis un an et demi. On a montré qu’on arrivait à s’entendre lorsque c’était nécessaire, qu’on avait des points de convergence plus importants que nos divergences."
Sondage Bardella : "Nous n’avons pas d'autre choix que d'avoir un candidat unitaire, de @GabrielAttal à @BrunoRetailleau" appelle @MaudBregeon, porte-parole du Gouvernement #GrandMatin
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Sans candidat unique ?
"Sans candidat unique, l’ensemble des candidats pourront regarder le débat du second tour depuis leur canapé."
Budget : "Tout se joue dans les 10 jours à venir. Ce sera un moment clé et décisif"
Sur le budget et la réforme des retraites, beaucoup de Français ne comprennent plus où on va. Où en est-on ?
"On a eu une première lecture à l'Assemblée nationale, une première lecture au Sénat. On va arriver dans une semaine à un moment clé décisif : le compromis final, notamment sur le budget de la Sécurité sociale qui comprend la réforme des retraites. C’est dans les 10-15 jours à venir que tout se joue."
Certains ne savent même plus quand ils pourront partir à la retraite.
"C’est lié à la décision du Premier ministre de ne pas utiliser le 49.3. On laisse libre cours au débat parlementaire. C’est plus compliqué à expliquer mais c’est aussi ça la démocratie."
Le vote du volet recettes a été très chaotique. Peut-on encore espérer un compromis ?
"Le volet recettes du PLFSS a été adopté à l’Assemblée nationale. Ce sont des processus parlementaires complexes mais je pense qu’à la fin nous arriverons à trouver un compromis. Je pense qu’il y a une majorité absolue de députés qui veulent qu’on y arrive."
23 décembre approche. Après cette date, c’est la loi spéciale.
"Il n’y a pas d’alternative au compromis parlementaire. Ceux qui spéculent sur la loi spéciale, les ordonnances ou le retour du 49.3 le font pour éviter d’aller au vote. Je vois des députés qui ont envie qu’on y arrive. Et je pense qu’on y arrivera."
"Il y aura effectivement dans les prochains mois une baisse de la facture électrique des Français"
Vous confirmez que le gouvernement travaille à une baisse des prix de l’électricité ?
"Oui, parce que tout ne peut pas attendre 2027. Il y a des sujets comme l’énergie, la défense, la sécurité qui nécessitent qu’on s’y attelle aujourd’hui. L’énergie, ce sont les factures des Français, la facture des boulangers, l’écologie et le pouvoir d’achat."
Et une baisse réelle pour les particuliers et les entreprises est attendue ?
"Ça va dépendre de la fin du débat budgétaire. Mais le Premier ministre a demandé à Roland Lescure de faire des propositions concrètes pour que la facture des Français, des entrepreneurs et des commerçants puisse baisser l'année prochaine."
Le parc nucléaire peut-il contribuer à cette baisse ?
"Le parc nucléaire a un taux de disponibilité qui s'est amélioré. Il y a des réacteurs à l'arrêt pour des raisons de maintenance ou de prolongation de durée de vie, mais les techniciens et ingénieurs d'EDF travaillent avec beaucoup de professionnalisme pour produire autant que possible."
Confirmez-vous une baisse pour 2026 ?
"Oui, pour le budget 2026."
Et sur taxe foncière les communes ont rien demandé : faut-il s’attendre à payer plus ?
"Il y a une discussion en cours avec les élus locaux. Cette hausse résulte d’une mise à jour de la base actuelle. Elle ne bénéficie pas à l’État mais aux élus locaux. On se réserve le droit de suspendre cette mesure si les élus locaux nous le demandent."
Deux biens identiques peuvent-ils avoir une taxe différente ?
"Oui. Certains logements sont mis à jour dans les bases de Bercy, d'autres ne le sont pas. Pour deux biens identiques, vous pouvez avoir une taxe foncière différente. Ça impose un sujet d’équité fiscale."
"En refusant les énergies renouvelables, Mme Le Pen choisit le gaz russe ou le gaz algérien"
Quand sera publiée la PPE, la programmation pluriannuelle de l’énergie ?
"Elle n’a jamais trouvé de majorité ni à l’Assemblée nationale ni au Sénat. Il n’y a aucun consensus parlementaire pour arriver à un texte commun." "Une partie de la gauche refuse d'avancer sur le nucléaire et s’y oppose de façon dogmatique. Le Rassemblement national s’oppose de façon complètement dogmatique aux énergies renouvelables."
Votre position est claire : il faut les deux.
"On a besoin des deux. Si on veut sortir des énergies fossiles, on a besoin des énergies renouvelables et on a besoin de l’énergie nucléaire."
Et vous accusez Marine Le Pen de faire un choix dangereux.
"Quand j’entends Mme Le Pen faire ses diatribes anti-énergie renouvelable, elle choisit en réalité le gaz russe de M. Poutine ou le gaz algérien de M. Thibault. Refuser les énergies renouvelables, c’est faire le choix du gaz russe et du gaz algérien."
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Y a-t-il d’autres priorités énergétiques ?
"Le Premier ministre veut travailler le développement des énergies renouvelables dans les Outre-mer, qui sont aujourd’hui grandement dépendants des énergies fossiles et avec des potentiels de développement importants."
"Nous avons des doutes sur la constitutionnalité et l'applicabilité de cette mesure"
Soutenez-vous la proposition de Laurent Wauquiez d’interdire le voile aux mineures ?
"On a des doutes sur la constitutionnalité de cette mesure."
Et sur sa faisabilité ?
"On a des doutes sur l’applicabilité de cette mesure."
Un débat parlementaire aura-t-il lieu ?
"Wauquiez aura un temps législatif dédié en janvier, il pourra évidemment en débattre."
Et sur la lutte contre le séparatisme ?
"Nous avons eu une position extrêmement claire avec la loi contre le séparatisme. Les préfets font un travail absolument remarquable."
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