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"La réforme des retraites était nécessaire" affirme Benjamin Haddad

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "La réforme des retraites était nécessaire" selon Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Benjamin Haddad retraites
Benjamin Haddad, interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 15 octobre 2025, dans “L’invité politique”.

Réforme des retraites, compromis parlementaires, 49.3, fiscalité des hauts revenus, coalition et méthode de gouvernement. Au micro de Sud Radio, Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Le coût de l'instabilité pour le pays, le coût du chaos, est supérieur au coût de la suspension de la réforme des retraites"

Jean-François Achilli pour Sud Radio : Est-ce qu’il n’est pas difficile d’être macroniste ce matin, après la victoire du Parti socialiste ?
Benjamin Haddad : "Ce qu’on a vu hier, c’est un discours de Sébastien Lecornu fondateur d’une autre façon de faire de la politique. L’Assemblée nationale est fragmentée, elle reflète les divisions de la société française. On doit faire comme nos voisins européens : s’entendre, s’écouter, faire des compromis politiques. C’est plus courageux que de s’arquebouter sur des logiques de parti."

La suspension de la réforme des retraites jusqu’à 2028, c’est un compromis ou une défaite ?
"J’ai été porte-parole du groupe Renaissance pendant la réforme des retraites, je continue à penser qu’elle était nécessaire. Mais la réalité politique, c’est que cet avis est minoritaire aujourd’hui. Cette réforme a laissé une cicatrice dans une partie du pays, sans doute à cause de la façon dont elle a été adoptée par le 49.3. Nous allons proposer à l’Assemblée nationale de suspendre la réforme jusqu’à l’élection présidentielle, puis travailler avec les partenaires sociaux à une nouvelle approche."

Pourquoi ce revirement ?
"Le coût de l’instabilité pour le pays, le coût du chaos, il est supérieur au coût de la suspension, estimé à trois milliards d’euros. La France a perdu sept points de base dans ses taux d’intérêt : les marchés considèrent que la stabilité retrouvée donne plus de visibilité à notre économie."

Vous défendez donc le pragmatisme avant tout.
"Notre pays a besoin d’un budget, de stabilité, d’avancer. Mettons fin au chaos politique et au spectacle qui a consterné tant de Français. J’ai passé beaucoup de temps chez nos voisins : aucun n’a de majorité absolue, et pourtant ils avancent. À nous de prendre nos responsabilités collectives."

"Les Français veulent surtout qu’on arrête le bordel et qu’on se mette enfin à travailler ensemble"

Les partis semblent déjà en ordre de bataille pour la présidentielle. Vous ne craignez pas une paralysie politique ?
"Les Français n’attendent pas de nous des jeux d’appareil. Ceux qui se prêteront à ce type de manœuvre et de jeu seront sanctionnés. Ils veulent qu’on arrête les postures, les faux-semblants, les querelles sur les plateaux télé. L’objectif, c’est de trouver des solutions concrètes et de le faire différemment."

L’opposition vous accuse d’imposer le budget par ordonnances ou via la commission mixte paritaire.
"C’est extraordinaire d’entendre ceux qui critiquaient l’usage du 49.3 expliquer maintenant que nous gouvernerons par ordonnances. Le Premier ministre l’a dit : il n’y a pas de sujet d’ordonnances. Si la commission mixte paritaire échoue, le texte des retraites retournera à l’Assemblée nationale. Laissons le débat aller à son terme."

Bruno Retailleau affirme que vous êtes "l’otage" des socialistes.
"J’ai du respect pour Bruno Retailleau, mais les Français n’attendent pas qu’on s’écharpe. Il est naturel de discuter avec les forces politiques qui veulent faire avancer le pays. Regardez l’Allemagne : conservateurs et sociaux-démocrates gouvernent ensemble. Nous devons, comme nos voisins, apprendre à faire des compromis. Les Français, eux, veulent surtout qu’on arrête le bordel et qu’on se mette enfin à travailler ensemble."

"On doit générer des recettes par la croissance, par l’activité"

Sur la fiscalité, certains réclament une contribution exceptionnelle des plus riches. Quelle est votre ligne ?
"Le Premier ministre a été clair : il n’y aura pas de taxation du patrimoine professionnel, ni de taxe Zucman. La France est déjà l’un des pays les plus taxés de l’OCDE, mais aussi celui qui dépense le plus. La priorité, c’est de réduire la dépense publique. Ce budget le fait, tout en préservant les secteurs clés comme la défense."

Votre philosophie économique ?
"On doit générer des recettes par la croissance, par l’activité. Nous devons réduire les dépenses, pas alourdir les impôts. C’est ce que nous faisons depuis huit ans. C’est notre majorité qui a redonné une trajectoire fiscale lisible et stable pour attirer les investissements et soutenir les entreprises."

Mathilde Panot a dénoncé une participation française au "génocide par Netanyahu à Gaza". Que lui répondez-vous ? 
"Le Premier ministre a été très ferme : la France n’a pas livré d’armes à Tsahal. Nous avons vécu un grand moment d’émotion avec la libération des otages. Les seuls qui ne s’en réjouissent pas, c’est la France Insoumise, qui instrumentalise cette tragédie à des fins politiciennes. Nous avons besoin d’unité et d’apaisement."

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"Mais non ! Il faut arrêter l’autoflagellation permanente. L’échange entre eux était amical. Nous devrions être fiers de la voix que la France porte sur la scène internationale."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

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