"Le gouvernement propose, nous débattrons, vous voterez"
En introduction de son discours de politique générale, Sébastien Lecornu a commencé par faire le bilan du climat politique actuel. "Plus qu'une crise, nous changeons de monde". Et pour répondre à l'"urgence" de la situation, le Premier ministre fait la promesse d'opérer, avec son gouvernement fraîchement nommé, de nombreuses "ruptures". Pour ce faire, il propose "un gouvernement de mission" qui, avec l'arrivée "d'experts", incarne le "renouvellement" tant réclamé par les oppositions et les Français.
"Renoncer à utiliser le 49.3"
Mais plus que tout, Sébastien Lecornu souhaite "redonner du sens à la politique par des actes". Comme première démonstration concrète de rupture -à la différence de ses prédécesseurs à Matignon-, le Premier ministre réaffirmer son intention de "renoncer à utiliser le 49.3". "Le Parlement aura le dernier mot, c'est sa responsabilité, nous ne devons pas en avoir peur", insiste-t-il. Pour bien faire comprendre le message aux parlementaires, Sébastien Lecornu prononce à plusieurs reprises une phrase choc : "Le gouvernement propose, nous débattrons, vous voterez".
🔴 ALERTE INFO : Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites "jusqu'à l'élection présidentielle" devant l'Assemblée nationale. pic.twitter.com/y8ZTptj1AN
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Suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2027 : une main tendue aux Socialistes
Sébastien Lecornu déroule le fil de son discours de politique générale et aborde le sujet des retraites, une thématique brûlante pour les oppositions. Sur ce point, le Premier ministre tend une perche au Parti socialiste - pour éviter la censure qui sera examinée ce jeudi matin à partir de 9h ? - en annonçant la suspension de la réforme des retraites "jusqu'à janvier 2028". Idem pour la "durée d'assurance", qui restera à "170 trimestres jusqu'à janvier 2028", détaille-t-il. Mais le chef du gouvernement met aussi en garde l'hémicycle : "suspendre pour suspendre n'a aucun sens. Il s'agit d'installer la confiance pour de nouvelles solutions".
La tenue d'une conférence à venir sur les retraites et le travail
Deuxième piste annoncée par Sébastien Lecornu au perchoir de l'Assemblée : la tenue, dans les prochaines semaines, d'une "Conférence sur les retraites et le travail, en accord avec les partenaires sociaux". Avec cette proposition, l'objectif assumé par le locataire de Matignon consiste à remettre de la "confiance dans la démocratie sociale et parlementaire".
De même, les sujets relatifs à "l'attractivité", "le travail pénible", "l'usure" et les "carrières longues" seront également abordés lors de la Conférence à venir. Par ailleurs, le Premier ministre garantit que dans le Budget 2026 examiné ce matin en Conseil des ministres, l'amélioration de la retraite des femmes est d'ores et déjà prise en compte. "Inutile d'attendre", rajoute-t-il.
[#SONDAGE] Sébastien Lecornu vous a-t-il convaincu ? #DirectAN
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Décentralisation et proximité
Lui-même issu du monde des élus locaux, Sébastien Lecornu a promis ce mardi de proposer, en décembre, un projet de loi visant à "renforcer le pouvoir local" et la "décentralisation". Derrière cette annonce, se cache un objectif clair pour le locataire de Matignon : il s'agit de faire comprendre aux parlementaires -ou de leur rappeler- que les citoyens veulent avant tout d'un "pouvoir proche" d'eux.
Pour ce faire, le Premier ministre s'engage lui-même à revenir à plusieurs reprises devant la représentation nationale pour "oser discuter, agir et avancer". Pour Sébastien Lecornu, le mot d'ordre est clair : "que personne ne se sente oublié".
"Pas le Premier ministre du dérapage des comptes publics"
Sur le sujet de l'instabilité budgétaire, Sébastien Promet affirme qu'il ne sera pas "le Premier ministre du dérapage des comptes publics" et promet, dans le Budget 2026, de ramener le déficit "à moins de 5% du PIB". Puis, face à l'urgence de "tenir le calendrier de l'adoption du budget", le locataire de Matignon met en garde contre une "panne budgétaire" et une crise qui "réjouiraient les ennemis de la France". Une façon d'appeler la représentation nationale au dialogue... et au compromis. Après trente minutes de discours, devant une Assemblée attentive mais réactive, Sébastien Lecornu a conclu sur ces paroles : "Une vraie démocratie permet à ceux qui ne sont pas d'accord de travailler ensemble".