Vote de confiance, chaos politique, immigration, avenir de Marine Le Pen : Laurent Jacobelli, député de Moselle et vice-président du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
Crise politique : "Le général de Gaulle aurait compris de lui-même qu'il fallait partir"
Laurent Jacobelli estime qu’Emmanuel Macron est allé trop loin dans le maintien au pouvoir malgré l’absence de majorité claire. "Imaginez que le général de Gaulle voie que l’Assemblée nationale ne lui ait pas donné de majorité, une fois, deux fois, que les Français ne le suivent pas, que les Premiers ministres fassent deux, trois mois seulement en poste, il aurait, je crois, de lui-même compris qu’il fallait partir."
.@ljacobelli : "Si le général de Gaulle avait vu que l'Assemblée ne lui donnait pas de majorité, que les Premiers ministres étaient en poste 2 mois, et que les Français ne le suivaient pas, il aurait compris de lui-même qu'il fallait partir" #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/6tIawSdVJ2
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Il accuse directement le chef de l’État : "Emmanuel Macron est en état d’échec, en échec grave. Il a pris la France dans une situation difficile, il la rend dans une situation catastrophique. La France est en soins intensifs et malheureusement Emmanuel Macron, lui, regarde ailleurs, il regarde l’Europe, il regarde le monde."
"Les Français en ont marre du chaos politique"
Les Français veulent-ils avant tout de la stabilité ? Pour Laurent Jacobelli, "bien sûr qu’ils en ont marre, ils en ont surtout marre aussi du chaos dans la rue, du chaos dans l’économie." Mais il précise aussitôt : "Si la stabilité c’est continuer à s’endetter, continuer à se faire agresser dans la rue et continuer à perdre notre identité, alors cette stabilité ne vaut pas."
Pour lui, l’alternance récente n’a été qu’un trompe-l’œil. "Le problème aujourd’hui c’est qu’on interchange les premiers ministres, alors ils n’ont pas le même âge, pas le même prénom, pas la même origine géographique. Mais au final ils mènent la même politique, cette politique désastreuse !"
"85 à 90% des Français veulent 'dégager' Macron"
Jordan Bardella a réclamé un retour aux urnes, voire une démission du président. Laurent Jacobelli l’assure : "Je crois que 85 à 90% des Français veulent, entre guillemets, comme vous dites, ‘dégager Macron’. Après il y a la méthode." Il se distingue de Jean-Luc Mélenchon : "Monsieur Mélenchon s’agite, il menace de prendre le pouvoir par la rue, par la violence, il agite les pics et les fourches. Nous ne sommes pas dans cette logique-là."
Le député insiste sur la fidélité aux institutions : "Nous respectons la démocratie, les institutions, la Vème République. Et dans la Vème République, le seul qui puisse décider qu’Emmanuel Macron parte, c’est Emmanuel Macron."
Avec le RN, "Pas un centime ne sera pris dans la poche des Français"
Quelles seraient les mesures urgentes du RN ? Laurent Jacobelli met en avant la discipline budgétaire. "Nous, on aura une règle d’or, faire des économies sur les mauvaises dépenses. Et tant qu’on ne l’a pas fait, pas un centime ne sera pris dans la poche des Français." Il critique les hausses d’impôts envisagées par François Bayrou : "François Bayrou a les mêmes tics, les mêmes tocs que ses prédécesseurs. Ça va mal, on va taxer. Moi je ne veux pas taxer."
.@ljacobelli (RN) : "Vous croyez vraiment que nous allons donner notre confiance à quelqu'un qui se réfugie dans une forme de radicalité fiscale ? @bayrou a les mêmes tocs que ses prédécesseurs : ça va mal, on taxe ! Ça suffit !" #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/IF89ahWXN0
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Il développe ensuite les mesures sociales. "Ce sera la baisse de la TVA sur les énergies, pas de TVA sur des produits de première nécessité, l’aide évidemment aux couples qui ont des enfants." Pour Laurent Jacobelli, l’objectif est clair : "Permettre de valoriser le travail et de valoriser ces Français qui se donnent pour l’essor et l’avenir de leur pays."
"L’immigration est l'un des maux les plus durs de la France"
Sur l’immigration, Laurent Jacobelli se montre catégorique : "L’immigration est l'un des maux les plus durs de la France." Il rejette toute régularisation de travailleurs sans papiers. "Ceux qui sont en France légalement, qui ont leurs papiers pour travailler, eh bien qu’ils travaillent et qu’ils restent en France légalement. Ça ne nous pose aucun problème."
.@ljacobelli (RN) : "L'immigration est une urgence. Elle joue sur l'insécurité, l'identité, les finances publiques, le niveau scolaire… Elle est l'un des maux les plus durs de la France" #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/vHCyZJ6ynR
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Le député relie cette question à l’emploi. "Ceux qui en revanche sont rentrés illégalement, ont pris un travail au moment où 5 millions de Français cherchent un travail, nous leur disons ‘Non, ce n’est pas possible’." Pour lui, la préférence nationale est une priorité immédiate.
"Oui à la privatisation de l’audiovisuel public"
Laurent Jacobelli confirme le projet du RN concernant l’audiovisuel. "Oui, bien sûr, parce qu’aujourd’hui la seule privatisation, c’est une privatisation de l’opinion." Il accuse le service public. "Il n’est pas possible d’avoir un service public clairement affiché de gauche avec l’argent de tous les Français."
Le député défend une ouverture au privé. "Il peut y avoir des missions de service public données à des sociétés privées. Ça permettrait aussi d’avoir des grands groupes privés qui concurrencent les grands groupes internationaux." Selon lui, cette réforme libérerait "des milliards" et mettrait fin à un système "orienté."
"Quand c’est LFI, c’est pourri"
Interrogé sur l’appel à bloquer le pays le 10 septembre, Laurent Jacobelli s’oppose à toute dérive. "Bloquer, ce n’est pas avancer, c’est une évidence." Mais il alerte sur les risques : "Quand c’est LFI, c’est pourri. Vous aurez des drapeaux pro-Hamas, vous aurez des propos antisémites, vous aurez des black blocs."
Il met en garde contre l’extrême gauche. "À partir du moment où l’extrême gauche infiltre un mouvement, ce mouvement est foutu, récupéré. Et c’est un mouvement qui devient un mouvement contre la République." Pour lui, la seule issue est claire : "Le seul moyen de changer les choses, c’est le retour aux urnes, une nouvelle majorité."
Manifestation du 10 septembre : "Bloquer, ce n’est pas avancer (…) @JLMelenchon va torpiller ce mouvement !" dénonce @ljacobelli (RN) #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/ehc9UmdWlC
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"Nous défendrons le droit de Marine Le Pen à être candidate"
Sur l’avenir de Marine Le Pen, Laurent Jacobelli reste ferme. "Nos avocats y travaillent, mais il est très probable qu’elle se présente quand même, et que nous ferons des recours pour légitimer sa candidature." Il ajoute : "Nous défendrons le droit de Marine Le Pen à être candidate. À représenter les Français, jusqu’au bout, avec tous les moyens légaux qui nous sont donnés."
.@ljacobelli (RN) : "En cas de dissolution, il est très probable que Marine Le Pen se présente quand même aux législatives. Nous ferons des recours pour légitimer sa candidature" #GrandMatin https://t.co/E2bPAXpHZ7 pic.twitter.com/mqqLSJJtMm
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Enfin, il rassure les électeurs du RN en vue de la présidentielle. "Marine Le Pen est notre candidate naturelle, Jordan Bardella serait un très bon candidat. Donc je tiens à rassurer tous nos auditeurs, il y aura en 2027 un candidat au Rassemblement national. Et je crois que nous gagnerons."
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