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CNews "est une chaîne d'extrême-droite" selon Olivier Faure

Par Adélaïde Motte

CNews "est une chaîne d'extrême-droite" selon Olivier Faure, premier Secrétaire du PS et député de Seine-et-Marne. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

CNews
Olivier Faure interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 14 février 2024, dans “L’invité politique”.

Hommage à Robert Badinter, grève des contrôleurs SNCF, décompte des prises de parole des chroniqueurs sur CNews : Olivier Faure a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Robert Badinter incarnait l'idée de justice"

Robert Badinter entrera-t-il au Panthéon ? Pour Olivier Faure, "il serait heureux de lui rendre cet hommage. Le Panthéon c'est le bâtiment dans lequel sont inhumés nos grandes personnalités." "Robert Badinter s'en va après avoir laissé un héritage colossal." Il est "l'homme qui protège une vision de la justice, une justice qui ne tue pas, une justice qui réhabilite, qui permet à chaque homme, à chaque femme de s'amender." "Il était celui qui incarnait l'idée de justice elle-même", conclut Olivier Faure, qui a été profondément marqué par Robert Badinter.

La famille du défunt a expressément demandé à ce que le RN et LFI ne soient pas présents à l'hommage national rendu le mercredi 14 février. "Je ne veux pas commenter les décisions de la famille, je ne sais pas si elles s'imposent parce qu'il y a un protocole pour les hommages internationaux, à chacun de dire si il respecte et si il ne respecte pas." Toutefois, pour Olivier Faure, "on ne peut pas mettre sur un même plan le RN, qui venait demander sa démission, en faisait l'apôtre du laxisme judiciaire, qui a toujours plaidé le retour de la peine de mort, et la France insoumise, qui n'ont rien à voir avec le RN et portaient les combats que portaient Robert Badinter."

"Je soutiens toutes celles et ceux qui se battent pour maintenir leur pouvoir d'achat"

A l'approche du début des vacances de février, les contrôleurs SNCF menacent de se mettre en grève pour demander des augmentations de salaire. Pour Olivier Faure, ils portent "une revendication simple, c'est qu'il faut que le travail paie." Comparant les contrôleurs aux agriculteurs, il affirme que "on a des catégories sociales, les unes après les autres, qui viennent revendiquer les mêmes choses, le sentiment qu'ils sont les oubliés." Les contrôleurs SNCF, payés plus de 3 000 euros chaque mois, seraient donc au même niveau que les agriculteurs ? "La question n'est pas là", pour Olivier Faure. "Je ne dis pas que c'est dramatique", reconnaît-il au sujet de la situation des contrôleurs SNCF. Il reconnaît également que les catégories de travailleurs qui ont eu des augmentations salariales de 500 euros sur deux ans, comme les contrôleurs SNCF, "sont rares, trop rares." Toutefois, Olivier Faure "soutient toutes celles et ceux qui se battent pour maintenir leur pouvoir d'achat."

"Il y a aujourd'hui une pression qui s'opère sur les employeurs, sur le gouvernement" pour que les salaires suivent réellement l'inflation, affirme Olivier Faure. "Quand vous voyez tant de gens qui ont du mal à boucler leur fins de mois ça génère des tensions." Or, le gouvernement est principalement composé de millionnaires "qui prennent des décisions qui correspondent à leur statut", même si "le fait d'avoir des gens qui soient millionnaires ça ne me choque pas en soi", explique Olivier Faure. Ce décalage s'est cristallisé dans la personne d'Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre de l'Éducation nationale. L'occasion pour Olivier Faure d'affirmer : "je souhaite que les établissements privés sous-contrats aient les mêmes obligations que le secteur public, qu'ils obéissent à la carte scolaire, qu'il n'y ait pas de classes non-mixtes. Il n'est pas anormal qu'ils aient des obligations qui obéissent aux mêmes standards."

"Ce qui est une atteinte aux libertés c'est une absence de pluralisme"

Le Conseil d'État demande que les temps de parole des chroniqueurs de CNews soient comptés comme celles des politiques, et respectent donc une certaine parité. Est-ce une atteinte à la liberté d'expression ? "Ce qui est une atteinte aux libertés c'est une absence de pluralisme. Le Conseil d'État a montré qu'il était le garant de nos libertés." Olivier Faure le martèle : CNews "est une chaîne plus qu'orientée, qui est une chaîne d'extrême-droite, la part belle est faite à des gens qui ont la même opinion. L'opinion elle est déjà formée avant même qu'on arrive." "Je n'ai jamais été invité sur CNews depuis des années, ce que je remarque c'est que toutes les chaînes Bolloré ne m'invitent pas. Sur le service public vous entendrez régulièrement et de manière très équilibrée toutes les opinions. Pour l'essentiel ce sont des chaînes qui sont des chaînes d'information."

Il est donc primordial de montrer aux téléspectateurs "qu'ils ne sont pas sur une chaîne généraliste. On est sur une chaîne qui soutient des candidats. Qu'ils l'annoncent, qu'ils le disent. Ils permettront à ceux qui les écoutent ou les regardent de se dire 'je ne veux pas regarder une chaîne qui soutient Marine Le Pen, je ne la regarde pas.'" "Il faut bien reconnaître qu'il y a aujourd'hui une forme de dérive, qu'ils utilisent les journalistes comme des émetteurs politiques pour arriver à contourner complètement les règles." Quant aux chroniqueurs de gauche, Olivier Faure estime qu'ils sont "le faire-valoir de tous les autres." Olivier Faure affirme que certains téléspectateurs ont un jour été attirés par un chroniqueur qu'ils connaissaient et sont depuis restés sur la chaîne. "Ils sont aujourd'hui matrixés par une pensée qui est celle de l'extrême-droite."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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