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Aide au développement : "Il y a un phénomène religieux"

INTERVIEW SUD RADIO - Comment cela se fait-il que la France dépense autant d'argent inutilement au titre de l'aide au développement ? Périco Légasse en parle sur Sud Radio le 20 novembre 2025 avec Guillaume Bigot, député UDR du territoire de Belfort.

Guillaume Bigot
Guillaume Bigot, député UDR du territoire de Belfort

Tous les ans, Guillaume Bigot conduit une mission pour avis budgétaire, au nom de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, sur l'Aide publique au développement. Et son constat ne change pas : c'est un gâchis.

Aide au développement : "On trouve des sommes absolument énormes"

Périco Légasse : Chaque année, vous faites un palmarès des dépenses les plus inutiles engagées par la France au titre de l'aide au développement…

Guillaume Bigot : Je peux faire un classement des dix dépenses les plus folles. On dépense des skate-parcs, on finance des vélos Décathlon pour équiper la police dans des pays d'Afrique… Le grand total, c'est 13 milliards d'euros d'aide publique au développement. Cela comprend beaucoup de choses. Cela comprend, par exemple, la première année de séjour des gens qui demandent le droit d'asile. C'est curieux, mais c'est comme ça. Cela comprend les frais de décollage pour des gens qui profitent de bourses.

Mais le cœur du sujet, c'est les 4 milliards sous forme de dons, sous forme de prêts. On trouve des sommes absolument énormes, des milliards et des milliards dans des fonds multilatéraux pour replanter la forêt en Amazonie, etc. Mais on trouve aussi des petites sommes. Que ce soit du macro ou du micro, c'est édifiant. Par exemple, on a trouvé 50.000 euros qui ont été payés pour faire quatre pages de PDF… c'est cher, la page… sur le genre et le climat. Et quand on creuse, vous vous rendez compte que c'est des petits cabinets de bobos de la Rive gauche, des copains, des dirigeants de l'Agence française de développement qui ont fait ça. Donc, il y a un gâchis gigantesque d'argent public.

https://www.youtube.com/watch?v=HaeKLUQxr70

"Ça fonctionne comme un phénomène de religiosité"

Périco Légasse : Peut-il y avoir un lobby de la subvention bidon pour aller dans un sens ou dans un autre ?

Guillaume Bigot : Alors, ça fonctionne au chantage moral et à une espèce de phénomène de religiosité. C'est-à-dire que si vous donnez certains mots, comme dans une prière… Par exemple, vous prononcez "développement durable", vous prononcez "égalité des genres", vous prononcez "ODD" (les Objectifs du développement durable des Nations unies)… Vous dites : "des gens qui ont changé de sexe vont replanter des arbres en Amazonie" - alors là, tout de suite, il y a un phénomène religieux, on ne peut plus discuter, ça devient incontestable.

C'est la bureaucratie internationale. Ils luttent contre le CO2, mais ils se déplacent en avion. Ils luttent contre la pauvreté en mangeant du caviar et en buvant du champagne. Et tous ces gens-là, ils se connaissent entre eux, c'est vraiment le top niveau, la couche supérieure, ça se passe à New York, c'est une caste. Au-dessous de ça, vous avez le G7, où gravitent des grandes entreprises. On peut penser par exemple à Microsoft, à la fondation Bill et Melinda Gates. Cela me fait furieusement penser aux dames patronnesses du 19ème siècle : elles faisaient travailler les enfants de nuit, et puis de temps en temps les mères de famille convoquaient les enfants et leur donnaient un petit peu de brioche avec du chocolat, et voilà ! Mais en attendant, vous continuez à travailler la nuit. Là, c'est pareil. Le bilan carbone de Microsoft n'est pas vraiment fameux, mais c'est pas très grave - en tout cas, ils se donnent bonne conscience. Bill et Melinda ont par exemple fabriqué un fonds pour l'inclusion financière des femmes en Afrique. Vous avez tout : des femmes, "Afrique", "inclusion", "finance"… Tout est coché !

Périco Légasse : Et tout cela, pour quel résultat ?

Guillaume Bigot : Alors, ça ne marche pas. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Cour des comptes. La France a versé 39 millions d'euros, comme si on avait déjà assez d'argent. On ferme des classes dans le territoire de Belfort parce qu'on n'a pas assez d'argent mais on donne 39 millions à ce fonds de dame patronnesse, propriété de Bill et Melinda Gates, peut-être parce que le président veut se faire bien voir de Bill et Melinda Gates. C'est très chic ! En termes de communication, on fait "coeur, coeur", c'est formidable ! Le problème, c'est que ça ne marche pas, mais on remet ! Cette année, [la France a mis] 2 millions d'euros là-dedans. Or, j'ai vérifié : le bénéfice de Microsoft, c'est 88 milliards de dollars ! Donc, ils ont parfaitement les moyens de financer tout ce qu'ils veulent, mais ils vont quand même tendre la main. Et nous, on est assez bêtes pour financer ça.

Cliquez ici pour écouter l’invité de Périco Légasse dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” de Périco Légasse chaque jour à 13h dans "La France dans tous ses états" sur Sud Radio.

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