Les sentiers, habituellement fréquentés par des randonneurs, cueilleurs de champignons et VTTistes, sont désormais transformés en pistes ravagées : ornières profondes, flaques d’eau de la taille d’une petite mare, plan forestier éventré… La colère monte chez les résidents, qui ont décidé de porter plainte.
Dans les Ardennes, des parcours improvisés et des dégradations visibles
Derrière cette vague de véhicules tout-terrain se cache une mécanique commerciale : moyennant 60 euros, un site belge d’amateurs de circuits en 4×4 vend un parcours traversant plusieurs communes ardennaises, dont Messincourt. Une pratique qui suscite de vives réactions et interroge la gestion des chemins communaux.
Les chemins forestiers de Messincourt ont été littéralement labourés par le passage répétitif des 4×4 : ornières profondes, flaques d’eau stagnantes, surface dégradée. Les habitants ne reconnaissent plus leurs lieux de promenade habituels. Le maire de la commune est intervenu : sur place, il a assisté à une scène étonnante : des pilotes hollandais et belges lui ont lancé : "On a payé, on a le droit d’être là". Selon les riverains, ces formations se déroulent tous les week-ends sans relâche. Des touristes en 4×4 "s’amusent" sur des sentiers qui ne sont pas conçus pour ce type d’usage.
Par ailleurs, la pratique impacte d’autres usagers de la forêt : les randonneurs, les cueilleurs de champignons, les VTTistes voient leur espace de nature envahi et leur accès rendu plus difficile, parfois même dangereux à cause des ornières et des flaques.
Des droits contestés et un cadre légal flou
La commune a porté plainte, mais les chemins utilisés sont bien évidemment des voies publiques ou communales, ce qui empêche à la justice d'interdire la venue de ces personnes. Le maire a tenté de ressortir un ancien arrêté municipal interdisant l’accès aux quads et autres engins motorisés sur les chemins forestiers, mais cela ne couvre pas nécessairement toutes les restrictions possibles. L’idée de poser des barrières a aussi été évoquée, mais elle bute sur la question de l’accès des propriétaires forestiers, qui doivent pouvoir entrer sur leurs parcelles.
Le maire et la commune se retrouvent donc face à un double défi : réparer les dégâts visibles et établir un cadre légal ou réglementaire qui empêche ce type d’usage à l’avenir. Une lutte qui ne fait que commencer dans les Ardennes.
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