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Macron de retour à Marseille en pleine "guerre" contre le narcotrafic

Guerre aux narcotrafiquants et régulation des réseaux sociaux: Emmanuel Macron est de retour mardi à Marseille sur ses deux grands chevaux de bataille du moment, ainsi que sur le vaste chantier de modernisation de la deuxième ville de France lancé en 2021.

Emmanuel Macron / Narcotrafic / Marseille / Réseaux sociaux
JULIEN DE ROSA - POOL/AFP/Archives

Guerre aux narcotrafiquants et régulation des réseaux sociaux: Emmanuel Macron est de retour mardi à Marseille sur ses deux grands chevaux de bataille du moment, ainsi que sur le vaste chantier de modernisation de la deuxième ville de France lancé en 2021.

Le chef de l'Etat entame sa visite à 12H00 par un échange avec les lecteurs du quotidien La Provence sur la "démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux", qu'il veut interdire aux jeunes de moins de 15 ou 16 ans. Ce sera le cinquième du genre depuis un mois, après Toulouse, Arras, Mirecourt et Saint-Malo.

Il inaugurera ensuite un commissariat ainsi que l’agrandissement de la prison des Baumettes alors que Marseille est en première ligne dans la lutte contre le narcotrafic et la violence meurtrière qui l'accompagne.

L'exécutif a promis une bataille sans merci en la matière, semblable à celle menée contre le terrorisme, après l'assassinat retentissant le 13 novembre à Marseille du jeune Mehdi Kessaci, tué sans doute pour faire taire son frère Amine, militant anti-drogue.

L'assassinat a tétanisé la ville, où les narchomicides s'enchaînent d'ordinaire dans une certaine indifférence, et frappé les esprits dans le reste de l'hexagone, gagné aussi peu à peu par la multiplication des faits criminels liés au narcotrafic.

"C'est une guerre que nous menons", martèle le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. "L'Etat gagnera cette nouvelle bataille", promet Emmanuel Macron.

- "Point de bascule" -

En retrait des enjeux de politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, le chef de l'Etat a pris les devants en revanche sur ce sujet. Il a réuni à deux reprises ministres et acteurs concernés à l'Elysée depuis l'assassinat de Mehdi Kessaci.

Amine Kessaci et sa mère Ouassila Benhamdi Kessaci participent à une marche en hommage à Mehdi Kessaci, à Marseille, le 22 novembre 2025

Amine Kessaci et sa mère Ouassila Benhamdi Kessaci participent à une marche en hommage à Mehdi Kessaci, à Marseille, le 22 novembre 2025

CLEMENT MAHOUDEAU - AFP/Archives

Amine Kessaci a lui mardi sur Ici Provence lancé un "appel aux décideurs" pour que soit mise en place "une convention citoyenne de la lutte contre le narcotrafic pour justement créer un espace de parole et de donner la parole" aux habitants.

Depuis janvier, 17 personnes sont mortes dans des violences liées au trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l’AFP, un chiffre en baisse par rapport à 2024 (24 morts) et surtout 2023 (50 morts).

Outre le travail des autorités, les observateurs relèvent la prédominance de la DZ Mafia sur Marseille, une situation qui suscite de fait moins de violences entre groupes concurrents.

Face à cette situation, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a redemandé sur France Inter que le futur Parquet national contre la criminalité organisée (Pnaco) soit installé à Marseille et réclamé "des effectifs stables de police judiciaire pour remonter les pistes de blanchiment".

"Le compte n'y est pas (...) Depuis un an, on a vu une doctrine du ministère de l'Intérieur qui n'a pas mis le paquet comme le paquet aurait dû être mis sur le narcotrafic", a-t-il cinglé.

- "Constance" -

Emmanuel Macron fera aussi le point sur le plan "Marseille en grand", qu'il a lancé en grande pompe en 2021 pour aider la cité phocéenne à rattraper ses retards, avec cinq milliards d'engagements de l'Etat à la clé.

La Cour des comptes a dénoncé en octobre 2024 un suivi "indigent" et un "défaut de cohérence" de cette initiative, destinée à rénover les écoles insalubres, développer les transports en commun, réduire la fracture géographique et sociale entre quartiers nord et sud et renforcer les effectifs de police.

"Nul ne peut nier que les choses bougent et que l'Etat est au rendez-vous avec constance et sans tergiverser", a répliqué le chef de l'Etat à la veille de sa visite, dans La Tribune Dimanche.

Les deux-tiers des crédits sont désormais engagés, assure l'Elysée, citant la livraison de 15 écoles, des projets en cours sur 86 autres ou l'arrivée de 350 policiers supplémentaires dans les Bouches-du-Rhône.

Le chef de l'Etat visitera aussi le chantier d'extension de la gare Saint-Charles, un investissement de 3,6 milliards d'euros avec gare souterraine, espaces végétalisés, jardins et zones piétonnes.

Par Valérie LEROUX avec le bureau de Marseille / Marseille (AFP) / © 2025 AFP

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