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Pensions de réversion : les veufs et veuves avertissent Macron contre toute suppression

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que le sort des pensions de réversion devrait être abordé dans le cadre de la prochaine grande réforme du système de retraites, l’hypothèse de leur suppression a récemment fait surface.

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Faut-il préserver les pensions de réversion, ces aides octroyées à 4,4 millions de veufs et veuves en France ? Si la ministre de la santé Agnès Buzyn assure ne pas vouloir les supprimer, la question a été posée récemment par Jean-Paul Delevoye, le Haut commissaire à la réforme des retraites. Une réforme déjà attendue de pied ferme par beaucoup, et qui pourrait se muer en véritable poudrière pour le gouvernement si jamais ces pensions étaient abandonnées.

Alors que 90% des veufs sont aujourd’hui des… veuves, ces dernières ne cachent pas leur appréhension. "Je dois avoir en tout 2000 euros, mais j’ai 900 euros de loyer, donc ça ne fait pas beaucoup… Il faudrait alors que je change d’appartement. Je n’ai qu’un petit studio pourtant, mais ce n’est pas donné", s’inquiète Liliane, 81 ans, qui touche une pension de réversion de 450 euros depuis dix ans.

"Je ne défile jamais dans la rue, mais s’ils font ça aux retraités…"

Même son de cloche chez Najet, qui vient de perdre son mari. "Je suis très très inquiète, autrement je ne sais pas comment je vais payer mes charges, mes impôts, etc. C’est impossible sans la pension de réversion, je vous assure que je ne m’en sortirais pas ! Je ne pourrais pas suivre, les charges sont très élevées", affirme-t-elle à Sud Radio. Jacqueline, elle, a la chance d’être propriétaire de son logement. Bénéficiant de 700 euros de pension de réversion depuis la mort de son mari, en plus de sa retraite d’infirmière à 1200 euros, elle met toutefois en garde Emmanuel Macron et le gouvernement. "Je vous assure que je ne défile jamais dans la rue, mais s’ils font ça aux retraités… C’est impensable qu’on tape sur les petits vieux ! Quand Hollande dit que Macron est le président des très riches, oui, c’est vrai ! Il va se mettre les vieux à dos !", avertit-elle.

À 80 ans, Nadine craint de son côté pour les conséquences d’une éventuelle suppression sur son niveau de vie. "De quoi je vais vivre, de ma petite retraite de Sécu ? Je suis infirmière retraitée, on n’a pas une retraite flambante ! Comment je vais payer les charges de mon appartement ? Je suis coincée… C’est impensable, M. Macron il délire ! Les réformes, il faut les faire intelligemment et pas comme on les fait maintenant, et surtout pas sur le dos des vieux. Qu’on ne vienne pas nous bassiner en disant qu’on coûte cher ! La suppression des pensions, ce serait des sacrifices à faire, des tas de choses en moins (vacances, bien-être…). Qu’on supprime le bien-être des personnes âgées, je trouve ça parfaitement scandaleux !", clame-t-elle.

"Nous sommes tous des citoyens, il faut une égalité de traitement"

Alors qu’une uniformisation des différents systèmes de pensions de réversion pourrait être proposée par le gouvernement, Francisco Garçia, président de l’Union Nationale des Retraités et des Personnes Âgées (UNRPA), souhaite que cette uniformisation se fasse par le haut. "Il faut tirer vers le haut ces pensions de réversion. Nous sommes tous des citoyens, il faut donc une égalité de traitement et nous prenons pour référence le Sénat. Si un sénateur ou une sénatrice décède, son conjoint perçoit 60% du montant de la pension qui était versée au défunt sans condition de cumul", rappelle-t-il.

Un reportage de Cyprien Pézeril

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