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Gilles Platret : "Il y a un problème entre une certaine conception de l'islam et la laïcité"

Par Jérémy Jeantet

Gilles Platret, porte-parole des Républicains et maire de Chalon-sur-Saône, était l'invité politique du Grand Matin Sud Radio

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Au lendemain de la publication du rapport de Gilles Clavreul sur la laïcité, qui préconise plus de fermeté, mais auquel Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, a reproché "un manque de rigueur méthodologique et la méconnaissance d'actions déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics", Gilles Platret a assuré qu'il n'était "absolument pas surpris du constat que Gilles Clavreul tire".

Invité du Grand Matin Sud Radio, le porte-parole des Républicains et maire de Châlon-sur-Saône s'est même dit "inquiet de la timidité d'un certain nombre de préconisations". "Il ne suffira pas de former les personnels municipaux ou de lancer des actions, y compris avec ceux qui passent le Bafa, pour arriver à régler un problème qui est un problème de fond dans la société française", a-t-il averti. 

"Emmanuel Macron a raté son rendez-vous avec le sujet majeur des années qui viennent, l'intégration de l'islam dans la République française."

Ce problème, a indiqué Gilles Platret, est celui d'une "certaine conception de l'Islam" avec la laïcité : "Oui, il y a, dans une certaine conception de l’Islam, qui est grandissante, une absence complète de séparation entre le spirituel d’un côté et le temporel de l’autre. Ce qui veut dire, la religion étant ce qu’elle est, elle prend l’homme dans sa chair, que si on n’a pas un discours républicain et laïc comme on l'a tenu vis-à-vis de l'église catholique en 1905, alors on sera débordé par un islam qui, de plus en plus, donne la priorité à la loi religieuse sur la loi de la République. Et ça, c’est inconcevable dans la République française."

 

 

Et à ce sujet, il regrette profondément "un angle mort du gouvernement" : "On sent que le gouvernement est gêné sur ces sujets. Nous, on pense que les attentats ne sont que l'expression la plus ultime du séparatisme culturel, mais que, dans nos quartiers, nos villes, nos campagnes aussi, il y a un mouvement profond qui, culturellement, est en train d'arracher une partie de la jeunesse et des familles à une ambiance républicaine (...) Emmanuel Macron a raté son rendez-vous avec le sujet majeur des années qui viennent, c'est-à-dire l'intégration de l'Islam dans la République française. C’est un sujet qui gêne M. Macron et que nous, Républicains, nous portons, parce que ça nous semble fondamental."

"Si Valérie Pécresse voulait prendre la main dans Les Républicains, il fallait qu'elle se présente"

Sur un plan plus politique, Gilles Platret a répondu à Valérie Pécresse, qui a évoqué deux droites, "la droite des décibels et la droite de la crédibilité", en réponse aux propos polémiques du président des Républicains tenus devant des étudiants de l'EM Lyon. "Valérie Pécresse a raison de ne pas quitter les Républicains, a expliqué, en préambule, Gilles Platret. Elle a face à elle une réalité, qui est une élection qui s'est déroulée en décembre. 100 000 militants se sont déplacés et 75 % ont souhaité que Laurent Wauquiez soit leur président. Si elle voulait prendre la main, il fallait qu'elle se présente. Elle a demandé aux militants, pour son mouvement, l'association avec les Républicains. Ils ont voté favorablement, ça veut dire aussi quelque chose. On lui donne le droit de se prévaloir des Républicains, mais ça lui donne aussi le devoir de rester dans le cadre des Républicains. On préfère Valérie Pécresse quand elle amène des propositions sur la table que quand elle a ces déclarations. Elle participe au bureau politique et elle a volontiers vocation à y rester, bien évidemment."

 

Le porte-parole des Républicains a également réagi au discours de Marion Maréchal-Le Pen devant les membres des Républicains américains : "Elle parlait sans grand risque, devant un parterre qui lui était acquis, notamment une tendance ultra-conservatrice de la branche Républicaine. Elle veut qu'on sorte de l'Union européenne. Je lui conseille d'aller au Salon de l'agriculture pour dire aux agriculteurs qu'elle veut sortir de l'Europe, elle verra comment elle sera reçue. C'est bien beau de faire la maligne devant les conservateurs américains, mais il y a des débats en France où l'Europe a besoin de marquer sa présence pour soutenir l'activité économique."

 

 

Écoutez l'interview de Gilles Platret, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Philippe David et Sophie Gaillard

 

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