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Armine Arafit : "L'Iran est en train de sortir de l'islam politique"

Armine Arafit, co-auteur du documentaire "Les gardiens de la révolution – Les maitres de l’Iran", réalisé par Julie Lerat, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 1er juillet 2025 dans "Le 10h - midi".

Armine Arafit
Armine Arafit, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann le 1er juillet 2025 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".

Le documentaire "Les gardiens de la révolution – Les maitres de l’Iran" sera diffusé sur ARTE le 1er juillet 2025 à 21h05.

Armine Arafit : "En Iran il y a une multitude de pouvoirs parallèles"

Armine Arafit a détaillé l'emprise des Gardiens de la Révolution sur le pays et au-delà. "C'est par l'isolement et les sanctions de l'Iran que les Gardiens ont prospéré. En matière d'économie, un tiers, voire la moitié du pays, est entre leurs mains. Et effectivement, ils ont tout un réseau à la fois mafieux, à la fois historique via des groupes paramilitaires chiites et même sunnites… Les gardiens ont pendant très longtemps contrôlé les milices chiites en Irak, avaient de forts liens avec le régime de Bachar al Assad, ont créé le Hezbollah au Liban, ont armé les Houthis et même le Hamas pour le 7 octobre."

Les Gardiens de la Révolution sont devenus tellement puissants que la seule solution du Guide suprême a été de créer d'autres milices pour qu'ils puissent s'affronter entre milices et qu'il y ait une bataille entre eux… "C'est ça aussi qui est terrible avec l'État iranien. Même si à sa tête figure le guide suprême, l'ayatollah Khamenei, le représentant du Dieu sur terre, il y a une multitude de pouvoirs parallèles qui ne dépendent pas l'un de l'autre. Si bien qu'en Iran, quand vous vous faites arrêter, vous ne savez pas s'il s'agit de la police anti-émeute, s'il s'agit des Gardiens de la révolution, s'il s'agit du ministère des Renseignements… Et c'est ça qui est véritablement terrible. Au cours des dernières années, les Gardiens de la Révolution ont eu l'armée régulière, les forces terrestres, les forces navales, la branche aérospatiale, l'armée d'élite des Gardiens de la Révolution, que l'on voyait dans toutes les ambassades iraniennes dans toute la région. Et bien sûr, il y a aussi des liens avec des mouvements terroristes. Il ne faut pas oublier que c'est sous la pression des Gardiens de la révolution que des groupes mafieux ont pris l'ordre d'aller enlever des opposants iraniens. On en donne l'exemple de notre documentaire avec l'enlèvement assez incroyable et terrible d'un opposant, qui a été attiré dans un véritable piège de l'ex-Union soviétique, alors qu'il était à Paris", a commenté Armine Arafit.

"Les Iraniens ne veulent pas être libérés par des bombes"

Armine Arafit évoque la vivacité de la société iranienne et son désir de se débarrasser de l'islam politique. "Quand on arrive à aller sur place et qu'on est au contact de la population iranienne, c'est quand même de la folie. On n'est pas en Corée du Nord, on n'est pas dans un pays où la parole est fermée : ça critique, ça bouge, ça vit… La société iranienne est l'une des plus éduquées, l'une des plus diplômées du Moyen-Orient. Et quoi qu'il arrive au cours des prochaines années, en dépit des bombardements qu'on a vus, c'est une société qui va de l'avant et qui est en train de sortir depuis maintenant plusieurs années, forte de l'expérience désastreuse des mollahs, de l'islam politique."

Selon Armine Arafit, il n'y a pas eu de manifestations de rue en Iran après les bombardements israéliens. Il affirme par ailleurs que 8 Iraniens sur 10 sont contre le régime islamique. "Aujourd'hui on a un régime qui arrive au bout de sa logique, je ne sais pas s'il va tomber. Mais quand on se rend en Iran, il y a 80% de la population qui sont opposés au régime islamique. Des gens qui ne veulent pas, d'après ce que l'on voit, être libérés par des bombes. Preuve en est, après la guerre initiée par Israël pour se débarrasser du programme nucléaire iranien, il n'y a pas eu de manifestations de rue. Mais on a aujourd'hui une population qui va vers l'avant et qui veut sortir de ce carcan religieux qu'on lui a imposé au nom de la religion… On est quand même dans une théocratie, une dictature, et il suffit de voir les mouvements sociaux, les manifestations de plus en plus fréquentes pour comprendre que les mollahs ne seront pas éternels, loin de là."

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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