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Arnaque aux manuscrits anciens: cinq ans de prison ferme pour le fondateur de la société Aristophil

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le fondateur de la société de placement de manuscrits anciens Aristophil, Gérard Lhéritier, à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé pour "escroquerie" et "pratiques commerciales trompeuses".

Martin BUREAU - AFP/Archives

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le fondateur de la société de placement de manuscrits anciens Aristophil, Gérard Lhéritier, à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé pour "escroquerie" et "pratiques commerciales trompeuses".

L'avocat du principal prévenu, Me Benoît Verger, "choqué" par la décision, a immédiatement annoncé faire appel.

Selon le président du tribunal Guillaume Daieff, le fondateur d'Aristophil, 77 ans, absent de l'audience pour raison de santé, a "mis en place un système de cavalerie" - plus connu sous le nom de pyramide de Ponzi - et un véritable "piège pour les consommateurs".

Le parquet avait requis à son encontre une peine de six ans de prison ferme, assortie d'un mandat de dépôt, estimant le septuagénaire responsable "de l'une des plus grosses escroquerie en bande organisée jamais jugées" au vu du nombre de victimes.

Près de 8.000 d'entre elles se sont portées parties civiles dans ce procès qui s'est déroulé du 8 septembre au 2 octobre dernier.

L'expert comptable de la société, Denis Potier, a été condamné a 2 ans de prison ferme dont 1 an assorti d'un sursis probatoire.

Cinq autres prévenus, parmi lesquels un notaire, un professeur de droit et des gestionnaires de patrimoine, ont été condamnés à des peines de 1 à 2 ans de prison avec sursis probatoire pour pratiques commerciales trompeuses.

Les faits d'escroquerie en bande organisée n'ont finalement pas été retenus.

Tous ont l'obligation d'indemniser les victimes.

Seul l'expert libraire Jean-Claude Vrain a été relaxé, conformément aux réquisitions du parquet.

La société Aristophil a commercialisé, entre 2009 et 2014, par l'intermédiaire de courtiers et de gestionnaires de patrimoine, des manuscrits, livres précieux, autographes et lettres originales signés Boris Vian, Albert Einstein, Romain Gary ou encore Simone de Beauvoir.

Les ventes se faisaient la plupart du temps en indivision. Ainsi, un épargnant pouvait acquérir 1/100e d'un écrit de Gustave Flaubert. Environ 18.000 personnes avaient investi dans la société.

Au cours du procès, des épargnants ont expliqué avoir été séduits par l'assurance "d'une plus-value à 8%" et avoir été bernés par leur conseiller en gestion de patrimoine qui leur avait présenté ces contrats de placements comme "sans risque".

En tout, Aristophil a fait perdre près d'un milliard d'euros à ses clients lors de sa faillite retentissante en 2016.

AFP / Paris (France) (AFP) / © 2025 AFP

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