Où étiez-vous le 8 septembre 2005 ? Sans doute devant M6 pour découvrir sa nouvelle émission "L’Amour est dans le pré". Alors que l’heure était aux formats et aux mises en scène spectaculaires, l’émission faisait le pari inverse : celui de la sincérité et de l’authenticité. Avec un concept simple, mais très efficace, “L’Amour est dans le pré” paraissait anachronique pour son époque, pourtant l’émission touche immédiatement le cœur de millions de Français en déchaînant les passions et en changeant le regard porté au métier d’agriculteur. "L'amour est dans le pré" fête donc ses 20 ans avec une émission spéciale diffusée le 8 décembre 2025 à 21h05.
"L'amour est dans le pré" : "Ça aurait été dommage de passer à côté de cette expérience", s'était dit Fred
Valérie Expert : Qu'est-ce qui vous a poussé à participer à "L'amour est dans le pré" ?
Pierre : Trouver l'amour… Quand on a 25, 30 ans, on s'imagine. Et l'amour fait partie de cela. C'est le plus compliqué à trouver. Et ça n'a jamais été aussi compliqué puisqu'on n'a jamais été aussi libres. Vous savez, autrefois, dans les campagnes, on restait 40 ans avec la même personne. Aujourd'hui, c'est vrai que la chance à 37 ans de pouvoir rencontrer l'âme soeur, de trouver vraiment les critères, c'est une grande chance. Parce qu'il y avait peu de chance en dehors de "L'amour est dans le pré" que je puisse la trouver.
Valérie Expert : Qu'est-ce qui vous a décidé, l'un et l'autre ?
Pierre : Moi, au départ, c'était pour faire plaisir à des copains, parce que je ne voulais pas y aller. Mais voilà, ça m'a intéressé. Et puis je me suis dit : "À un moment donné, je vais faire croire que…". Et au dernier moment, si par malheur ils me choisissent, je leur dirai "Non, j'y vais pas". Et finalement, quand j'ai vu que la télé, ils s'en foutent… Eux, ce qu'ils veulent, c'est savoir si on est prêts. Alors, vous voyez l'inconvénient : on va passer à la télé, on va se moquer de vous. Mais vous voyez les avantages, c'est-à-dire que tout d'un coup, comme 20 ans avant, vous revenez un peu dans une certaine innocence, une certaine utopie, avec des gens nouveaux, des personnes nouvelles que vous allez rencontrer. Et j'ai cru en leur discours, et je ne regrette pas.
Fred : Moi, je n'avais plus d'espoir de rencontrer quelqu'un non pas parce que je ne rencontrais pas. Parce que j'ai travaillé en hôtellerie, au Club Med et tout. C'est des endroits où vous rencontrez, mais c'est des rencontres superficielles. Je n'y croyais plus. J'avais mon coeur brisé par une dernière relation, avec quelqu'un à qui j'avais fait confiance. Et j'avais dit : "Non, on va arrêter, je vais retourner vivre avec ma maman, le chien de ma maman, à regarder les films de Noël, et voilà". Et quand j'ai vu son portrait, je voulais me convaincre que vraiment, même un agriculteur qui avait l'air gentil, ne me choisirait pas, parce que je ne valais pas la peine d'être choisie. Et bien, je me suis trompée. Et effectivement, ça aurait été dommage de passer à côté de cette expérience."
"Il était heureux de savoir comment papa et maman se sont rencontrés"
Valérie Expert : Comment avez-vous expliqué votre rencontre à votre fils ?
Pierre : Ça a été un sujet sûrement délicat, parce qu'on ne voulait pas qu'il se sente différent des autres.
Fred : Mais si, on est différents. Donc, on lui a dit : "tu ne dois pas rougir de cette différence".
Pierre : C'est vrai qu'il était heureux de savoir comment papa et maman se sont rencontrés. Et c'est vrai que ça nous a beaucoup émus, parce qu'il y a quelque temps, il a dit : "Bon, maintenant je veux voir vraiment comment ça s'est passé".
Fred : Il s'y intéresse parce que les mamans de ses copains disent : "Ah, j'ai vu tes parents à la télé !". Alors, maintenant il veut quand même voir un petit peu ce qui se passe.
"Sur Facebook, on se demande si les modérateurs ont piscine !"
Valérie Expert : S'exposer au quotidien sur les réseaux, ça ne doit pas être facile à gérer ? Notamment les commentaires des obligeants et de la jalousie. Comment le gérez-vous ?
Pierre : Nous, la chance qu'on avait, c'est que nous ne sommes pas des enfants des réseaux. Parce qu'en 2012, il n'y avait pas de puissance. Et on a connu quand même une année où les gens nous prenaient en photo en disant : "On garde la photo pour nous, et on ne la diffusera pas". On a vécu des trucs extraordinaires. On avait des gens, on était sur leur frigo, mais on n'était que sur leur frigo. Aujourd'hui, étant donné que ça dure, notre histoire, on sait que nous sommes la cible des réseaux, comme tant d'autres. C'est notre prise de poids, la grossophobie, les cheveux longs. C'est plus dur pour ceux qui arrivent maintenant. Nous, on est tannés, on est un couple, on est deux, on est trois même.
Fred : On a eu le temps de construire notre image et de construire notre relation pour ne plus être touchés. Je trouve que les gens sont très méchants. Et en permanence, quand on prend la parole sur nos réseaux, on leur on dit à chaque fois de prôner la bienveillance. C'est pour ça qu'on a notre petite communauté bienveillante. Parce qu'on ne veut plus de gens toxiques. Mais sur Facebook, on se demande si les modérateurs ont piscine ! Nous, on a le cuir dur. Mais des gens qui sont émotionnellement fragiles, ils ne s'imaginent pas !
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.