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"Nous attendons un plan d’ordre stratégique" de la part de Gabriel Attal, déclare François Asselin

Par Jean Baptiste Giraud

Dette de la France : "Ça fait 50 ans que cette situation est préoccupante" selon François Asselin, président de la CPME. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

François Asselin, Gabriel Attal
François Asselin, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 28 mars 2024, dans “L’invité politique”.

L'intervention de Gabriel Attal sur TF1, la dette, la réforme de l'assurance-chômage, les 35 heures... François Asselin a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

 

"Les PME sont dans nos campagnes, sont dans les périphéries des villes, sont dans les villes"

Les PME représentent un tissu économique majeure de la France, avec 4,3 millions de salariés répartis sur près de 2 millions de TPE-PME qui comptent au moins un salarié. En direct du salon Made in PME qui se tient à Lyon à Eurexpo en cette fin de mars 2024, François Asselin, président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) confirme : "les PME sont dans nos campagnes, sont dans les périphéries des villes, sont dans les villes. C’est votre boulanger de quartier, c’est votre réparateur automobile." Mais "c’est aussi la petite industrie". Et "c’est parfois la belle ETI qui fait la valorisation de son territoire".

 

Dette de la France : "Ça fait 50 ans que cette situation est préoccupante"

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a donné sur TF1 le 27 mars 2024 sa vision pour les futures réformes, avec pour objectif une baisse des dépenses publiques sur fond de dérapage du déficit en 2023. La situation, confirme François Asselin, est "sérieuse". "Elle est même préoccupante."

Toutefois, affirme le président de la CPME, "nous avons des leviers, nous avons des solutions". "Ça fait 50 ans que cette situation est préoccupante", souligne néanmoins François Asselin. "Ça fait 50 ans que la France nourrit une dette qu’on pousse un petit peu comme une boule de neige, qui grossit, qui grossit, qui grossit… sans jamais avoir eu le courage de s’attaquer à cette dette qui devient un vrai sujet."

 

 

Le rétablissement des finances publiques devient donc "une urgence" mais celle-ci "a été mise sous le tapis". Aux responsables politiques qui estiment qu’il faut laisser la dette, François Asselin répond qu’une dette, ça se paye. "Attention aux balivernes". "On peut dire que la dette est virtuelle" et qu’il suffit de l’effacer. Mais "ceux qui vous ont prêté de l’argent demandent d’être remboursés".

 

Intervention de Gabriel Attal : "Nous attendons, nous, à la CPME, un plan d’ordre stratégique où on redéfinit quelle doit être l’action de l’État, quelle doit être l’action publique"

Parmi les pistes évoquées par Gabriel Attal pour tenter de redresser les finances publiques, il y a une nouvelle réforme de l’Assurance-chômage, la troisième en cinq ans après celles de 2019 et 2023. Le Premier ministre voudrait notamment réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, actuellement de 18 mois maximum, pour la faire tomber à environ 12 mois voire légèrement plus. Pour François Asselin, qui n’est pas contre cette idée de raccourcissement, "ce qui manque dans la prise de parole du Premier ministre c’est, quelque part, ce qu’on pourrait qualifier d’un plan stratégique". Pour le président de la CPME, les mesures sur l’Assurance-chômage ou encore sur la réforme des retraites, réforme que le syndicat a soutenue, sont "des petites mesures". En tout cas "à l’échelle de ce qu’il faut faire pour le pays", précise-t-il. La réforme des retraites est "une réformette", assure-t-il.

 

 

"Nous attendons, nous, à la CPME, un plan d’ordre stratégique où on redéfinit quelle doit être l’action de l’État, quelle doit être l’action publique." Alors que les entreprises créent de la richesse, le secteur public est "devenu pantagruélique", explique François Asselin. Conséquence : "nous n’arrivons plus à créer assez de richesse pour tout simplement équilibrer la juste solidarité que nous devons à nos concitoyens".

Sur la réforme de l’Assurance-chômage, François Asselin est clair. "Nous sommes favorables" au raccourcissement de la durée d’indemnisation. Le président de la CPME ne donne toutefois pas d’indication sur quelle serait la durée idéale. "12 mois me paraît un étiage intéressant", assure-t-il. Mais "avec une indemnité qui soit correcte".

 

 

Heures supplémentaires : il faut rétablir "l’abaissement des charges patronales, des charges sociales et la défiscalisation pour les salariés"

Sans officiellement remettre en cause les 35 heures, Gabriel Attal a toutefois évoqué la nécessité de sortir du "carcan" des 35 heures. "Aujourd’hui, on peut sans problème travailler plus de 35 heures", rappelle le président de la CPME. C’est autorisé par le Code du travail ou encore les accords de branche. Toutefois, le problème survient au moment de payer la 36e heure et les suivantes.

"La 36e heure, vous allez la payer, et c’est normal, à +25%." Et cette hausse de coût du travail conduit à un décrochage de la compétitivité. François Asselin rappelle que Nicolas Sarkozy avait détaxé et défiscalisé les heures supplémentaires, dans le cadre de sa politique "travailler plus pour gagner plus". Une mesure "très populaire pour les salariés" qui a été supprimée par le gouvernement. La CPME demande donc de "rétablir sur les heures supplémentaires l’abaissement des charges patronales, des charges sociales et la défiscalisation pour les salariés".

 

 

Semaine de 4 jours voulue par Gabriel Attal : "Ce qui intéresse, c’est le week-end de trois jours"

Autre mesure évoquée par Gabriel Attal : la semaine de 4 jours. Mais sur ce point, François Asselin est bien plus réticent. "Ce qui intéresse, c’est le week-end de trois jours", affirme-t-il. "Si vous mettez la semaine de quatre jours un mardi ou un jeudi, vous aurez déjà moins de candidats."

"Moi, quand je suis chef d’entreprise, je veux rester le garant de l’organisation de mon entreprise. Si on m’impose le télétravail ; si on m’impose la semaine de quatre jours ; si on m’impose la manière dont je dois organiser mon entreprise, autant que je sois nationalisé."

La mise en place du télétravail et de la semaine de quatre jours peut être envisagée, mais uniquement par le patron et pas imposée par le gouvernement. "Je veux rester libre de mes choix", demande François Asselin.

 

 

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