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Attentat de Moscou : "L'Ukraine n'y aurait aucun intérêt", affirme le général Dominique Trinquand

Par Aurélie Giraud

Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU et auteur de "Ce qui nous attend" (Robert Laffont), était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Général Dominique Trinquand Ukraine
Le général Dominique Trinquand, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 25 mars 2024, dans “L’invité politique”.

Attentat de Moscou revendiqué par l'État islamique, guerre entre l'Ukraine et la Russie, guerre entre le Hamas et Israël, élections européennes : le général Dominique Trinquand a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

 

 

Attentat de Moscou : "L'Ukraine n'aurait aucun intérêt à faire un massacre dans la population civile"

Peut-on affirmer que l'attentat à Moscou a été commis par l'État islamique et écarter totalement l'implication de l'Ukraine ? Pour le général Dominique Trinquand, "on peut écarter l'implication de l'Ukraine", qui n'aurait "aucun intérêt à faire un massacre dans la population civile de cet ordre-là". Concernant l'État islamique, "il l'a revendiqué. Des alertes ont été lancées, ça a été un manque de vigilance de la part des Russes. L'État islamique est en recomposition, en particulier dans la zone d'Afghanistan qui lutte contre les talibans".

 

 

Peut-on écarter totalement la piste d'un attentat perpétré par les Russes contre leur propre population ? "Ça paraît invraisemblable", estime le général Dominique Trinquand. "L'option intermédiaire est qu'ils aient laissé faire. Sachant qu'une attaque se préparait, soit c'est un manque de vigilance à la suite des élections qui avaient concentré les services de sécurité. Soit ils ont volontairement laissé faire. Les services sont intervenus au bout d'une heure et demie seulement. Et ceux qui ont perpétré l'attentat ont fait 600 kilomètres avant d'être arrêtés. Deux chiffres un peu suspects".

 

 

"Je ne vois pas quelle intensification de la guerre en Ukraine il pourrait y avoir sur le terrain"

Les jours prochains seront importants avec la réaction de Vladimir Poutine. "Il a mis 19h avant de prendre la parole", rappelle le général Dominique Trinquand. "Ça a été immédiatement pour accuser indirectement l'Ukraine. Pour le président Poutine, la Russie est en guerre. Il faut revenir à la guerre, qui est l'essence du régime Poutinien aujourd'hui. Mais la guerre avec deux fronts, c'est compliqué. La guerre face à l'Ukraine c'est plus simple, ce n'est pas la peine d'ouvrir un deuxième front".

Assisterons-nous à une intensification des opérations militaires russes en Ukraine ? "Je ne vois pas bien quelle intensification il peut y avoir", affirme le général Dominique Trinquand. "La situation n'est pas figée mais l'armée russe a du mal à progresser. L'intensification peut être sur les missiles, en qualité, et sur des lieux de pouvoir ukrainiens. Ça serait une escalade majeure pour les Russes. Pour l'instant, il y a échange de missiles, puisque la Crimée est attaquée par les Ukrainiens".

 

 

"Ce que risque Netanyahou à refuser un cessez-le-feu, c'est de perdre le pouvoir"

"Le cessez-le-feu est indispensable" dans la guerre entre Israël et le Hamas, assure le général Dominique Trinquand. "Le problème est que Monsieur Netanyahou n'a pas fixé d'objectif, si ce n'est la destruction du Hamas". Or, "l'armée israélienne sait qu'elle n'y arrivera pas complètement". "Le problème est sur quoi débouche-t-on. La deuxième question, c'est la libération des otages". Et pour l'instant, "ils n'ont été libérés que lorsqu'il y a eu un cessez-le-feu ou une trêve", rappelle-t-il. Par ailleurs, "le jusqu'au-boutisme israélien conduit le reste du monde à se braquer contre Israël et indirectement contre les Occidentaux". "Les Occidentaux ont besoin de faire comprendre qu'ils ne sont pas aux côtés du jusqu'au-boutisme de Monsieur Netanyahou".

En acceptant un cessez-le-feu, "Monsieur Netanyahou aurait à perdre le pouvoir", affirme le général Dominique Trinquand. "Sa ligne politique est 'pas de Palestine'. Et dès qu'il ne sera plus chef du gouvernement, il passera devant les tribunaux. Ces raisons politique et personnelle le conduisent à aller jusqu'au bout". Emmanuel Macron a lancé un avertissement : tout transfert forcé de population constituerait un crime de guerre. "Petit à petit la situation à Gaza sera tellement invivable que Monsieur Netanyahou proposera une solution 'humanitaire' de les mettre ailleurs. Ça serait un crime contre l'humanité".

 

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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