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Philippe Bilger : « On court, de peur qu'il y ait des terroristes »

TEMOIGNAGE SUD RADIO – Présent au Stade de France aux côtés de Patrick Roger le soir du 13-Novembre, notre éditorialiste et ancien magistrat, Philippe Bilger, raconte son départ précipité de l'enceinte dionysienne, la crainte chevillée au corps.

La plaque rendant hommage à Manuel Dias, tué le devant le Stade de France à Saint-Denis, près de Paris, et première victime des attentats du 13 novembre 2015
La plaque rendant hommage à Manuel Dias, tué le devant le Stade de France à Saint-Denis, près de Paris, et première victime des attentats du 13 novembre 2015 (Ian LANGSDON - POOL/AFP/Archives)

« Notre directeur général, Patrick Roger, avait eu la gentillesse de me conduire et de m'inviter au Stade de France pour assister à France-Allemagne, raconte Philippe Bilger. On passe dans des banlieues et je me souviens d'une réflexion qu'il m'a dite alors : ''On ne sait pas, dans ces endroits, des gens pourraient se cacher, comme des terroristes''. On ne savait rien, bien sûr (ndlr : présenté comme le cerveau des attaques du 13-Novembre 2015, Abdelhamid Abaaoud s'est précisément caché non loin avec un complice, dans un buisson à Aubervilliers sous l'A86, durant 4 jours après les attentats). »

« Ce n'est pas normal, ce n'est pas du tout un accident »

« On arrive au stade, il y a un monde fou. Il y a deux explosions lors de la première mi-temps et lui il a été immédiatement alerté dès la première et m'a dit : ''ça, ce n'est pas normal, ce n'est pas du tout un accident'' et donc immédiatement, il a été sur le qui-vive. Nous sommes alors partis pratiquement à la fin de la première mi-temps, de manière très précipitée parce qu'on voulait éviter d'être bloqués durant ¾ heure, 1 heure voire 2 heures. En tout cas, on réussit à partir. »

« Une soirée dont je me souviendrai toute ma vie »

« On court pour rejoindre sa voiture parce qu'on ne sait jamais, il peut encore y avoir des gens qui sont inspirés par des envies de menaces ou des terroristes éventuellement. On roule bien, il n'y a personne. On arrive à Europe 1 (où travaillait alors Patrick Roger) et là, j'ai vécu cette tragédie au cœur d'une rédaction en effervescence, dans un branle-bas et une animation extraordinaires au sens littéral du terme. A cause de l'horreur perpétrée et de ce qui en a découlé, c'est une soirée dont je me souviendrai toute ma vie. »

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