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Philippe Spanghero : "Inconsciemment, on a envie d'aller goûter à la passion de notre père"

INTERVIEW SUD RADIO - Philippe Spanghero, ancien joueur de rugby et aujourd'hui consultant Sud Radio, était au micro de "Sud Radio Média" ce jeudi 13 novembre pour parler de son livre, Au nom du clan (Éditions Alisio).

Philippe Spanghero
Philippe Spanghero, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média".

"Je voulais explorer des univers dans lesquels les gens, qui ne sont pas forcément connus du grand public, ont eu un niveau de réussite qui rajoute une forme de pression pour la descendance. C'est ça qui m'intéressait", a confié Philippe Spanghero au micro de Sud Radio.

Philippe Spanghero : "Le jour même, j'ai eu deux éditeurs qui m'ont contacté"

Valérie Expert : On vous reçoit parce que vous publiez un livre, Au nom du clan : Entre héritage, transmission et loyauté : comment écrire son histoire, avec une préface de Michel Denisot et des témoignages de fils et de filles "de" : il y a Marie Tabarly, Ariane Daguin, Cyril Laudet, Emmanuelle Galabru, Alexandra Fechner, Laurent Tapie, Luka et Nikola Karabatic et Gérard Bertrand. Tous sont issus de grandes lignées, comme vous - vous êtes issu d'une d'une grande famille de rugbymen, et vous avez vous eu envie de raconter à la fois le poids que peut représenter le clan et aussi les avantages que ça peut présenter. Qu'est-ce qui a fait office de déclic pour raconter cette histoire ?

Philippe Spanghero : Le déclic, ça a été l'entretien avec L'Équipe il y a un peu plus d'un an, qui m'a beaucoup surpris. Il y avait un sujet de L'Équipe sur, justement, la filiation dans le rugby, parce qu'il y a eu beaucoup de "fils de" qui sont arrivés récemment. Et donc, la journaliste s'interrogeait sur pourquoi particulièrement dans le rugby. Elle voulait avoir mon regard sur la façon dont moi, je l'avais vécu dans mon parcours. Et donc, cet entretien, il a déclenché beaucoup de réactions. Des gens m'ont spontanément raconté leurs histoires de filiation dans des univers très différents. Et puis, je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça, mais [dans cette interview] je dis que c'est un sujet qui me passionne, cet enjeu de loyauté, et qu'un jour, j'en écrirai un livre. Et le jour même, j'ai eu deux éditeurs qui m'ont contacté. Donc, je me suis dit que ça méritait de creuser le sujet.

"On est tous guidés par des injonctions qui ont été verbalisées ou pas par nos parents"

Gilles Ganzmann : Est-ce que vous aimez le rugby parce que vous êtes une famille de rugby, ou est-ce que vous n'avez pas eu le choix d'aimer le rugby?

Philippe Spanghero : Je considère que j'ai eu le choix. J'ai l'impression que mon environnement, mon père en particulier, m'ont toujours laissé beaucoup de liberté par rapport à ça, m'ont encouragé à faire d'autres sports. Et puis, c'est Nikola Karabatic qui le dit dans le portrait que je fais de son frère et de lui… Il dit : "Quand on voit notre père avoir une telle passion, inconsciemment, c'est un moyen de renforcer la relation paternelle". Donc, quelque part, inconsciemment, on a envie d'aller goûter à la passion de notre père pour créer des souvenirs et puis renforcer les liens entre nous. Et donc, ça devient notre propre héritage et puis notre propre passion assez inconsciemment.

Valérie Expert : Avec le poids de faire aussi bien et de ne pas décevoir. C'est ce qu'on ressent au fil de ces très nombreux témoignages…

Philippe Spanghero : Ce sujet de la loyauté familiale, c'est un sujet universel. Parce que depuis que ce livre est sorti, je reçois beaucoup de témoignages. Et le sujet des "fils et filles de", j'ai pris cet angle-là parce que je trouve que ça exacerbe les enjeux de loyauté. Parce qu'il y a ces enjeux de comparaison, de trahison potentielle quand on sent qu'on n'est pas exactement sur le même terrain, qu'on veut faire autre chose ou différemment. J'ai voulu montrer à quel point ça peut être limitant en termes de croyances. Mais en fait, c'est un sujet extrêmement universel. On est tous, à des moments de la vie, guidés par des injonctions qui ont été verbalisées ou pas par nos parents.

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