Le 1er janvier 2026, l’ordonnance numérique deviendra obligatoire pour tous les professionnels de santé en ville. Elle s’inscrit dans le cadre du Ségur du numérique en santé, visant à moderniser le parcours de soins et à sécuriser les échanges entre médecins, pharmaciens et patients
Pour les patients, la dématérialisation des ordonnances, ne devrait « rien changer » explique Béatrice Clairaz, pharmacienne en région parisienne, affirmant qu’une fois sortis de chez le médecin, « il restera toujours un support papier ». La dématérialisation devrait, selon elle, surtout changer la vie des pharmaciens. Au micro de Sud Radio, la pharmacienne explique cette évolution.
Juste un QR Code à scanner
« Ce qui change, c’est que sur votre ordonnance, en bas à gauche, il y aura un petit carré, un code que votre pharmacien pourra lire. Il aura ainsi accès directement à ce qui a été prescrit par le médecin, de manière informatique" souligne la pharmacienne. " En parallèle, lorsque le médecin fait sa prescription, celle-ci sera automatiquement versée dans l’espace santé du patient. Il s’agit en fait d’une sécurité supplémentaire, qui permet aussi de lutter contre les fausses ordonnances" déclare t'elle.
Une évolution pleine de bon sens
"La difficulté, c’est que toutes les pharmacies aujourd’hui ne sont pas équipées pour lire ce QR code. Il faut savoir que pour certains médicaments, on utilise des ordonnances dites sécurisées, obligatoires. Cette e-prescription pourra les remplacer" témoigne elle. "Pour le patient, c’est beaucoup plus simple : si le médecin n’a pas d’ordonnance sécurisée ou qu’elle n’est pas correctement remplie, la e-prescription vient sécuriser le tout ", explique la pharmacienne, qui se réjouit de cette évolution.
Ordonnance dématérialisée : "Pour le patient, c'est plus simple, et pour nous, qui sommes confrontés à de fausses ordonnances, c'est une sécurité et une avancée" affirme Béatrice Clairaz, pharmacienne #GrandMatin https://t.co/acNhzbZghC pic.twitter.com/L5EUNn0aUp
— Sud Radio (@SudRadio) October 30, 2025
"Nous sommes trop souvent confrontés à la fraude"
"C’est quand même quelque chose qui, pour nous, professionnels de santé, représente une avancée majeure en matière de sécurisation de la prescription" affirme celle qui exerce le métier depuis 1998. Selon les prévisions, cette nouveauté devrait voir le jour d’ici 2026, une échéance jugée réaliste par Béatrice Clairaz.
"Si nous sommes équipés, cela me semble réaliste. Quand je dis “nous”, je parle des pharmaciens, mais aussi des autres professionnels de santé. Nous sommes trop souvent confrontés à la fraude et aux fausses ordonnances. Pour nous, c’est catastrophique : lorsqu’on passe à côté d’une fausse ordonnance, on perd les produits, car on n’est pas remboursés."
"Une sécurité pour le patient"
"Nous avons délivré des médicaments sur la base de documents falsifiés, et notre niveau de vigilance ne permet pas toujours de les détecter. Cette réforme, c’est donc une véritable sécurisation du parcours de prescription".
"Et puis, pour le patient, ça peut être aussi une sécurité, puisque c'est déversé dans son espace santé. Ça veut dire qu'il va pouvoir retrouver lui-même ses prescriptions, et que n'importe quel professionnel de santé à qui il aura donné l'autorisation d'accéder à son espace en santé pourra également retrouver les prescriptions."