Deux semaines après le spectaculaire braquage du Louvre, qui a vu un commando dérober en moins de huit minutes des bijoux estimés à 88 millions d’euros, l’enquête connaît un nouveau tournant. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a annoncé cinq nouvelles interpellations.
Ces arrestations, menées mercredi soir dans le XVIème arrondissement de Paris et en Seine-Saint-Denis, s’ajoutent à celles de deux hommes déjà mis en examen et placés en détention provisoire. Les cinq nouvelles personnes interpellées sont actuellement en garde à vue. À noter que parmi les arrestations figure un suspect clé. « Un des cambrioleurs présumés, qui était effectivement un des objectifs des enquêteurs, on l’avait dans le viseur », a-t-elle confirmé sur RTL.
Des traces ADN retrouvées
Selon la procureure, « des traces ADN lient ce principal suspect au vol qui a été commis », laissant penser qu’il faisait partie du commando des quatre hommes ayant pénétré dans le musée dans la nuit du 19 octobre. Ce groupe, organisé et rapide, avait neutralisé les dispositifs de sécurité avant de s’enfuir sans laisser de traces apparentes.
Quant aux autres personnes placées en garde à vue, elles pourraient « éventuellement renseigner sur le déroulement de ces faits », a précisé Laure Beccuau, tout en soulignant qu’il était « trop tôt » pour dévoiler leur profil.
.@Jules_Laurans sur deux des quatre cambrioleurs du #Louvre arrêtés : "On s'attendait à des voleurs de haut vol, mais ce sont juste des clampins !"#MettezVousDaccord pic.twitter.com/jKmMbkkXWB
— Sud Radio (@SudRadio) October 30, 2025
« Il faut sortir de l’idée d’une criminalité type mafieuse »
Les deux premiers mis en examen, âgés de 34 et 39 ans, n’ont pas souhaité s’exprimer devant le juge d’instruction. Ils avaient livré « des déclarations minimalistes » lors de leur première audition, selon la procureure, qui souligne que les éléments du dossier les accablent déjà.
Mais leur profil intrigue les enquêteurs : « Si on analyse leur casier, on ne peut pas considérer qu’ils font partie du haut du spectre de la criminalité organisée », note Laure Beccuau. La magistrate invite à nuancer l’image du grand banditisme : « Il faut sortir de l’idée d’une criminalité type mafieuse, avec un patron et tout un tas d’équipes. La criminalité organisée, aujourd’hui, peut aussi se nourrir de personnes recrutées sur les réseaux sociaux, sans casier judiciaire, prêtes à commettre des faits graves pour des sommes modiques. »
Un butin toujours introuvable
Malgré ces interpellations, le mystère reste entier et les bijoux n’a toujours pas été retrouvés. « Ces pièces sont aujourd’hui invendables. Il est encore temps de les restituer au musée et à la Nation », a rappelé la procureure Laure Beccuau, réitérant son espoir de voir le butin restitué.
Une centaine d’enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) poursuivent leurs investigations. L’OCBC s’intéresse de près aux circuits de revente clandestins, notamment sur le marché noir de l’art et des métaux précieux. Alors que la justice espère remonter la filière de ce vol hors norme, les enquêteurs explorent la piste d’un réseau plus large que le commando identifié. Complicités internes, repérages préalables, coordination externe : plusieurs hypothèses restent ouvertes.