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Quartiers Nord de Marseille : "en réalité, c’est la guerre ici"

Dans les quartiers Nord de Marseille, le collectif Maison-Blanche tente de sortir les jeunes de la drogue malgré les risques.

Marseille
Marseille : au moins trois morts dans des fusillades, sur fond de trafic de drogue. © AFP

Dans les quartiers Nord de Marseille, le collectif Maison-Blanche tente de sortir les jeunes de la drogue. Une tâche complexe.

 

"Même s’il se passe aussi des règlement de comptes dans les quartiers Sud, beaucoup plus dans les quartiers Nord"

À Marseille, des habitants des quartiers Nord font la chasse aux dealers. Abdallah Nair est membre du collectif Maison Blanche, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne. Le collectif agit contre la drogue, et pour sécuriser le quotidien des habitants. "Déjà, on félicite aussi ce collectif qui est né au niveau du Campanule. Et les bailleurs, les habitants, les forces de l’ordre", déclare Abdallah Nair.

Il concède que "nous, en parallèle, c’est des choses qu’on peut pas faire. Parce que concrètement, ça craint pour nous". La situation des quartiers Nord de Marseille est en effet plus tendue, ce qui empêche certaines actions. "Même s’il se passe aussi des règlement de comptes dans les quartiers Sud, beaucoup plus dans les quartiers Nord."

Le collectif Maison Blanche est donc "dans le pan insertion, ou réinsertion". "Déjà, on parle avec eux, on essaye de les tirer dans le droit chemin. Et, en fait, on leur explique comment réussir plus tard dans la vie", explique Abdallah Nair. Sorties, voyages, sport, citoyenneté, discussions avec les jeunes et les parents sont autant d’actions que mène le collectif.

 

Les jeunes "c’est plutôt la simplicité qu’ils choisissent"

Malgré les efforts, "c’est une minorité qui va écouter", affirme-t-il. "On ne va pas se mentir." Inversement, certains vont "jusqu’à se brûler, rentrer en prison" avant de réussir à prendre conscience de leur situation. Et là, "ils se disent je suis bloqué, je suis dans l’obligation d’aller dans le droit chemin". Mais les jeunes, estime Abdallah Nair, "c’est plutôt la simplicité qu’ils choisissent".

Pour éviter que les jeunes ne tombent dans la drogue, "on travaille beaucoup avec les organismes type CAF, Pôle Emploi, Mission locale". Parmi les solutions possibles étudiées, le permis à bas prix. Mais le collectif contacte aussi des associations "qui arrivent à les tirer vers eux". "En fait, il y a une chose qu’on leur apprend : le plus important, c’est d’avoir au moins le permis de conduire, pour pouvoir accéder à l’emploi." Le collectif va donc axer ses actions sur ce point, "et apprentissage, suivi scolaire".

 

Quartiers Nord de Marseille : "il y a des familles qui ont peur de sortir dans leur cage d’escalier"

Dans les quartiers, l’inquiétude première est bien celle de "se prendre une balle perdue". "Je dirais même qu’il y a des familles qui ont peur de sortir dans leur cage d’escalier", confirme Abdallah Nair. "Ils sont enfermés."

Il raconte que son association a même subi des fouilles de véhicules au moment de la distribution de colis alimentaires. "Et ça, c’est constant. Et c’est la réalité." Ces fouilles sont menés par "les mêmes jeunes qui cherchent à s’en sortir, les pauvres".

La police paraît absente. Et Abdallah Nair confirme que malgré la bonne volonté des autorités, "ils ne peuvent pas" intervenir. "Vous imaginez ? Il faut passer par plusieurs checkpoints, limite, avant d’atteindre quelqu’un, un jeune." "En fait, en réalité, c’est la guerre ici. C’est la guerre."

Et lorsque la police réussit à interpeller un jeune, ce dernier est très vite remplacé. "Quelque part, c’est une guerre sans fin."

 

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