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Ouverture des boulangeries 7 jours sur 7 : la question divise la profession

ANALYSE SUD RADIO - Pour de nombreuses chaînes de boulangerie, travailler 7 jours sur 7 est devenu la mère de toutes les batailles. Sur les antennes de Sud Radio, Paul Boivin, directeur général de la FEB, plaide la cause des artisans de la baguette.

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Les boulangers pourront-ils vendre du pain le 1er mai ?

Ouvrir ou ne pas ouvrir ? Telle est la question qui divise chez les boulangers. Une interrogation qui, depuis une quinzaine d’années, se pose : doit-on ouvrir chaque jour de la semaine ? En l’occurrence, de nombreux commerces sont empêchés de vendre leur pain le dimanche. Pour les jours fériés, déjà, la bataille avait été âpre pour que les commerces de pain puissent ouvrir.

Alors la question se pose aujourd’hui quant à l’ouverture 7 jours sur 7. Invité dans la matinale de Sud Radio, Paul Boivin, directeur général de la FEB (Fédération des entreprises de boulangerie-pâtisserie), association regroupant des chaînes comme Paul, La Mie Câline ou Ange, plaide la cause des artisans de la baguette.

“La seule chose qui compte, c’est le client"

On défend la liberté d’entreprendre. On est évidemment des artisans pour certains, on est des artistes, mais on est avant tout des commerçants”, déclare le diplômé d’un master de droit en entreprise, avant de reprendre :

La seule chose qui compte pour un commerçant, c’est le client, c’est le service client. On trouve totalement absurde et rétrograde d’avoir certains départements français — qui aujourd’hui, d’ailleurs, sont minoritaires — interdisant à certains entrepreneurs de pouvoir travailler comme ils le veulent. On ne comprend pas encore que certains préfets fassent de la politique, ce qui n’est normalement pas leur rôle”, assume-t-il.

Un match perdu d'avance pour d'autres

Cependant, cette vision ne fait pas l’unanimité. Une autre partie des artisans boulangers, notamment les plus petits commerces, s’oppose à une ouverture 7 jours sur 7. En effet, pour beaucoup, il est aussi question de capacité et de moyens, souvent insuffisants pour rivaliser face à des chaines ou des franchises comme La Mie Câline ou encore Paul. Dans ce duel de David contre Goliath, Paul Boivin livre son interprétation.

Il faut être tout à fait honnête, il y a un débat au sein de la profession”, répond celui qui a aussi été chef de cabinet de Sébastien Lecornu en 2015. “Certains sont pour le fait de pouvoir ouvrir cinq jours, six jours, sept jours… chacun fait ce qu’il veut, on est des chefs d’entreprise. Néanmoins, vous le voyez depuis 20 ans, la qualité du pain a augmenté. Jamais le pain n’a été aussi bon, c’est lié à une seule chose : la concurrence”, explique-t-il.

Pas de changement notable dans le chiffre d'affaire

Donc un artisan boulanger, à partir du moment où sa boulangerie est bien placée, qu’il fait de bons produits, qu’il vous accueille avec le sourire, un petit mot sympa, vous n’avez aucune raison, au prétexte qu’il est fermé un ou deux jours par semaine, d’en changer. D’ailleurs, on constate que dans les départements où l’ouverture 7 jours sur 7 est possible — et ce, depuis plusieurs années — il n’y a pas eu de chute du nombre d’artisans boulangers”, raconte celui qui a rejoint l’association depuis 2021.

Pourtant, une question demeure : l’ouverture 7 jours sur 7 est-elle synonyme d’un changement radical du chiffre d’affaires ? Le directeur général de la FEB précise : “Au global, pas vraiment”, répond-il directement. “En revanche, ça permet de voir les clients tous les jours et ainsi d’installer une véritable régularité, un véritable rendez-vous et une relation quotidienne”, conclut-il.

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