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Nadia Geerts : "On est dans une vision du monde dominé-dominant"

Par La Rédaction

Nadia Geerts, agrégée de philosophie, essayiste, chroniqueuse chez "Marianne", directrice de collection à la Renaissance du Livre, était l’invitée d’André Bercoff, lundi 8 mars, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Nadia Geerts invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

À l'occasion de la journée de la femme, lundi 8 mars, des manifestations féministes se sont déroulées un peu partout en France, dimanche 7 mars, occasionnant des heurts entre militantes féministes et antifas à Paris.

"Il s'agit simplement de l'égalité"

Des oppositions vives qui ressemblent "à du charabia", selon Nadia Geerts qui déplore "de plus en plus de charabia qui brouille la lecture rationnelle qui faudrait avoir du féminisme". Si l'on devait définir ce combat, la philosophe explique qu'il s'agit "de la revendication d'une stricte égalité entre les hommes et les femmes sans que le fait d'être un homme ou une femme ne puisse constituer ni un privilège ni une discrimination". Pour résumer cette définition, "il s'agit simplement de l'égalité".

Pour Nadia Geerts, "certains mouvements sont aujourd'hui très loin de cette définition" et "finissent par considérer que le féminisme était de prendre la défense des femmes, quelles que soient ces femmes, leurs idées, les idéologies au service desquelles elles se mettent". Pourtant, la chroniqueuse de Marianne affirme que les femmes ne sont pas minoritaires. "On est dans une vision du monde dominé-dominant", dénonce-t-elle, soulignant que "les femmes seraient naturellement des dominées, donc il faudrait être de leur côté, quoi qu'elles revendiquent, quoi qu'elles demandent et quelle que soit l'idéologie au service de laquelle elles se mettent." 

L'intersectionnalité au détriment du féminisme

La féministe souligne le problème que posent certains mouvements féministes "sur le terrain". En effet, certaines féministes "considèrent qu'il est normal de militer à côté de militantes voilées, au nom d'un féminisme intersectionnel". Intersectionnalité qui, selon Nadia Geerts, "détruit l'essence même du féminisme, en réactivant cette obligation pour les femmes de porter des signes particuliers parce qu'elles sont femmes".

Autre sujet que dénonce la militante, le positionnement de victimes qu'adoptent certaines féministes. "Pour exister, il faut être une victime", affirme celle qui dénonce "une véritable concurrence victimaire". Concurrence qui se fait au détriment du fond, qui "passe de plus en plus au second plan", puisque "ce qui est jugé, ce n'est pas la pertinence du propos mais la personne qui le porte". "On assiste à une escalade entre les mouvements intersectionnels, où finalement on ne sait pas qui est le plus discriminé entre le transgenre, le noir, le beur ou le musulman", décrit avec amusement Nadia Geerts.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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