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Cinémas fermés - "Pendant ce temps, les plateformes de streaming prennent encore plus de place"

Par Augustin Moriaux

La rumeur embaumait l'air médiatique au vu du nombre de cas positifs recensés chaque jour en France mais voilà le secteur culturel encore lésé alors que les commerces et lieux de culte ont eu les faveurs du gouvernement pour rouvrir. Trois semaines de fermeture administrative de plus pour les cinémas qui auront besoin de résilience pour résister à la montée en puissance des plateformes de streaming et des conséquences économiques de la crise.

Les salles de spectacle et cinémas vivent très mal cette fermeture à une période censée être faste tant pour la programmation que pour le chiffre d'affaires. (Photo de Pascal Guyot / AFP)

Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio

 

La sentence est irrévocable bien qu'attendue par les professionnels : les cinémas resteront fermés trois semaines de plus, alors que les périodes des fêtes de Noël riment habituellement avec belles affiches et sorties en famille. Le Premier ministre avait conditionné une réouverture au 15 décembre si le nombre de cas était sous la barre des 5000 par jour, ce n'est pas atteint (13 750 nouveaux positifs ce jeudi selon Santé Publique France), les décisions sont, de fait, radicales.

Pour le monde du cinéma, c'est la douche froide entre professionnels inquiets et cinéphiles désabusés.

Avant la crise sanitaire, Juliette allait au cinéma toutes les semaines. Une habitude qui lui manque, elle qui comptait aller en salle dès le 15 décembre .

Ce qu'elle aime dans ce lieu ? "Faire l'expérience de la salle, du grand écran, des acteurs, l'atmosphère d'un film et pouvoir surtout partager ça avec ceux qui nous accompagnent."

Un programme bousculé donc pour les spectateurs, mais d'autant plus pour les professionels du grand écran. Daniel Kupferstein est réalisateur de films documentaires. Avec la fermeture des cinémas, tout son travail est bloqué.

"Je perds de l'argent de manière assez sèche. Mais surtout, les spectateurs ne peuvent pas voir le film, l'apprécier, savoir qu'il existe. Donc c'est un peu comme si moi aussi, je disparaissais des écrans radars."

Ce directeur de cinéma est lui aussi en colère et s'efforce d'expliquer

"Les églises ont le droit d'ouvrir et d'accueillir 30, 40, 50 personnes et pas les cinémas où tout est garanti, où on est jamais face-à-face ? On est tous trop tristes et en colère. Quand un lieu est fermé pendant un mois et demi, on doit le re-nettoyer, préparer les plannings, refaire la programmation. La semaine prochaine, on avait prévu un ciné-concert, la retransmission d'un opéra. Entre la semaine prochaine et le 31 décembre, je devais recevoir 800 enfants soit en scolaire soit en centre de loisirs. Tout ça, ça se prépare. (...) On craint que pendant ce temps, les plateformes prennent de plus en plus de place dans la vie des gens et que de plus en plus de films sortent directement sur ces plateformes-là. "

 

En effet, les sites de streaming ont été les grands gagnants des confinements. En six mois en France, Netflix a gagné 30% d’abonnés supplémentaires.

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