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Parlons Vrai chez Bourdin - drogue : "Sans droit de fouille des douaniers, le trafic va exploser"

Le Conseil constitutionnel a déclaré inconstitutionnel un article charnière du Code des douanes leur permettant de fouiller personnes, véhicules et marchandises. Les douaniers s'alarment. Romain Simeon, Sécrétaire général adjoint UNSA-Douanes, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 3 février dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

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Douanes : le trafic de drogue menace-t-il d'exploser après une décision du Conseil constitutionnel ? © AFP

Drogue : voilà quelques mois que le texte qui autorise les douaniers à fouiller marchandises, moyens de transport et personnes à l'intérieur du territoire français a été abrogé après une décision du Conseil constitutionnel.

Drogue : "Si on enlève le droit de fouille à un douanier, il ne peut plus travailler"

Les douaniers ne pourront plus interpeller et fouiller un véhicule ou une personne sur autoroutes, aux péages ou sur la route. "Nous avons pour l'instant quelques mois de répit, jusqu'en septembre 2023", précise Romain Simeon. "Mais nous sommes déjà attaqués de toutes parts par les avocats et la justice pour déclarer certaines affaires inconstitutionnelles", déplore-t-il.  "Après cette décision et en attendant septembre, ça devient de plus en sus difficile". Un routier polonais, a par exemple été relaxé malgré le transport de 53 kilos de cannabis en Charente-Maritime.

"L'article 60 des douanes a été déclaré comme inconstitutionnel, mais c'est le texte fondateur de notre travail de douanier", explique Romain Simeon. "Si on enlève le droit de fouille à un douanier, il ne peut plus travailler, car il ne peut plus chercher la marchandise de fraude". "À terme, la quantité de saisie de stupéfiants, mais aussi d'argent sale, de contrefaçons, va forcément chuter. Et le trafic de drogue exploser", prévient le douanier.

"On ouvre un nouveau droit aux infracteurs"

Chez les douaniers, "ça a d'abord été la stupéfaction. On est tombés de notre chaise !" confie Romain Simeo. "On ouvre un nouveau droit aux infracteurs. Maintenant on a peur, les douaniers se demandent comment faire s'ils n'ont plus d'article pour pouvoir fouiller. La colère monte dans nos rangs. On sera obligés de se bouger et manifester pour pouvoir continuer de travailler". "Notre ministère nous rassure en nous disant travailler avec l'administration des douanes pour réécrire un nouvel article. Mais on craint qu'il soit difficile à mettre en place au quotidien. Il nous faut un droit de fouille simple à mettre en place".

"Ce qui fait la force de notre métier, c'est de pouvoir aller n'importe où pour fouiller, surprendre. Avec cette décision, ça ne sera plus possible dans 6 mois, ou beaucoup plus compliqué". L'essentiel des saisies viennent pourtant des ces contrôles, "c'est ce qu'on appelle le 'flair du douanier', explique Romain Simeon. Des techniques sont mises en place, des études faites par nos services. On se place aussi aux bons endroits et on connaît notre trafic". "Sur des fouilles qui prennent un certain temps, on ne se trompe pas beaucoup". "Les fraudeurs savent s'adapter, nous aussi !"

 

 

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Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

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