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Parlons Vrai chez Bourdin - Cocaïne : "3% de la population active en a déjà consommé"

La consommation de cocaïne s'est-elle normalisée en France ? Le docteur William Lowenstein, addictologue et président de “SOS addictions”, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 15 février dans "Parlons Vrai chez Bourdin".

cocaïne
La consommation de cocaïne en France se banalise. (c) AFP

Comme Pierre Palmade, testé positif à la cocaïne après son terrible accident de voiture, de plus en plus de Français souffrent d'une addiction à cette drogue.

"3% de la population active en a déjà consommé"

La cocaïne est pour beaucoup aujourd'hui une drogue comme une autre. "C'est une drogue qui s'est banalisée, notamment ces 20 dernières années", confirme le docteur William Lowenstein. "Elle est sortie du ghetto doré pour diffuser dans toutes les catégories sociales, mais aussi toutes les régions. Dans les villes moyennes, les petites villes et même à la campagne maintenant". "La consommation a triplé au minimum. 3% de la population active aujourd'hui en auraient déjà consommé. Et vraisemblablement plusieurs centaines de milliers de personnes en difficulté, avec des abus ou des usages beaucoup plus importants, qui conduisent jusqu'à la dépendance".

Ce qui prouve bien selon l'addictologue "l'accessibilité à cette substance, qui s'est parfaitement banalisée". "Les sources d'approvisionnement sont multiples", souligne-t-il. "À côté des dealers classiques, qui maintenant livrent sur place, il y a un certain nombre de points de vente. Généralement dans les cités ou les petites et moyennes villes. Il y a surtout les commandes sur internet. Ce n'est même plus sur le Darknet ! On en trouve partout ! comme disent les patients", déplore-t-il.

 

"On n'a pas la méthadone de la dépendance à la cocaïne hélas"

Le docteur William Lowenstein rappelle les dangers de la cocaïne. "Physiquement, c'est un marathon au sprint imposé au corps quand on en prend trop. C'est-à-dire des risques cardio-vasculaires, d'infarctus, d'accidents vasculaires cérébraux. Mais aussi d'insuffisance rénale aigüe, car la cocaïne est un vasoconstricteur qui ferme les artères. Ce sont surtout des risques neuropsychiatriques. C'est comme une amphétamine, on devient obsessionnel maniaque, avec une diminution de la perception des risques". "Avec un risque de grands problèmes sociaux et professionnels".

L'autre risque est "l'addiction sévère, avec une perte de contrôle, de bipolarité. On passe d'un état manique délirant à une mélancolie, à une dépression profonde. Et une façon d'en sortir est de reprendre le produit. C'est un cercle très dur, d'autant plus que nos traitements actuels n'ont pas l'efficacité d'autres traitements. On n'a pas la méthadone de la dépendance à la cocaïne hélas. On cherche depuis 20-30 ans, mais on n'a toujours pas trouvé". "Il faut consulter, sortir du déni. Penser qu'on va s'en sortir tout seul, c'est trop difficile. Il faut d'abord développer les endroits d'hospitalisation pour les encadrer pendant les 10-15 premiers jours les plus difficiles. Puis les endroits où les encadrer pendant 3 mois, car l'envie de rechute est très forte. On manque de structures adaptées".

 

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Retrouvez "Parlons Vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur Sud Radio et en podcast.

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