Dette publique, coalition politique, vote de confiance, risque de chaos institutionnel, antisémitisme, municipales à Nice : Christian Estrosi, maire Horizons de Nice et vice-président du parti d’Édouard Philippe, a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
Vote de confiance : "Je n'ai rien à retirer du constat lucide et courageux de François Bayrou"
François Bayrou a-t-il signé son arrêt de mort en demandant un vote de confiance le 8 septembre ? Jean-François Achilli a posé la question directement à Christian Estrosi. "Je n'ai pas toujours été d'accord avec certaines mesures décidées par François Bayrou" répond le maire de Nice. "Mais je n'ai rien à retirer du constat qu'il a fait hier, qui était un constat lucide et courageux."
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Christian Estrosi a insisté sur l’urgence de la situation financière. "La France aujourd'hui s'endette toutes les minutes pendant que nous discutons de 6 millions d'euros." Selon lui, "en 2026, le remboursement des intérêts de la dette dépassera le seul budget de l'Éducation nationale." Face à l’opposition des extrêmes, il se dit "stupéfait des réactions" et juge qu’ils "sont en train de constituer une coalition de chaos." Pour lui, "c'est une trahison du pays".
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"Ce serait la politique du pire si la confiance lui était refusée"
Pourquoi Édouard Philippe ne s’exprime-t-il pas pour soutenir François Bayrou ? "Vous imaginez bien que j'en ai discuté avec lui. Je suis son vice-président et nous faisons le même constat sur la lucidité et le courage dont a fait preuve François Bayrou", a expliqué Christian Estrosi. Il ajoute : "Ce serait pour nous un chaos épouvantable, ce serait la politique du pire si la confiance qu'il réclame lui était refusée."
Christian Estrosi appelle à une mobilisation de tous les députés responsables. "J'appelle tous les députés qui se retrouvent dans l'arc républicain à bien réfléchir, à additionner leurs voix, à tenter au maximum d'éviter qu'il y ait ce vote contre la confiance." Pour lui, "les extrêmes ne cherchent qu'une chose, c'est à se refaire une véritable santé sur les décombres du pays."
"Ces 40 milliards aujourd'hui, de toute façon, il faut les économiser"
Interrogé sur les limites pointées par Édouard Philippe lors de la conférence de presse du 15 juillet, Christian Estrosi a reconnu la nécessité de choix difficiles. "Ces 40 milliards aujourd'hui, de toute façon, il faut les économiser. Donc chacun a à prendre sa part de responsabilité."
Il précise : "On peut discuter des choix différents, limiter des normes, réfléchir à la limitation du millefeuille territorial, supprimer un certain nombre d'institutions qui coûtent extrêmement cher aux pays et sur lesquels on n'a pas agi assez fort." Mais, selon lui, "le constat dressé par le Premier ministre hier est incontournable."
Vote de confiance : "L'intérêt général doit primer"
Sur le risque de dissolution et le rôle des collectivités locales, Christian Estrosi a rappelé le poids des municipalités. "Ce sont les communes qui représentent plus de 60% des investissements publics qui sont réalisés, qui apportent encore du PIB." Il souligne que, malgré les coupes budgétaires, les maires maintiennent l’investissement local. "Quand on enlève aux Niçois 15 millions d'euros l'année dernière, 23 millions cette année, je trouve malgré tout les sources d'économie pour continuer les investissements dont nous avons besoin."
S’il admet être "comme les Français, en désaccord avec un certain nombre de sujets", Christian Estrosi appelle à faire prévaloir l’intérêt général. "Quand il s'agit de faire le choix entre voir mon pays en faillite, voir le pouvoir d'achat des Français chuter encore, les taux d'intérêt monter, la bourse s'écrouler, il y a d'abord l'intérêt général qui doit primer."
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Antisémitisme : "La bête immonde est de retour"
Face à la vague d’antisémitisme, Christian Estrosi a martelé : "Il y a un devoir d'intransigeance. La bête immonde est de retour, en toute décontraction." Il a rappelé son implication à l’époque du meurtre d’Ilan Halimi : "J'ai été le seul à aller à Jérusalem pour poser un petit caillou sur la tombe d'Ilan Halimi." Pour lui, "on a banalisé" ce phénomène.
Le maire de Nice a pointé des contradictions dans l’action de l’État. "Je trouve que l'État français et même un certain nombre de déclarations du président de la République donnent le sentiment que la France ne se cache plus. Que les antisémites font de leur opinion une opinion acceptable par tout le monde." Il distingue toutefois "l'antisémitisme banalisé de manière intolérable" et "ce qui est insupportable et qui se passe sur la bande de Gaza."
Antisémitisme : "L'État français et un certain nombre de déclarations du président donnent le sentiment, quelque part, que la France ne se cache pas, et que les antisémites font de leur opinion une opinion acceptable" selon @cestrosi #GrandMatin https://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/FqQMVZ3cj6
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Municipales : "Je ne suis ennemi de personne, Éric Ciotti est un adversaire comme les autres"
Jean-François Achilli a interrogé Christian Estrosi sur un éventuel duel avec Éric Ciotti lors des municipales. "Je ne suis ennemi de personne et je ne suis pas en campagne", a répondu le maire de Nice. Il rappelle son choix : "Après avoir été trois fois ministre et vingt ans député, j'ai fait le choix de me consacrer à ma ville."
Il a aussi réagi à l’affaire des fichages révélée par la presse. "J'ai posé une question à Éric Ciotti sur l'affaire des fichages. Est-ce que c'est vrai ou c'est faux ? Si c'est faux, il faut le dire." Christian Estrosi regrette que son adversaire ait préféré répondre par une plainte : "C'était tellement plus simple de me dire que c'était faux si c'était faux."
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