Guerre en Ukraine, trafic de drogue à Valence, prérogatives de la police municipale, agression des élus locaux, présidentielles 2027... Nicolas Daragon, maire LR de Valence (Drôme), a répondu aux questions de Jean-François Achilli.
Rencontre Trump Poutine sur la guerre en Ukraine, prévue vendredi 15 août
Emmanuel Macron a participé aux deux visio-conférences entre le Président américain et les Européens, et a rappelé les conditions d’une paix "robuste et durable", et parmi celles-ci, la présence de l'Ukraine à la table des négociations. Nicolas Daragon rappelle que Les Républicains, "très attachés aux prérogatives présidentielles", soutiennent la position du Président de la République : la victime est l’Ukraine et joue son avenir sur un territoire voisin de l’Europe. Ce peuple « a besoin de tout sauf de fausses promesses », constate le secrétaire général adjoint du parti. Tout doit être fait pour obtenir un accord de paix, mais celle-ci ne peut se faire sans les Ukrainiens. Nicolas Daragon déplore que les pays européens soient en deuxième ligne dans cette négociation qui concerne pourtant leur propre sécurité. La France et l’Europe, en perte de moyens et de puissance, doivent sortir de cette dépendance et de cette situation de vulnérabilité.
Toutefois, selon le maire de Valence, un mandat de l’ONU sera nécessaire pour "aller sur le terrain, observer un cessez-le-feu et le faire éventuellement respecter", mais l’action ne pourra aller au-delà, comme l’envoi potentiel de troupes françaises qui a déjà pu être évoqué. "Nous devons obtenir un mandat de l’ONU, et rien au-delà", assure Nicolas Daragon.
Drogue à Valence : il serait facile de s’en procurer dans les rues de la ville
Le maire de Valence constate que la drogue est un fléau auquel 80% des communes de France sont confrontées. Valence, voie de passage importante, profite au tourisme français, mais malheureusement également au trafic de drogue. Nicolas Daragon salue toutefois une intervention forte des Forces d’Action Républicaine (FAR), accordées par le gouvernement dans le cadre d’une expérimentation dont Valence faisait partie, avec Maubeuge et Besançon. Le dispositif visait au renforcement de la sécurité, entre 2023 et 2024, par la présence de forces mobiles 1 jour sur 7, ainsi qu’à celui des moyens, avec le passage de 32 à 75 agents de police municipale, le renforcement des caméras, le passage de 8 à 12 équipes de prévention spécialisée, une présence accrue sur le terrain. Ainsi, jusqu’à 50% de baisse du trafic a pu être constaté, et la ville de Valence a retrouvé une certaine sérénité.
Nicolas Daragon confirme que les FAR ont accordé un certain nombre de moyens supplémentaires (13 policiers nationaux de plus, des magistrats supplémentaires), mais souligne que les autres actions et dispositifs relevaient du "droit commun du fonctionnement". Encore une fois, le maire de Valence salue un « résultat positif » pour la ville, qui a enregistré une nouvelle baisse extrêmement forte en 2025. Selon ce dernier, "c’est une question d’allocations de ressources de la part de l’État qui doit choisir ses priorités", et il prône en ce sens une intervention très forte de l’État sur le régalien. Le maire donne l’exemple d’effectifs de l’Éducation nationale qui ont été maintenus voire augmentés alors que l’on constatait une baisse de 100 000 élèves. Il faut un ajustement des moyens : "on a pris une habitude de "toujours plus", et il y a une pénurie de moyens qui nous invitent à être plus efficient dans les moyens que l’on alloue".
Les policiers municipaux doivent-ils avoir davantage de pouvoir ?
Après le départ de Nicolas Daragon du gouvernement, le dossier a été confié à François-Noël Buffet, et une loi devrait être présentée sur le dernier trimestre 2025, visant à donner davantage de pouvoir aux policiers municipaux : accéder aux parties communes, procéder à des contrôles d’identité, fouiller les véhicules… Aujourd’hui, les villes, comme celles de Valence, composent avec les conventions de sécurité signées avec la police nationale dans certains territoires. Il faut toutefois faciliter l’action des policiers municipaux qui sont de plus en plus nombreux et sur lesquels les maires s’appuient. Selon Nicolas Daragon, "la police municipale est devenue une police de l’intervention, et non plus de la tranquillité publique".
Agression des élus locaux : crise des vocations ?
Le maire de Valence rapporte que près de 2 400 maires ont démissionné en cours de route, durant ce mandat, et alerte sur le fait que nous pourrions approcher des 10% de démissions de maires en France, sur cette période. Nicolas Daragon rappelle que les maires doivent défendre l’intérêt général et non pas l’intérêt particulier. Ils sont officiers de police judiciaire et font respecter l’intérêt général. En ce sens, les sanctions doivent être renforcées. "Les maires ne sont pas des paillassons", affirme le maire de Valence.
Des moyens existent déjà : un dispositif de contrôle a été mis en place au niveau national afin d’enregistrer les agressions contre les élus locaux ; les dispositifs d’alerte auprès du procureur de la République et le suivi des plaintes sont désormais plus rapides ; le renforcement des sanctions a été adopté par la loi et permet d’intervenir plus fortement quand le juge le décide. Selon Nicolas Daragon, il faudrait toutefois des peines "plancher" pour ceux qui agressent les représentants de l’autorité publique, sans oublier le personnel de santé.
2027 : Vauquier ou Retailleau ?
Le secrétaire général adjoint du parti des Républicains affirme sa "loyauté absolue" auprès de Bruno Retailleau, président élu des Républicains, ainsi que sa "fidélité absolue" auprès de Laurent Vauquier auprès duquel il travaille depuis une dizaine d’années. "On fait partie de la même famille politique, on vit sous le même toit", déclare-t-il.
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