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Philippe de Villiers : "Macron est en train de nous entraîner à la guerre"

Par Adélaïde Motte

ENTRETIEN SUD RADIO - "Macron est en train de nous entraîner à la guerre", selon Philippe de Villiers. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Philippe de Villiers interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 27 octobre 2025, dans “L’invité politique”.

"Macron est en train de nous entraîner à la guerre" : au micro de Sud Radio, Philippe de Villiers, ancien Ministre, fondateur du Puy du Fou, écrivain et auteur de Populicide (Fayard), a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Nos élites sont en train de détruire le pays et de prendre le peuple en haine"

Jean-François Achili : Vous venez de publier Populicide, avec 60 000 exemplaires vendus. Qu'est-ce qu'un populicide ?

Philippe de Villiers : "Le mot est d'un communiste révolutionnaire, Gracchus Baoeuf, qui avait désigné la politique d'extermination de masse des populations de l'est de l'Europe. Je l'utiliserais dans le sens d'Aimé Césaire, comme la substitution d'un peuple concomitante avec l'effacement du peuple originel."

Vous n'utilisez pas le terme de "grand remplacement", pourquoi ?

"Parce que c'est pire. C'est ce qu'on pourrait appeler "l'oikophobie", la haine de la maison. Aujourd'hui, en France, nous avons deux populations cote-à-cote qui souffrent également d'une souffrance intime. Un peuple neuf qui sait d'où il vient mais qui ne sait rien de l'endroit où il arrive, et un peuple millénaire qui ne sait d'où il arrive et qui ne sait d'où il vient. Il n'y a plus personne pour aimer la maison."

"Pays en danger de mort", vous n'allez pas un peu loin ?

"Selon les démographes sérieux, le peuple historique français sera minoritaire en 2050. Vous vous apercevez que pour la première fois dans l'histoire de France, la courbe des naissances est passée sous la courbe des décès, et que 31% des naissance comporte un parent étranger. Un peuple qui sous-traite son évolution démographique est condamné."

Vous allez loin, vous parlez d'un pays à bout de souffle...

"Nous avons des élites mondialisées qui font vivre l'éclipse de la conscience nationale, et qui installent dans le pays l'islamistan et le wokistan. Ce sont de nouvelles main-mises idéologiques sur le pays tout entier. Les élites composent une branchitude avachie qui ne se sent plus capable de porter ce récit fondateur, qui rêve de sortir de soi, de s'abolir dans une histoire nouvelle. Nous arrivons à la fin d'un moment où nos élites sont en train de détruire le pays et de prendre le peuple en haine. Les élites pratiquent la populophobie qui va avec le populicide."

"Depuis 40 ans, les élites ont fait le choix du mondialisme. Ils ont décidé d'en finir la paysannerie car il est beaucoup plus intéressant d'avoir des prix bas. Nous sommes en train de les laisser détruire notre industrie automobile avec le pacte vert, notre industrie de défense, nos petits artisans avec le marché de l'électricité, détruire notre industrie. Vous m'avez interviewé autrefois sur les délocalisations. Tout a commencé avec Maastricht, on a décidé de s'ouvrir au marché mondial et de le substituer au marché national. Un poulet sur deux vient de l'étranger, 40% de nos fruits, 60% de nos légumes."

"Bruxelles est devenu un système totalitaire"

Vous dîtes qu'il faudrait sortir de l'Europe aujourd'hui, ça paraît irréaliste..

"D'autres l'ont fait, la Grande-Bretagne l'a fait. La souveraineté c'est la compétence de la compétence. Elle a été défini par Jean Bodin comme le caractère d'une puissance qui ne relève d'aucune autre. 17% des lois sont autonomes, tout se passe à Bruxelles. L'Union européenne c'était des compétences de délégation, l'Union européenne vient fouiner dans nos vies, l'identité numérique ça veut dire que Bruxelles saura tout de vous. Bruxelles est devenu un système totalitaire."

Vous parlez beaucoup d'immigration. Il y a cette pétition qui demande un référendum sur l'immigration qui revendique 1 900 000 signataires. Qu'est-ce que vous allez en faire ?

"D'abord on va la continuer. La question est simple, est-ce que les Français peuvent reprendre les clés ? Les politiciens ne veulent pas comprendre ce que comprend le peuple. Le peuple dit "posez-nous la question". Il souhaite le rétablissement des frontières. Les politiciens ont du sang sur les mains, s'ils avaient appliqué les obligations de quitter le territoire français pour Philippine, Lola, Dominique Bernard, Samuel Paty, si ces OQTF avaient été appliquées, tous les gens que je viens de citer seraient vivants."

Comment vous faîtes pour traiter le problème ?

"Il y a deux questions : le stock et le flux. Une fois qu'on a laissé rentrer des gens qui n'ont rien à faire en France on les a sur les bras. On dépense des sommes considérables dans l'aide au développement à des pays qu'on ne devrait pas aider ou qu'on devrait aider avec contrepartie."

"Emmanuel Macron est nocif mais en plus il est dangereux."

Vous avez dit qu'Emmanuel Macron était un touche-à-tout qui détruit tout ce qu'il touche, la relation s'est dégradée ?

"Oui, le jour où j'ai compris qu'il était en train d'abîmer, l'État, la Nation, la société. Il est en train de nous entraîner à la guerre. Il y a deux personnes qui nous entraînent à la guerre, Macron et Von der Leyen. Von der Leyen car elle veut faire une défense européenne. Elle est prête à envoyer des troupes en Ukraine pour ça. Macron, dans l'histoire des hommes, les pouvoirs faibles ne s'en sortent que par la guerre. C'est le gouvernement par le chaos.

Vous dîtes qu'Emmanuel Macron devrait tirer sa révérence ?

"Non seulement il est nocif mais en plus il est dangereux. C'est un homme qui a pris en haine les Français. Le chef d'état-major des armées a dit "il faut se préparer à faire la guerre à la Russie", ils sont complètement fous, provoquer la Russie est une folie."

Qu'est -ce que vous avez voulu démontrer avec votre livre ?

"J'ai fait une étude historique comparée pour comprendre qu'elle est la loi de gravitation des peuples qui meurent. Comment j'ai combattu le populicide, comment le populicide s'accélère et quelle réponse au populicide : refranciser le pays. Ca veut dire refranciser le pouvoir et refranciser l'espace public, l'école, les médias. Nous sommes devant un crime perpétré, nous sommes en train de changer de peuplement, d 'art de vivre, de civilisation."

"La gauche sait faire des additions, la droite ne sait faire que des soustractions"

Votre livre, il parle aux vieux ?

"Je parle aux jeunes Français, c'est eux qui achètent le livre, l'émission sur Cnews ce sont des jeunes qui la regardent. Les jeunes se demandent "qui suis-je ? Que vais-je devenir ?". Je leur réponds "des Français"."

"Si on veut attirer les arrivants, qui sont des déracinés, il y a deux solutions. Soit on leur propose l'hédonisme consumériste, ce n'est pas ce qu'ils demandent, ou l'exaltation commune de notre patrimoine vital. Il y a trois sujets : immigration et insécurité, dépense publique, souveraineté et identité. Sur ces sujets une immense majorité de Français sont d'accord, ce que je suis en train de faire c'est le trait d'union, pas pour me mettre en avant "

Qui pourrait descendre dans l'arène pour faire ce trait d'union ?

"Il faut que les uns et les autres s'accordent sur une plateforme de dix points où on est d'accord. Il y a un point qui dépasse tous les autres : la question de la survie, la question de l'immigration, c'est pour ça que j'ai fait cette pétition. Si on décide de réunir autour de la question centrale, quels que soient leur désaccords par ailleurs, il y aura une alternance."

Il n'y a pas de Philippe de Villiers 2027 ?

"Non."

Mais il faut quelqu'un pour incarner la fonction ?

"Les choses se feront naturellement, la question c'est de rassembler tout le monde, ne pas laisser sur le bord de la route des gens. La gauche est fond désunie mais elle sait s'unir, elle sait faire des additions, la droite ne sait faire que des soustractions."

"Le populisme c'est le cri d'un peuple qui ne veut pas mourir"

Question de Laurent, auditeur de Sud Radio : "on agit par égoïsme par rapport aux générations qui arrivent sur le marché du travail."

"Le problème de la France c'est le problème démographique. Il fut un temps où il y avait un peu plus de 4 cotisants pour un retraité. Aujourd'hui on va vers 1/1. C'est pas jouable. Soit on va vers de la capitalisation, je n'y suis pas opposé, soit on reste dans la répartition, mais il faut travailler davantage et plus longtemps. La suspension de la réforme par Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu c'est la fin de la parole publique. Ils nous ont dit pendant des mois et des mois que c'était vital et maintenant c'est plus vital, on peut s'en passer."

"C'est sous la pression du PS, le gouvernement recherche un équilibre à l'Assemblée et cède au PS."

"Ils sont prêts à tout céder parce qu'ils ne veulent pas la dissolution, sans exception. Parce qu'ils ont peur du peuple, parce que le peuple s'apprête à donner un grand coup de balai, c'est ce que j'appelle la populophobie. Le populisme c'est le cri d'un peuple qui ne veut pas mourir."

Question de Stéphane, auditeur de Sud Radio : "Je voulais revenir sur l'incarcération de Nicolas Sarkozy. Je suis allé au château de Chambord, j'ai pensé à Clovis, François 1er, Napoléon. Quand je suis sorti on parlait de l'incarcération de Nicolas Sarkozy, condamné à de multiples reprises, pour de la ccroruprion, du trafic d'influence. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre M. Philippe de Villiers attaquer ce jugement. Pour moi c'est l'honneur de la France ce jugement, comme une sorte de renaissance."

"Il y a deux problèmes majeurs. Le premier c'est que si vous lisez le jugement, vous vous apercevez que la base juridique de la mise en culpabilité c'est un faux de Médiapart. C'est ce qu'on pourrait appeler l'innocence bafouée. Tous les chefs d'accusation sont tombés, le jugement n'est pas sérieux. Deuxième élément, pour les hommes politiques, l'appel n'est plus suspensif. On pratique ce qu'on appelle l'exécution provisoire. Pour Marine Le Pen on n'a pas attendu qu'elle puisse faire appel. Pareil pour Nicolas Sarkozy, on le met en prison avant qu'il ait pu faire appel. C'est très grave pour notre justice. Les politiques ont tout cédé aux juges, nous sommes dans une situation où la France a abandonné l'autoritas et la postestas."

Question de Julien, auditeur de Sud Radio : "ça fait 20 ans qu'on vit avec une pression de l'armée de réserve de l'extrême-gauche, depuis les émeutes de 2005."

"Le 31 mai on a entendu le Premier Ministre expliquer aux commerçants : "il faut vous barricader". En d'autres termes, l'État n'est plus capable de vous protéger, il faut vous barricader vous-mêmes. C'est la fin de l'État régalien. Le 21 juin, pour la Fête de la musique, on a entendu parler de la nuit des seringues, il y a des filles piquables et des filles non piquables. Et Mélenchon explique que sans Saladin on n'aurait pas pu faire les cathédrales. Il y a en France un parti sarrasin, un parti de l'étranger. La priorité des priorités c'est l'État régalien, sinon après le confinement sanitaire on aura le confinement sécuritaire."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

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