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Philippe Brun : "Nous ne nous ferons pas acheter à vil prix"

Par Aurélie Giraud

ENTRETIEN SUD RADIO - "Le président de la République ne souhaite pas partager le pouvoir" selon Philippe Brun, député PS de l'Eure. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Philippe Brun
Philippe Brun interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 11 septembre 2025, dans “L’invité politique”.

ENTRETIEN SUD RADIO - La nomination du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, le risque de censure, le Budget 2026, la possible dissolution de l'Assemblée nationale... Philippe Brun a répondu aux questions de Jean-François Achilli

"Il y a une loi d’airain sur les mouvements sociaux. C’est : pas de récupération politique"

Jean-François Achilli : "Près de 200.000 manifestants hier. ‘Les bloqueurs n’ont pas bloqué la France’, a déclaré Bruno Retailleau. L’ultragauche est venue confisquer ce mouvement. Que dites-vous ce matin ? La colère n’a pas pu s’exprimer ?"
Philippe Brun : "200.000, c’est quand même significatif."
"Ce que je pense, c’est qu’il y aura beaucoup de monde dans la rue le 18 septembre."

Des témoignages montre que certains manifestants ont regretté l’appel de Jean-Luc Mélenchon à manifester. A-t-il gâché cette mobilisation ?
"Il y a une loi d’airain sur les mouvements sociaux. C’est : pas de récupération politique."
"Quand on fait de la récupération politique, on plante les mouvements."
"On doit éviter de le faire."

"Les mêmes causes produiront très certainement les mêmes effets"

Jean-François Achilli : Que dites-vous de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon ?
Philippe Brun : "C’est quelqu’un de sympathique, affable, rond, cordial, sachant se faire apprécier de ses interlocuteurs."
"Les raisons pour lesquelles Michel Barnier et François Bayrou se sont fait censurer ne tenaient pas à leur manque de cordialité."
"Le président de la République ne souhaite pas partager le pouvoir. Et ne souhaite pas ouvrir le jeu politique."
"Les mêmes causes produiront très certainement les mêmes effets."

Est-ce que Sébastien Lecornu vous a appelé ?
"Non, il ne m’a pas appelé."
"Appeler à quoi ? À négocier ?"

Qu’est-ce qui peut être négocié sur le Budget ?
"Nous n’irons pas à la négociation de but en blanc sans que le Premier ministre ne nous ait annoncé un certain nombre d’ouvertures."
"Il doit nous annoncer clairement les sujets sur lesquels il veut ouvrir."
"Nos propositions sont connues, il n’y a aucun suspens. Tout le monde sait ce que proposent les socialistes."
"Le Premier ministre a toutes les cartes en main : qu’il dise ce qu’il veut reprendre du contre-budget socialiste."

Si le Premier ministre propose une sorte de mini-taxe Zucman à 7,5 milliards ?
"On ne peut pas continuer sur la même politique."
"Le vrai sujet, c’est que nous ne nous ferons pas acheter à vil prix."
"S’il n’y a pas un vrai soutien au pouvoir d’achat, un vrai rééquilibrage de l’effort pour les classes populaires, alors ce sera sans nous."

"Le responsable, il est à l’Elysée, c’est le président de la République. C’est lui qui a choisi la dissolution et d’aggraver la crise en nommant des gouvernements macronistes"

Jean-François Achilli : Marine Le Pen a déclaré qu’Emmanuel Macron tire la dernière cartouche du macronisme avec cette nomination. ‘Le prochain Premier ministre s’appellera Jordan Bardella’. Ça va se finir en censure tout ça ?
Philippe Brun : "Il y a eu un choix très clair du président de la République, il a fait le choix de la fermeture, d’appeler le dernier fidèle."
"Je crois qu’on va s’engager vers une crise de régime définitive."
"La solution pourrait n’être à la fin que la dissolution. Ça ne me fait pas peur non plus."

S’il y a une censure, la dissolution paraît inéluctable. Vous en êtes où avec le Nouveau Front Populaire ?
"Notre position est claire. Nous souhaitons une alliance avec les écologistes et les communistes."
"Il y a un plan dissolution qui a été annoncé par Olivier Faure. On est en train de désigner nos candidats."

Ce mic-mac politique, les Français n’en veulent plus. Ce n’est pas l’abstention qu’il y a au bout du voyage, c’est le vote RN. Le savez-vous ?
"On ne peut pas non plus nous asseoir sur nos convictions pour sauver le système."
"Le responsable, il est à l’Elysée, c’est le président de la République. C’est lui qui a choisi la dissolution et d’aggraver la crise en nommant des gouvernements macronistes."
"Il est le seul responsable de la crise politique que nous connaissons."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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