Drame de Nogent, violence scolaire, réseaux sociaux, dépenses publiques, autorité de l'État, Union européenne, présidentielle 2027 : David Lisnard a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Violences à Nogent : "Il ne suffit pas de faire des annonces qui ne seront jamais suivies d’effets"
Réagissant au meurtre de Mélanie, surveillante poignardée à Nogent par un collégien de 14 ans, David Lisnard refuse de céder à l’émotion médiatique. "Le rôle des dirigeants, c’est d’analyser les situations et de prendre des décisions", déclare-t-il. Il dénonce un gouvernement qui "fait des effets d’annonce qui ne sont jamais suivis d’effets". Et rappelle que les faits de violence scolaire se répètent sans réaction adaptée.
Surveillante tuée à Nogent par un collégien : "Il ne suffit pas de faire des annonces qui ne seront jamais suivies d’effets. Notre rôle est d’analyser les faits et de prendre des décisions" déclare @davidlisnard pic.twitter.com/bNCsdkK4Wd
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Pour lui, l’État doit "assumer sa fonction régalienne". David Lisnard évoque un besoin de mesures concrètes, notamment envers les jeunes déjà connus des établissements. "On retrouve quasiment toujours les mêmes dans les actes de violence", insiste-t-il. La réponse ne peut pas être selon lui cosmétique : elle doit être immédiate et ferme.
"Mettre les enfants violents dans des centres fermés disciplinaires"
David Lisnard plaide pour une stratégie d'action concrète contre la violence des mineurs. Il explique qu’"un exécutif responsable doit engager un travail réel à travers les clubs de sports, les établissements scolaires", afin d’identifier en amont les jeunes violents. Ces dispositifs locaux sont, selon lui, les mieux placés pour repérer ceux "que l’on connaît dans nos villes", souvent déjà impliqués dans des incidents antérieurs.
Il estime ensuite que ces adolescents doivent faire l’objet d’une prise en charge adaptée et rigoureuse. "Lorsqu’on identifie des enfants et des adolescents violents dont on sait qu’ils peuvent passer à l’acte, il faut les placer dans des centres fermés disciplinaires." Pour lui, la société doit aussi transmettre des repères. "Si vous ne leur donnez pas de l’espoir, de la confiance et des repères, eh bien certains vont leur donner de la violence et des couteaux."
Surveillante tuée à Nogent par un collégien : "Un exécutif responsable doit engager un travail réel à travers les clubs de sports, les établissements scolaires, et mettre les enfants violents dans des centres fermés disciplinaires" pour @davidlisnard pic.twitter.com/BHujr3E9E9
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Nogent : "Il faut sanctionner les familles qui n’éduquent pas"
David Lisnard insiste sur la responsabilité éducative des parents. Il rappelle clairement la répartition des rôles : "Le rôle de l’État, c’est d’instruire et de protéger. Le rôle des familles, c’est d’éduquer." Il considère que lorsque les parents ne remplissent plus cette mission fondamentale, "il est du ressort de la puissance publique de sanctionner les familles". Pour lui, cette défaillance familiale n’est pas marginale mais structurelle. Elle participe à la dérive de nombreux jeunes vers la violence, faute d’avoir reçu les repères nécessaires.
L’élu LR plaide pour une reconstruction d’une culture de l’autorité. "Nous devons redonner le sens de l'autorité, le respect de l’adulte", affirme-t-il. Il souligne que l’apprentissage de la frustration et le respect des règles de vie commune sont aujourd’hui affaiblis. Cela contribue à un climat de tension croissante. Il alerte également sur la montée d’une insensibilité inquiétante chez certains mineurs violents. "Ils n’ont aucune empathie, aucune sensibilité à l’égard des victimes." Pour David Lisnard, cela reflète un effondrement du cadre collectif. "La civilisation, c’est le fait d’intérioriser des règles communes. Or cela s’est délité."
Surveillante tuée à Nogent par un collégien : "Nous devons redonner le sens de l'autorité, le respect de l'adulte. Lorsque les familles n'éduquent plus, il est du ressort de la puissance publique de sanctionner les familles qui n’éduquent pas" selon @davidlisnard pic.twitter.com/WAQ7M8Cylo
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Réseaux sociaux : "Pas d’interdiction sans preuve scientifique"
David Lisnard s’oppose à l’interdiction des réseaux sociaux aux mineurs sans fondement démontré : "S’il est établi que les réseaux sociaux produisent une violence chez les moins de 15 ans, alors leur interdiction sera légitime et justifiée." Mais pour l’instant, "ce n’est qu’un effet d’annonce" dénonce-t-il.
David Lisnard refuse les logiques de diversion : "Quand on dit réseau social ou jeu vidéo, on ne va pas voir l’individu qui est responsable… Et ça, c’est insupportable." Il plaide pour un débat rationnel, fondé sur des données, sans tomber dans l’emballement ou la législation symbolique : "Il faut faire attention aux emballements, aux effets d’annonce."
.@davidlisnard : "S'il est établi que les réseaux sociaux produisent une violence chez les moins de 15 ans, alors leur interdiction sera légitime et justifiée. Pour l'instant, ce n'est qu'un effet d'annonce !" pic.twitter.com/W7c6cPrnhd
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"Les propos d'Emmanuel Macron sont insoutenables"
David Lisnard critique sévèrement le président de la République, qui a comparé la crise de la violence scolaire à d’autres polémiques. "Les propos du président de la République étaient insoutenables quand il compare ces faits de société liés à l'hyperviolence à la polémique sur les punaises de lit."
Il plaide pour des réponses claires et immédiates : "Il faut qu’il y ait une sanction immédiate. C’est une réponse à apporter aux victimes." David Lisnard estime que certains jeunes peuvent retrouver une trajectoire "lorsqu’ils sont placés dans un cadre disciplinaire". La faiblesse pénale actuelle envoie un signal désastreux.
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Justice : "Nogent montre l’échec d’un système inefficace"
En s’appuyant sur le drame de Nogent, David Lisnard dénonce l’inefficacité de la chaîne pénale face à la violence des mineurs. Il critique "la césure qui a été mise en place par l’ancien garde des Sceaux, entre le moment de la culpabilité et le moment de l’exercice potentiel de la sanction", qu’il juge "catastrophique". Il estime que cette latence judiciaire favorise l’impunité et la récidive : "Il faut qu’il y ait une sanction immédiate. C’est une façon de protéger la société." Le maire LR refuse les oppositions artificielles entre prévention, éducation et répression : "J’en ai assez de voir les oppositions entre tout cela", insiste-t-il.
David Lisnard milite pour une réforme profonde de la justice des mineurs. Il défend depuis longtemps un abaissement de l’excuse de minorité dès 13 ans. "Beaucoup de faits de violence chez les adolescents ont lieu entre 14 et 18 ans." Il rappelle que ces actes peuvent se produire partout, y compris "dans des communes tranquilles comme Nogent". À ses yeux, l’insécurité n’épargne aucun territoire. "Un meurtre au couteau peut arriver n’importe où." Il souligne que même dans les zones rurales, "les mêmes profils d’agresseurs se répètent", preuve que le phénomène dépasse les seules grandes villes.
"Ce n’est pas antidémocratique d’envoyer l’armée"
Interrogé sur le déploiement de l’armée par Donald Trump face aux émeutes de Los Angeles, David Lisnard refuse les caricatures. Il affirme que "ce n’est pas antidémocratique d’envoyer l’armée" dès lors que cela répond à une décision prise dans le cadre de l’État de droit. Selon lui, "la démocratie, c’est faire appliquer le droit par les moyens qu’elle juge adaptés", et non renoncer à toute forme de fermeté. Il met en garde contre les jugements hâtifs : "Staline n’avait pas besoin d’envoyer l’armée face au peuple (…) la police suffisait."
Il compare cette situation à celle qu’a connue la France : "Quand on voit la manière dont la France a traité les Gilets jaunes, on peut aussi se poser des questions". Pour lui, l’enjeu n’est pas de diaboliser le recours à la force publique, mais d’en garantir la légitimité et la proportion. Il rappelle que la démocratie ne doit pas rimer avec impuissance. "La démocratie ne doit pas être synonyme d’impuissance publique", faute de quoi elle nourrit "l’incivisme, la révolte et les extrémismes."
Donald Trump envoie encore plus de soldats face aux manifestants de Los Angeles : "Ce n’est pas antidémocratique d’envoyer l’armée (...) Quand on voit la manière dont la France a traité les gilets jaunes, on peut aussi se poser des questions" selon @davidlisnard pic.twitter.com/GTN68mQNxf
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"L’Union européenne est un monstre technocratique"
Répondant aux critiques de Marine Le Pen sur une prétendue Europe ultralibérale, David Lisnard rétorque : "C’est archi-faux ! L’UE est avant tout un machin technocratique qui produit des normes qui nous entravent." Il évoque "14.000 normes contraignantes" en cinq ans, transformant le marché en "faux marché libre".
Marine Le Pen qualifie l'Europe "d'empire marchand, ultralibéral" : "C’est archi-faux ! L’UE est avant tout un machin technocratique qui produit des normes qui nous entravent" affirme @davidlisnard pic.twitter.com/8XFyb91O2Z
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David Lisnard s’inquiète d’un déséquilibre démocratique. "La Commission concentre un pouvoir législatif et exécutif. C’est tout le contraire de Montesquieu." Selon lui, l’Europe doit retrouver une mission civilisationnelle, fondée sur la coopération et non sur la surproduction normative.
"Trop de bureaucrates tue l'infirmier, le policier"
David Lisnard critique une administration devenue "hypertrophiée". "Trop de bureaucrates tue l’infirmier et le policier", déplore-t-il. Il cite l’hôpital comme exemple : "L’Allemagne a 24% de postes administratifs, nous en avons 33%." Il demande une réorganisation complète.
Fonction publique : "Trop de bureaucrates tuent l'infirmer et le policier !" lance @davidlisnard href="https://t.co/bGU9dXMRH1">pic.twitter.com/bGU9dXMRH1
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David Lisnard présente son plan d’économies de 200 milliards d’euros : "C’est moins de 7 points de PIB." Il propose notamment de fusionner les aides sociales en une allocation unique, de réduire les normes inutiles imposées aux collectivités, et de suspendre les dépenses nouvelles. "On pourra dépenser moins si on ne nous impose pas de dépenser plus."
.@davidlisnard : "L’excès de dépenses tue les services publics ! (…) Je propose un plan de 200 milliards d’économies" pic.twitter.com/rNvmZFPrGv
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Présidentielles de 2027 : "Je porterai un projet pour la France"
Interrogé sur ses ambitions, David Lisnard est clair : "Quoi qu’il arrive, je proposerai ce projet." Il articule sa vision autour de trois piliers : "Un projet qui libère l’économie, un projet sécuritaire par l’autorité, un projet d’unité de la nation par l’éducation et la science."
Opposé aux accords d’appareils, il plaide pour une compétition claire à droite. "La compétition est un révélateur des tempéraments et des projets." Il met en garde contre une division qui mènerait à "un second tour sordide entre le RN et Mélenchon".
Présidentielle 2027 : "Quoi qu'il arrive, je porterai mon projet pour faire rayonner la France" assure @davidlisnard pic.twitter.com/NGNJkNR0iM
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