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Narcotrafic : "le trafic de drogue dure touche d’abord une élite qui peut se le permettre", déplore Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire

Par Aurélie Giraud

"Le trafic de drogue dure touche d’abord une élite qui peut se permettre ce genre de consommation" selon Antoine Valentin, maire UDR de Saint-Jeoire (Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes). Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Antoine Valentin interviewé par Jean-Francois Achilli sur Sud Radio, le 13 août 2025, dans “L’invité politique”.

L'accord rejeté en Nouvelle-Calédonie, la consommation de drogue et le narcotrafic, le Budget 2026, les financements de l'institut Politicae... Antoine Valentina répondu aux questions de Jean-Francois Achilli.

Nouvelle-Calédonie : "Manuel Valls a déshonoré la République pour un combat perdu d’avance."

Le FLKNS, les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, ont annoncé rejeter l’accord de Bougival, négocié par Manuel Valls pour tenter de mettre un terme aux tensions et violences sur l’archipel. Un échec pour le ministre des Outre-Mer qui n’étonne pas Antoine Valentin, maire UDR de Saint-Jeoire en Haute-Savoie : "je ne suis pas surpris". Il regrette d’ailleurs que la France qui "veut peser sur les accords de paix" en Ukraine ou encore à Gaza, "n’arrive pas sur son propre sol à porter ces accords". Mais ce n’est pas tout, le maire rappelle que "les urnes ont parlé trois fois en Nouvelle-Calédonie et ont choisi la France". "Cet accord, il déshonore la République et l’affaiblit, puisqu’il donne toute-puissance aux émeutiers."

L’accord a été rejeté parce qu’il n’inclut pas l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie réclamée par les indépendantistes dont "une partie se complaît dans le combat", selon Antoine Valentin. Un combat "au-delà de l’indépendance" selon le maire de Haute-Savoie et qui va selon lui vers "une doctrine qui est celle de l’extrême-gauche pour ne pas dire celle du communisme". Pour lui, les indépendantistes kanaks "toujours chercheront le conflit". "Manuel Valls a déshonoré la République pour un combat perdu d’avance."

"Le trafic de drogue dure touche d’abord une élite qui peut se permettre ce genre de consommation"

Rachida Dati, ministre de la Culture, a mis à pied le patron de l’INA Laurent Vallet après que ce dernier ait été interpellé pour s’être fait livrer 600 euros de cocaïne chez lui. Un fait qu’il reconnaît publiquement et pour lequel il a annoncé mettre en place des mesures pour lutter contre sa consommation. Le maire UDR de Saint-Jeoire estime que cette décision est "une question de justice sociale". Alors que des salariés perdent leur emploi pour moins que ça, "un haut responsable qui plus est d’une administration publique qui consomme de la drogue devrait subir exactement le même traitement". Antoine Valentin est en effet favorable à ce que Laurent Vallet soit remercié. Et il demande que l’État s’attaque "aux consommateurs" dans le cadre de sa lutte contre le narcotrafic.

Le maire UDR demande : "est-ce qu’un Français peut financer 600 euros de cocaïne ?". Il estime que "le trafic de drogue dure touche d’abord une élite qui peut se permettre ce genre de consommation". Et une telle consommation alimente les guerres des gangs en France ou encore en Amérique Latine. "Consommer de la drogue, c’est faire vivre un état parallèle qui aujourd’hui met en péril l’État de la République."

La consommation de drogue chez les élites est-elle un sujet tabou ? "Je ne sais pas", répond Antoine Valentin, "mais c’est un sujet qu’on adresse moins, forcément, que l’alcoolisme et le peuple. Que le petit trafic de stupéfiants et les drogues douces. Je crois que tous les trafics de stupéfiants doivent être combattus".

Sécurité et trafic de drogue : "J’ai constaté à quel point l’État était inefficace sur la question"

Pour lutter contre ce fléau qu’est le narcotrafic, qui semble une bataille perdue, que faire ? Antoine Valetin souligne que même dans sa commune très rurale, il a été confronté au trafic de drogue "dès le premier jour" de son mandat. "J’ai constaté à quel point l’État était inefficace sur la question" malgré les peines de prison, celles-ci étaient souvent non appliquées par ailleurs. "C’est un combat qui est difficile, mais qui n’est pas perdu." Il demande de changer "de paradigme" avec plus de moyens et d’effectifs mais aussi de porter "une politique pénale qui fait peur". Notamment au niveau des sanctions "qui doivent être appliquées".

Les Français "souffrent d’un ensauvagement complet de la société, y compris dans les territoires ruraux"

Antoine Valentin a fait polémique en étant l’un des premiers à utiliser le terme "ensauvagement de la société", depuis repris par de nombreux politiques de droite et d’extrême-droite. S’il ne pense pas que le seul thème de la sécurité permet de mobiliser les électeurs aux municipales, il rappelle que la sécurité et la santé sont les deux premières préoccupations des Français. Deux fonction "régaliennes qui ne font pas normalement partie des champs des collectivités". Pour autant, les Français "attendent leurs maires" sur ces sujets et notamment la sécurité, "parce qu’ils ont compris que l’État avait démissionné". Les maires doivent donc tenter d’agir malgré les moyens limités parce que les Français, selon l’élu UDR, "souffrent d’un ensauvagement complet de la société, y compris dans les territoires ruraux". "Chaque jour les faits divers sont émaillés d’actes de sauvagerie ignobles."

Budget 2026 : "Je crois que notre pays doit effectivement travailler un peu plus pour retrouver les moyennes européennes"

François Bayrou, pour tenter de trouver près de 44 milliards d’euros d’économies, prévoit d’augmenter la franchise médicale ou encore de supprimer deux jours fériés. "Je crois que notre pays doit effectivement travailler un peu plus pour retrouver les moyennes européennes", souligne Antoine Valentin. Il déplore néanmoins que ce soient "tout le temps les mêmes qui payent". Il demande de s’adresser "aux Français qui ne travaillent pas" ou encore de "chercher quelques milliards d’euros sur agences de l’Etat" ou bien réduire l’aide de la France à l’international.

Le maire UDR estime que c’est la France "respectueuse des lois de la République" qui est matraquée alors qu’on laisse de côté "la fraude sociale" ou "la fraude fiscale". Reste que le premier problème, selon le maire UDR, "c’est que dans notre pays le travail ne paye plus".

Institut Politicae : "nous sommes effectivement financés en partie par Pierre-Edouard Stérin"

Antoine Valentin, maire UDR de Saint-Jeoire, est également cofodateur d’un institut baptisé Politicae accusé d’être financé par l’extrême-droite catholique et conservatrice, et en particulier par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin. Le maire confirme : "nous sommes effectivement financés en partie par Pierre-Edouard Stérin" mais aussi par "plus de 70 mécènes". Il estime que son institut fait l’objet d’une "fatwa de l’extrême-gauche". L’institut et ses membres feraient alors l’objet d’un "procès ignoble" de la part des médias : "celui de nous reprocher d’utiliser de l’argent privé pour inciter les Français à s’engager en politique". "Ce procès est à la fois malhonnête et extrêmement problématique de notre démocratie", juge le maire UDR. "Le simple fait d’être de droite, et d’avoir parmi ses financeurs un homme qui se revendique catholique, devient pratiquement un crime de lèse-majesté."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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