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Municipales 2026 : "J’ai bien l’intention de continuer" - Frédéric Leturque, maire d'Arras, annonce sa candidature

Par Aurélie Giraud

Municipales 2026 : "J’ai bien l’intention de continuer d’animer" Arras, déclare Frédéric Leturque, maire Les Centristes. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Frédéric Leturque interviewé par Jean-Francois Achilli sur Sud Radio, le 19 août 2025, dans “L’invité politique”.

Le procès de l'attentat d'Arras, la sécurité, l'éducation et le narcotrafic, les Municipales 2026... Frédéric Leturque a répondu aux questions de Jean-Francois Achilli.

Attentat d'Arras en 2023 : "C’est toute la communauté éducative qui a été frappée"

La ville d’Arras est encore sous le choc lié au drame survenu en 2023 : le 13 octobre, le professeur Dominique Bernard est assassiné par un terroriste islamiste, Mohammed Mougouchkov. Ce dernier, en juillet 2025, a été soupçonné de planifier son évasion de sa prison de Strasbourg, ce qui a ravivé le souvenir. "On a été tous choqués par ce qui est arrivé", souligne Frédéric Leturque, maire Les Centristes d’Arras. La famille n’était par ailleurs pas d’Arras, mais y résidait. Le jeune terroriste, âgé de 20 ans au moment de l’attaque, "avait été scolarisé au lycée Gambetta" où travaillait Dominique Bernard, rappelle le maire. "C’est toute la communauté éducative qui a été frappée."

"On travaille depuis deux ans aux côtés de son épouse pour essayer de marcher sur un chemin de résilience qui n’est pas simple mais nous conduit à fédérer la population." C’est important, pour le maire qui veut défendre "une certaine idée du vivre ensemble". "Cet acte-là ne doit pas nous faire dévier d’une certaine idée de ce que doit être la communauté arrageoise et le monde."

Le procès n’a pas encore eu lieu. Il "est engagé", confirme Frédéric Leturque qui refuse de faire de commentaires. "C’est quelque chose que l’on regarde attentivement." Selon lui, ce procès "nous rappelle" qu’il faut d’un côté "être accueillant" et en même temps "être vigilant". "On ne peut pas non plus laisser se développer dans le pays toute une série d’actes et de comportements qui sont en-dehors des clous de ce que la République nous offre au quotidien."

"La sécurité ne peut pas passer par une sorte d’indifférence de l’opinion publique"

La sécurité du quotidien reste une des questions centrales des maires de France. Élu depuis 2011, Frédéric Leturque, maire Les Centristes d’Arras, a mené une politique de "tranquillité publique" qu’il n’estime pas être une manière d’euphémiser le réel mais "de l’adoucir". Et ce afin de "considérer qu’on ne vit pas dans une ville aux violences quotidiennes". Vidéoprotection déployée un peut partout, police municipale armée, coopération avec la police nationale, coopération avec les acteurs sont autant d’actions menées depuis plusieurs décennies. "On a su construire une communauté qui avance plutôt intelligemment, mais on est vigilants." Les habitants sont aussi mis à contribution parce que "la sécurité ne peut pas passer par une sorte d’indifférence de l’opinion publique" pour Frédéric Leturque.

Arras a ainsi été la première ville à signer un CSI (Contrat de Sécurité Intérieure) qui détaille et améliore la coopération entre la police municipale et la police nationale. Afin qu’il n’y ait pas "de déport d’un certain nombre d’actions de police de la police nationale sur la police municipale". Le travail doit être "collectif", souligne le maire d’Arras. Et la police municipale, bien qu’armée, "ne doit pas démonétiser la place et l’importance que représentent la police nationale et la gendarmerie".

Sécurité : ceux qui veulent enlever les caméras "sont des personnalités qui n’ont pas compris que ces outils viennent en fait pour aider"

Pour autant, si les villes ont tendance à armer leur police municipale, ce n’est pas synonyme du fait que l’État recule sur la sécurité. Il faut surtout que la société travaille "plus collectivement" car les "faits de société sont de plus en plus lourds" et "nécessitent d’être regardés au quotidien". D’où l’intérêt de la vidéoprotection, déployée massivement à Arras avec 600 caméras actives et un projet de les porter à 1.000 avec un nouveau centre de surveillance à l’horizon de 2028.

Sans surprise, Frédéric Leturque, maire Les Centristes d’Arras, critique vivement les personnes qui jugent qu’il faut enlever les caméras. "C’est nul !" Pour lui, "ce sont des outils qui viennent au service" des autorités. Ceux qui veulent les enlever "sont des personnalités qui n’ont pas compris que ces outils viennent en fait pour aider".

Éducation des jeunes : "Les capacités de réussite ne sont pas obligatoirement toujours les mêmes"

Frédéric Leturque, maire Les Centristes d’Arras, a fait de l’éducation des jeunes une de ses priorités. "C’est un engagement, c’est une conviction." Il estime, reprenant les thèses de Bourdieu, "que la société est multiple". "En fonction de son lieu de naissance, son lieu de vie, son lieu de scolarisation, les capacités de réussite ne sont pas obligatoirement toujours les mêmes." Ainsi, certains jeunes ont besoin d’aide et d’accompagnement. L’avenir "passe par la réussite de sa jeunesse", déclare Frédéric Leturque qui demande qu’on fasse confiance à cette jeunesse.

Le narcotrafic, qui séduit de plus en plus les jeunes des quartiers pauvres ou déscolarisés, peut-il être combattu par l’éducation ? Oui, pour le maire d’Arras. "C’est une manière de tendre la main à toute une jeunesse qui a besoin de retrouver le chemin de la rigueur et de l’espoir." Mais, pour ce faire, il faudra changer de paradigme : "il y a un besoin de revisiter nos modèles, nos convictions" ou encore la manière de faire les choses qu’on pensait bien il y a quelques décennies mais qui ne correspond plus à la réalité du monde de 2025.

"Nous sommes fatigués de ces penseurs à l’intérieur du périphérique qui ne regardent pas le pays et les territoires tels qu’ils sont"

Centriste comme l’a été le Premier ministre François Bayrou, le maire d’Arras souligne que les moyens "sont de plus en plus difficiles". Et ça ne s’arrangera pas en 2026 puisque le gouvernement prévoit 44,3 milliards d’euros d’économies sur le Budget. "Nous sommes aussi fatigués de ces penseurs à l’intérieur du périphérique qui ne regardent pas le pays et les territoires tels qu’ils sont."

Il demande que "les décideurs nationaux pensent à travailler autrement avec les élus locaux". Et, d’ailleurs, il paraît déçu de François Bayrou qui est également maire de Pau : "je regrette que le dialogue avec les collectivités locales ne soient pas plus affirmé".

Municipales 2026 à Arras : "J’ai bien l’intention de continuer à l’animer puis à la faire vivre"

Les Municipales 2026 approchent à grands pas. Est-ce que Frédéric Leturque, maire Les Centristes d’Arras, va se représenter, lui qui a été à la tête de la ville depuis 2011 ? "Oui, parce que je pense que je n’ai pas terminé de travailler autour du projet que j’anime depuis quelques années." Pour continuer ce projet, il se représentera donc. "J’ai bien l’intention de continuer à l’animer puis à la faire vivre."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio

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