Le Budget 2026, la pétition contre la loi Dumplomb, les élections municipales à Paris en 2026... David Belliard a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
Budget : l'écologie "est la grande perdante des deux mandats d’Emmanuel Macron"
Le Budget 2026 présenté par François Bayrou ne fait pas la part belle à l’écologie. Elle est, selon David Belliard, Maire adjoint à Paris et candidat Écologiste aux prochaines municipales, "la grande perdante de tout ce mandat. Elle est la grande perdante des deux mandats d’Emmanuel Macron". Ce dernier dénonce une "accélération du déni climatique" de la part du gouvernement. Le Premier ministre est "climato-rien-du-tout", pour le candidat à la mairie de Paris. "L’écologie n’est pas dans son logiciel de gestion."
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher affirme de son côté que le budget pour l’écologie serait en hausse. "C’est elle qui a laissé choir les zones à faibles émissions", rappelle David Belliard, peu rassuré par cette déclaration. "Toutes les questions de la qualité de l’air ont été abandonnées ou laissées à l’abandon par ce gouvernement." Pour lui, pour faire une bonne transition, "il ne faut pas avoir la main qui tremble". Ce qui n’est pas le cas du gouvernement.
Loi Dumplomb : "qu'il sanctionne", demande David Belliard au Conseil Constitutionnel
Ce dernier est par ailleurs empêtré dans un conflit avec la population dans le cadre de la loi Duplomb sur l’agriculture. Une pétition a atteint le niveau historique et inédit de 2 millions de signatures, mais le texte a déjà été adopté et le gouvernement rejette un possible retour en arrière annonçant un simple débat. Le Conseil Constitutionnel, saisi sur le texte, devrait rendre sa décision début août 2025. "Qu’il sanctionne", demande David Belliard. "Je trouve ça incroyable qu’on soit obligés d’aller devant le Conseil Constitutionnel alors qu’il y a deux millions de personnes [qui ont signé la pétition]" et que les sondages donnent à 61 % les Français qui sont contre le texte. Ils sont contre la réintroduction des pesticides parce qu’ils "ne sont pas bêtes". "Manger des pesticides, ça donne le cancer. Et avoir le cancer, ça fait mourir."
Municipales 2026 : la place de la République, "on peut la rendre complètement piétonne, on peut l’organiser différemment"
Le maire-adjoint de Paris est candidat pour les municipales de 2026. Il annonce 100 hectares supplémentaires pour les piétons. "En faisant et en amplifiant ce que j’ai déjà commencé à faire", explique-t-il. "J’ai créé 30 hectares supplémentaires pour les piétons" avec de nouvelles places piétonnes dans la Capitale, des "rues aux enfants devant les écoles" ou encore un élargissement des trottoirs. Des actions "qui ont été très critiquées sur les réseaux sociaux", concède David Belliard. Mais pour lui elles "trouvent grâce auprès des Parisiens et des Parisiennes" qui en redemandent.
Début juillet 2025, sur ses réseaux, il a fait une proposition : rendre la Place de la République intégralement piétonne. "On peut la rendre complètement piétonne, on peut l’organiser différemment" ce qui aurait pour effet de "réduire la place de la voiture dans tout l’Est parisien".
De même "le périphérique, il faut continuer de le transformer" afin de "protéger la santé de centaines de milliers de personnes" habitant à ses abords. "Moins de bruit, plus de qualité de l’air." La voiture "a encore sa place" mais "pas la même place" à Paris. "Elle sera réservée aux personnes en situation d’handicap" ou encore "aux artisans".
Municipales 2026 de Paris : "La première préoccupation des Parisiens et des Parisiennes c’est la lutte contre les incivilités"
La sécurité sera un thème de campagne majeur lors de l’élection municipale en 2026. David Belliard propose que la police municipale soit "réservée aux questions de l’incivilité". "La première préoccupation des Parisiens et des Parisiennes c’est la lutte contre les incivilités", assure le candidat. "Tout ce qui pourrit un peu la vie au quotidien." La police municipale de Paris deviendrait alors une "police de proximité".
De l’autre côté, contre l’insécurité, David Belliard propose d’utiliser une particularité de la Capitale : son nombre élevé de policiers nationaux. "Je veux recontractualiser, faire un contrat avec la préfecture de Police, pour que les effectifs de la police nationale soient concentré justement à la lutte contre l’insécurité."
"Je souhaite que le PSG continue de jouer à Paris" mais aussi "que le Parc des Princes reste la propriété des Parisiens et Parisiennes"
Autre thème qui inquiète les Parisiens, et surtout les fans du Paris-Saint-Germain : le risque de voir le PSG quitter le Parc des Princes sur fond de conflit avec le Qatar, propriétaire du club et qui veut acheter le stade au lieu de continuer de le louer. "Je pense que Paris doit redevenir aux Parisiens et aux Parisiens, et surtout aux supporters", affirme David Belliard qui veut donc leur demander leur avis.
Trois options pourraient être proposées : la vente du stade "au prix du marché et pas à vil prix" ; rester "en l’état" ; ou encore "on cogère l’avenir du Parc des Princes". "Je souhaite que le PSG continue de jouer à Paris" mais aussi "que le Parc des Princes reste la propriété des Parisiens et Parisiennes".
"La droite n'en a rien à faire des Parisiens"
L’élection municipale de Paris en 2026 se trouve en partie parasitée par la législative partielle liée à l’annulation de l’élection d’un député. Les Républicains a investi Michel Barnier, mais Rachida Dati semble vouloir lui faire barrage. Et cette dernière brigue en parallèle la mairie de Paris. "Elle ne me fait pas peur du tout", affirme le maire-adjoint qui estime que "c’est pathétique ce qu’il se passe". Il estime que ce conflit montre que "la droite est d’abord intéressée sur ses petits intérêts".
"La droite, non seulement elle n’en a rien à faire des Parisiens, mais surtout elle est consacrée aux affaires, et en particulier aux affaires de Rachida Dati." David Belliard rappelle la mise en examen de la ministre pour corruption dans une affaire la liant à Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault aujourd’hui fugitif au Liban. "Tout ça n’est pas à la hauteur de Paris. Tout ça n’est pas à la hauteur des enjeux."
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