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Israël : Jean-Louis Bourlanges "demande l'arrêt de la colonisation"

Par Adélaïde Motte

"Je demande l'arrêt de la colonisation" en Israël, a affirmé Jean-Louis Bourlanges, député Modem des Hauts-de-Seine et président de la Commission des Affaires étrangères. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

Jean-Louis Bourlanges interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 27 octobre, dans “L’invité politique”.

Guerre en Israël, conséquences sur l'Arménie et l'Ukraine, politique migratoire : Jean-Louis Bourlanges  a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Le Hamas n'a aucun souci de construire une alternative crédible"

Alors que la guerre continue de faire rage en Israël, Jean-Louis Bourlanges est revenu sur sa prise de parole à l'Assemblée nationale, surprenamment applaudie par les députés Insoumis. "J'ai pris une position où j'essayais de prendre en compte la dimension du problème palestinien", précise-t-il, soulignant que "heureusement" il a également été félicité par la majorité. "Le problème est terrible pour Israël car il est évident qu'après l'attaque horrible, volontairement mise en scène, Israël doit prendre des mesures politico-militaires pour détruire le Hamas. En même temps le Hamas a une politique très précise de bouclier humain." Or, de telles mesures sont difficiles à prendre sans victimes civiles car "les bombardements c'est forcément aveugle". "Comment décoller l'appareil militaire des populations civiles face à un groupe terroriste qui utilise ces populations civiles comme bouclier humain ?"

Le rôle de la communauté internationale est donc de dire deux choses à Israël. D'abord "épargnez au maximum les populations civiles", "et surtout ‘ne menez pas une politique visant à transformer la population en population assiégée’, ca c'est pas possible", martèle Jean-Louis Bourlanges. Israël doit également être amené à avoir une réponse militaire qui ne soit pas aussi "déstructurée", et à entrer dans une "désescalade politique". La situation est d'autant plus difficile que "quoi que dise la communauté internationale, les Israéliens s'estiment dans une certaine situation de vulnérabilité". Quant à un cessez-le-feu, la proposition est extrêmement difficile car "c'est aussi difficile de faire la guerre que de faire la paix".

En Israël, "la Cisjordanie doit devenir un territoire palestinien"

La paix pourtant est nécessaire si l'on veut éviter un déchaînement de violence dans le Moyen-Orient, puis l'Est entier, car "derrière le Hamas il y a le Hezbollah, si la population palestinienne était détruite le Hezbollah serait tenté d'entrer dans la danse", avant que ce ne soit le tour de l'Iran, puis de la Chine et de la Russie. D'ailleurs "l'Iran doit se frotter les mains de la confusion qui règne pour Israël" entre les modérés et les terroristes. La communauté internationale, du moins sa majorité, s'attache donc à appeler à la paix, à certaines exceptions près, comme Erdogan "on aurait aimé qu'Erdogan dise autre chose que ce qu'il a dit en hommage au Hamas", regrette Jean-Louis Bourlanges.

Il est donc primordial d'agir "dans le sens d'une réaction d'Israël qui soit adaptée, qui débouche sur une vraie solution pour les Palestiniens". "Le risque que nous avons c'est qu'Israël fasse, comme les Américains, une surréaction inappropriée", explique Jean-Louis Bourlanges, se référant à la prise de parole de Biden et à l'attaque suivant le 11 septembre 2001. "On ne doit pas traiter le problème palestinien par le vide, il faut trouver une solution qui soit respectable" ajoute-t-il, précisant que "la Cisjordanie doit devenir un territoire palestinien". Faut-il donc demander à Israël de cesser sa politique de colonisation ?"Oui, il faut renverser le processus", "il faut reconnaître les droits des Palestiniens qui sont bafoués par cette politique de colonisation et qui sont bafoués par le Hamas."

"Nous devons continuer notre action en Ukraine même si l'attention est à Gaza"

La guerre en Israël réveille également les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. "Il y a une relance des revendications sur l'Arménie de la part de l'Azerbaïdjan, il y a une exploitation opportuniste de ce qui se passe". L'Ukraine pourrait également souffrir d'un déplacement de l'attention alors que "il ne faut absolument pas baisser la garde". "Nous devons persévérer, continuer notre action en Ukraine même si l'attention, médiatiquement, elle est à Gaza".

Enfin, au-delà des conflits internationaux, la France pourrait bientôt adopter le projet de loi immigration, qui contient un durcissement des conditions d'entrée, mais également la régularisation des travailleurs sans-papiers employés dans les métiers en tension. "Médiatiquement nous sommes dans un monde assez simple, manichéen, c'est difficile de vendre les deux choses", concède Jean-Louis Bourlanges. Néanmoins, "nous voyons bien qu'il y a dans ce pays des gens qui sont en situation irrégulière, qu'on ne pourra jamais expulser, qu'il faut donc les régulariser". La question de l'immigration est complexe, et "nous devons apporter très rapidement une réponse collective à tout ça, même si nous devons laisser sur le bord de la route des gens qui ont choisi de faire cavalier seul", conclut-il, faisant référence à la Hongrie.

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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